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Dans La Tête De Macky Sall

 Qu’il est bon d’être aimé, adoubé et élu par son peuple ! Mais que la charge de président de la République est lourde ! Que d’injures, de calomnies, de déceptions, de brimades et d’attaques en dessous de la ceinture! Dur est l’adjectif qui qualifie le plus cette tâche à laquelle s’est attelé Macky Sall, président d’un pays en hibernation et qui essaie de se relever malgré les coups fatals et durs de cette crise mondiale qui secoue la planète. Jamais de mémoire de sénégalais, le peuple n’a été si éprouvé.

Diriger un état requiert certaines qualités et certaines compétences qu’on doit se tenir pour dites. Gérer un pays requiert un cerveau comparable à celui de son prédécesseur, en avance sur son temps mais malheureusement, pourri jusqu’au trognon, sombra dans les démons du pouvoir et empêtré dans des malversations financières et faisant de la morale une certaine bassesse. Dans la tête de Macky Sall est un monologue et commence ainsi. Mon peuple m’a élu, faisant de moi son président, son représentant mais pas son roi. Moi, Macky Sall, je ne violerai pas la Constitution sinon l’épée de Damoclès planera au dessus ou pire me coupera la tête. Et de ceux qui m’épaulent dans cette tâche ardue, vient mon Premier ministre, notamment Abdoul Mbaye emmêlé. Que faire de mon premier assistant, pourtant compétent mais ne sachant pas faire de la politique ? Des chances qu’il quitte son fauteuil d’ici quelques temps. Le hic est que faire après et le remplacer par qui ?

Trop de couacs dans la communication gouvernementale. En effet, trop de communication tue la communication. Encore, une autre trouvaille, l’homme que j’ai fait venir de Bruxelles où il occupait un bon poste, en l’occurrence Souleymane Jules Diop. Lui aussi, il commence à trop faire avec ses sorties et ses prises de position, que couac sur couac. Je vais finalement le mettre dans les oubliettes du palais ou le renvoyer au pays des montagnes de glace et des blizzards. Et lui, que n’a-t-il pas raconté sur moi lors de son séjour dans la Sibérie canadienne ? Je suis mal entouré et mal fagoté. Eh bien, ça sent le roussi! Le peuple finira par se soulever si je ne bouge pas mon pouce. Que faire pour être bien conseillé ? Moi, Macky Sall, j’ai trouvé la solution idoine ; faire appel à un gourou de la communication, voire un toubab. Je choisirai l’expertise occidentale au détriment de celle de mes troubadours autochtones qui ne savent que piailler comme des oiseaux de mauvais augure.

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Communiquer bien, c’est endormir les truculents et les agités. Communiquer bien et sans acte, mieux pour endormir le peuple. L’action gouvernementale doit être menée de concert avec une bonne communication. Il faut communiquer, communiquer et toujours communiquer et ne pas travailler, travailler et toujours travailler. Que des fadaises, Wade, il disait, allant même jusqu’à vouloir changer l’hymne de l’union africaine et faisait pire que feu Kadhafi qui s’était déclaré, quant à lui, roi d’Afrique. Et il est dit que quand deux rois, imbus d’eux-mêmes et dotés de forts cultes de personnalité, se rencontrent, il n’y a plus de l’herbe qui pousse sous les pieds. Quand le peuple est dans la merde, il ne lui reste qu’à entonner un beau cantique. Et que dire de la police nationale, censée protéger la plèbe, je lui tire chapeau bas. Regardez ce que ses supérieurs me montrent dans leur spectacle. Désolant et horripilant ! Les chefs de la police se crêpent le chignon pour une histoire de drogue dure.

Regardez-les avec leur tête de grand bandit de chemin. D’abord, je vais les foutre tous dans le gnouf rebeussien et ensuite je leur ferai une belle retraite dorée. Jeu de mots ! Je me sens trahi et traqué de partout et surtout de celui qui fait des sorties dans la presse et qui m’égratigne avec ses diatribes. D’Idrissa Seck, je parle, croyant être au-dessus de la mêlée, je lui clouerai le bec mais il est beaucoup trop rusé pour se laisser faire. Et quel tribun de la parole et qu’il est doué, politiquement parlant, je précise! Ca je peux l’avouer. Wade, son père, le vénérait et le définissait comme le meilleur de nous tous réunis. Dur était ce temps où je rasais les murs mais je savais ce que je voulais. La politique est comme le vent et quand ça hulule en tournant, cela fait mal.

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Et de Youssou Ndour avec son mouvement, Fekke Macci Bolé, à faire tordre de rire un cadavre et se disant prêt à travers des clips sur sa propre chaîne de télévision pour les prochaines élections législatives de 2014, éclipsant tout le monde lors de la visite du touriste Barack Obama chez nous. Et de Karim Wade, celui-là, comme le dit notre frère ivoirien, laisse béton, qu’il reste là où il est ! Même si j’ai trempé mes mains, Wade fils, le fameux ingénieur et monteur financier est plus fort que moi. Trop fort pour avoir mis à deux genoux l’économie du pays. Quand on vole plus d’un milliard d’euros c’est parce qu’on très rompu aux amarres de la finance illicite.

Et à mon compagnon de toujours, Alioune Badara Cissé avec ses fameuses initiales dorées ABC ; celui-là commence à me pomper l’air et à me coûter cher mais je le laisse à ma meute de chiens qui sont en train de s’occuper de son sort. Dans une cour, il ne peut y avoir qu’un coq qui donne l’ordre sinon ce serait une pétaudière. Et pire, je me prendrai en photo quand il pleuvra dans une rue boueuse et lui, ABC, je le mettrai dans la gadoue comme l’image parlante de François Mitterrand et Michel Rocard à la une d’un grand journal et de là, le peuple comparera et tirera une conclusion hâtive et nette.

Moi Macky Sall, dois-je faire appel à mon prédécesseur pour qu’il m’assiste dans les multiples tâches auxquelles je suis confronté. Wade était un flamboyant par rapport au citronnier que je suis. J’essaie de tout faire pour que le pays marche mais ça cale et je me demande pourquoi. Je ferai tout pour réussir ma mission et j’espère que mes chers citoyens me laisseront le libre choix de finir mon œuvre. Wade a placé la barre haute mais impossible est possible. Moi, Macky Sall, c’est ainsi que dans mes nombreuses pérégrinations perdues et dans ma tête que je compte résoudre les problèmes et les souffrances du peuple sénégalais.

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Ibra Pouye

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