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Non Latif, Au Sénégal, Ce N’est Pas Saliou Mbacké. C’est Serigne Saliou Mbacké

Depuis l’avènement du régime de Macky sall, les erreurs en communication se multiplient, les un plus graves que les autres. Finalement, ces erreurs sont révélatrices d’un comportement d’arrogance ou d’ignorance. L’un comme l’autre, c’est très regrettable pour un régime qui avait la possibilité de puiser dans l’abondante jurisprudence en la matière pour éviter de soulever ce vacarme dont on pouvait faire l’économie afin de booster la confiance chez nos compatriotes qui ont besoin de se remettre au travail dans la sérénité.

En effet, c’est depuis l’aurore de l’avènement du Président Sall à la charge suprême de chef d’Etat que le phénomène a outré beaucoup de sénégalais qui étaient pour ou contre Wade. Qui ne se soucie pas du gênant débat sur les tableaux d’art et autres voitures volés, sur la bombe mystique placée au palais ou encore sur le caractère vide des caisses de l’Etat ?

A l’arrivée, beaucoup de personnes étaient mécontents de ce qui s’était passé ; d’autres honteux. J’en fais partie. Quand Idy qui était de la mouvance a fini de faire les surprenantes révélations sur l’héritage financier laissé  par Wade contrairement à ce qu’on nous avait faire croire, dans une grande majorité, nous étions confus. Pourtant cet errement était facilement évitable. Il fallait juste éviter de se précipiter et partager avec les sénégalais les bonnes informations par rapport au bilan de du défunt régime et s’engager à assumer le principe de la continuité de l’Etat avec son lots d’avantages et de désavantages.

Si on était limité à cette gestion calamiteuse de la communication gouvernementale, on aurait mis ces errements dans le compte de l’inexpérience de la gestion du pouvoir même si le Président élu a gravi escaliers après escaliers pour accéder à la station actuelle, comme disent les « Rewmistes ».

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Oh que non, c’était sans compter avec le trop plein de suffisance de certaines personnes qui entourent le président de la République qui, normalement, devait jouer un rôle de premier plan dans une communication irréprochable du palais.

En suivant Latif sur le plateau de la RTS, hier soir, beaucoup de sénégalais étaient profondément touchés par un propos suffisamment révélateur de la nature du porte parole du Gouvernement. Saliou Mbacké a dit Latif, sans gène (si non, il allait rectifier)

Je ne sais pas si Latif l’a dit pour faire mal ou pour se glorifier de son manque de respect à l’endroit de millions de ses compatriotes ou pour taper à l’œil du Président et gagner des galons ou pour confirmer beaucoup de chose qu’on pensait de lui à travers ses incendiaires articles de presse sur Khlcom et sur le Ranch de Dolli ou enfin par simple manque de considération ou enfin parce qu’il est déjà enivré par le pouvoir ? Je ne sais pas non plus si il l’a dit par ignorance des régles non écrites ou par simple arrogance naturelle ?

En tout état de cause, vu son expérience, ce qu’il représente dans le journalisme (une partie importante de la communication), Latif doit être à mesure de dire tout ce qu’il a envie de dire dans le respect des croyances et de la foi des autres, sans choquer des millions de personnes comme il vient de le faire, à moins qu’il ne cherche délibérément à prouver et démontrer que « les marabouts sont des citoyens ordinaires ». Ce qui du reste, peut être discutable même si les faits et comportement des théoriciens de cette thèse réfutent cette thèse.

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Il est libre de dire son opinion, de justifier et de se justifier, de défendre et de se défendre mais je pense qu’il n’a pas le droit de choquer certains de ses compatriotes de façon délibérée. Le fait n’est pas anodin. Latif n’a pas intérêt à se faire des ennemis là où il pouvait se faire des amis dans le respect de ses prérogatives gouvernementales.

La communication qui devait être le pilier central de ce régime est entrain de dresser tout un peuple contre lui. Souvenez vous de la façon don la crise de l’eau a été gérée récemment. Là où, par une bonne communication, les Dakarois allaient être solidaires, même dans la douleur, avec l’Etat, ils ont été finalement outrés par l’arrogance et le mensonge même si, je le crois, le Ministre Pape Diouf était de bonne foi lorsqu’il avançait le retour de l’eau dans les foyers. Et comme si cela ne suffisait pas, le Président de la République, vient jeter de l’huile dans le feu avec sa malencontreuse déclaration que je comprends pourtant, parce que politique, à mon avis. Mais là aussi le problème est que ce dossier devait dépasser les limites de la politique politicienne. .

Il ne suffit pas d’être un directeur d’une grande école de journalisme pour être un bon communicateur. Je pense qu’il est temps que nos intellectuels se décomplexent, reconnaissent et utilisent certaines valeurs culturelles non écrites mais parfois beaucoup plus efficaces que le droit avec ses lois et autres règlements enseignés dans les plus grandes écoles. Par exemple, la matérialisation d’un seul adage wolof : « xuloo amul nakk wataan a am » (il n’y a point de conflit mais seulement un manque de communication), vaut plus que beaucoup de texte de lois. Car, tous les conflits finissent autour d’une table.

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Au Sénégal, il y’a des valeurs à préserver quelque soit les turpitudes des circonstances. Je n’ai jamais entendu un musulman dire Thiandoum ou Théodore ou Jacques Seck. Je n’ai pas non plus entendu un seul Chrétien dire Abdoul Aziz Dabakh, Mansour Sy, Saliou Mbacké ou Fallou Mbacké.

Il est évident que Latif cherche à prouver quelque chose. Mais s’il te plait ne le fait en méprisant certaines valeurs garant de notre stabilité. Par cette appellation, beaucoup de personnes sont meurtries, pas par fanatisme, mais par soucis d’équilibre.

 

Falilou Cissé

Conseiller en Développement communautaire.

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