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Mandat Présidentiel-macky Sall Va à Canossa

Candidat sans illusion, il s’était trop engagé un peu trop légèrement envers les Sénégalais de l’intérieur et de la diaspora et l’étranger (France et États-Unis notamment) sur des sujets délicats. Élu à la surprise générale, il est allé de revers électoral en désillusions constitutionnelles et tout le monde semble désormais chercher à s’en éloigner. Grâce au Conseil constitutionnel, cela pourrait être possible en 2019. En attendant, la galère continue.

Et Vogue La Galère

Par l’avis du Conseil constitutionnel du 12 février, Macky Sall fait un appel d’air pour 3 Ans encore en revenant sur la réduction de son mandat actuel. Il devrait mettre l’intervalle à gouverner le Sénégal.

Le Conseil constitutionnel a enfoncé une porte ouverte depuis avril 2014 et envoyé le président Macky Sall à Canossa en le faisant pédaler en pleine choucroute : priés de donner leur avis sur un package, les cinq sages ont fait dans le glissement sémantique en prenant une décision sans appel ; ils ont ainsi rejeté la principale disposition des quinze points du chef de l’État d’imposer une réduction de son mandat de sept à cinq ans. Le 12 février dernier, le Conseil constitutionnel a notifié à Macky Sall qu’il faut évacuer du montage la mention : « Cette disposition s’applique au mandat en cours » au motif que la mesure constitutionnelle est « intangible et hors de portée, non susceptible de révision ». Le président se trouve ainsi dans un cul de sac puisqu’aucune voie de recours ne lui est offerte, la décision du Conseil s’imposant dans toute sa rigueur.

De même, les cinq sages invitent l’initiateur des révisions constitutionnelles à plus de modestie en réduisant la forme dogmatique de certaines positions irréversibles.

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Le pied de nez du Conseil constitutionnel, sorte de bara yeggo (entente tacite) entre le solliciteur et les consultés coulait de source  depuis une fameuse intervention à la « radio mondiale » en avril 2014 on l’on sentait un rétropédalage dans le souhait de réduire le mandat de sept à cinq ans : prié de se prononcer encore une fois, Macky Sall avait montré son irritation en rappelant qu’il ne faisait pas les lois, ce que tout le monde savait. Depuis, on sentait le président de la République derrière les rideaux, inspirant d’autant plus un certain doute quant à la faisabilité de la promesse du candidat devenu président que les faucons n’entendaient pas accepter facilement le hara-kiri auquel voulait apparemment les soumettre le chef de la coalition politique au pouvoir : aux vociférations des uns s’ajoutait la dissidence des autres et l’Alliance pour la république, comme lors des Locales de juillet 2014, éclatait entre les partisans du «Oui» ou du «Non».  Le 12 février dernier, les cinq sages ont donc fait… droit au souhait du souffleur de respecter le mandat en cours dont la durée est de sept ans ; toute l’argutie antérieure tournant autour de l’esthétique (moderniser, stabiliser, consolider, renforcer et améliorer) qui voulait dorer la pilule de la réduction n’a pas convaincu pour exciper de la bonne foi du demandeur qui se voulait moralisateur du jeu politique sénégalais.

Macky Sall a ainsi une bulle d’air de trois ans qui devrait lui permettre de regarder véritablement le Sénégal dans le blanc des yeux. Jusqu’ici, il gouvernait par procuration, avec des alliés peu désireux d’être agréables au chef qui les a invités au banquet de la République.

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Pathé MBODJE

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