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Le Droit De Participer à Des élections Doit-il L’emporter Face Aux Impératifs économiques Sociaux Et Culturels ?

L’actualité nationale depuis l’adresse du Président de la République à la nation à l’occasion de la fin de l’année de 2015, reste dominée par la question de la réduction du mandat de celui-ci. En effet, la question s’insère dans un contexte politique. Ayant été évoquée lors la dernière campagne présidentielle, cette promesse de campagne doit être traduite en acte.

Cette question en appelle une autre : celle de la tenue régulière d’échéances électorales afin que les citoyens puissent exercer leur droit de vote, droit qui fait partie de la catégorie dite des droits civils et politiques ou encore appelée droits de première génération. Aussi organiser des élections régulièrement reste une forme de respect et de mise en œuvre de ce droit de vote consacré par le texte constitutionnel et les divers instruments internationaux. Toutefois, il faut rappeler que ce droit internationalement reconnu demeure conditionné par des règles de droit interne telles que celles relatives à la question de la nationalité.

Les différentes interrogations quant à la date à laquelle doit se tenir le référendum permettant de consulter le peuple sur le retour ou non du quinquennat, se trouvent dès lors légitimées. Pour autant, l’exercice du droit de vote des citoyens reste-t-il la seule raison justifiant de cette effervescence ?

Force est de constater que ces droits civils et politiques sont d’une importance capitale. Cependant, d’autres droits relevant de la seconde génération ou encore appelés droits économiques sociaux et culturels ne relèvent pas d’une importance moindre. En effet, les droits relevant de cette dernière catégorie sont ceux visant à offrir et à assurer un niveau de vie digne et adéquat à tous les individus. Ces droits économiques sociaux et culturels sont des droits programmatiques, c’est-à-dire que les gouvernements doivent s’engager à atteindre progressivement leur pleine réalisation, et ce, en utilisant au maximum les ressources disponibles.

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L’administration en tant que corps d’exécution des politiques gouvernementales doit apparaître comme un appareil spécialisé et professionnalisé. Son unique fonction doit être celle d’exécuter les orientations ayant été décidées par le pouvoir politique et surtout s’imposant à elle avec une force contraignante. Si l’administration doit être séparée du pouvoir politique, elle reste néanmoins subordonnée au politique.

Si le débat reste centré sur la question de l’exercice des droits civils et politiques, il faut rappeler que l’adresse à la nation a fait mention d’autres éléments relevant ou pouvant concerner l’exercice des droits économiques sociaux et culturels. Si les prévisions pour fin 2015 situent le taux de croissance à 6,4 % alors que l’objectif moyen dans le cadre du PSE était de 7%, les citoyens doivent sentir ces évolutions soit par une baisse du taux de chômage, soit par une amélioration de la qualité de vie etc. Nul besoin de rappeler que le Président face à une certaine presse étrangère, a été incapable de donner le taux exact du chômage. Aussi, il paraît inutile de rappeler que dans le cadre du PSE, le volet développement humain constitue un de ses piliers. Evoquer ces deux catégories de droit dans un même discours traduit l’existence d’un certain lien entre elles.

La complémentarité doit être le signe placé entre ces deux catégories de droits. N’est-ce pas connu de tous que « Ventre affamé n’a d’oreilles ». Il est évident que si les besoins primaires relevant des droits de la seconde génération ne sont pas satisfaits ; il sera difficile pour la personne titulaire des droits cette fois-ci relevant de la première catégorie de tenir sur pieds et de pouvoir les revendiquer. En plus de leur complémentarité, il apparaît que l’une des catégories conditionne l’autre catégorie. Allez savoir où se situe la priorité !

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Jaraaf Seck,

Consultant-Juriste International

jaraafseck@gmail.com

www.loeildujaraaf.over-blog.com

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