Senexalaat - Opinions, Idées et Débats des Sénégalais
Opinions, Idées et Débats des Sénégalais

Vivement Que Ce Référendum Ne Débouche Pas Sur Une Instabilité Politique

Si le scrutin référendaire se solde par la victoire du NON, seront ragaillardis les loosers qui, jusqu’ici s’excitent sans trop déranger la quiétude du maître des lieux. Si le résultat est en faveur du OUI, l’actuel président sera plébiscité pour régner en César. L’inféodation de Macky Sall au cinquantenaire système d’accaparement déçoit et interpelle sur nos critères habituels lors des rendez-vous électoraux. Néanmoins, c’est peine perdue que de s’opposer à lui lors de ce référendum malvenu, étant entendu que cela débouchera sur une instabilité contreproductive.

Voter NON, c’est renforcer le système de tiraillement fait de bluffs et d’usurpations. Eaux troubles, mais stagnantes, les travers de notre système partisan et ses interactions trompeuses n’en seront que tonifiés. Il ne s’agit pas de s’attaquer à un acteur en particulier, fut-il le président de la république. Pour un changement durable, il sera question de s’en prendre à la source du mal, c’est-à-dire aux rapports biaisés qu’entretiennent les acteurs de la scène politique entre eux-mêmes et avec les populations. Le référendum ne peut servir de plateforme à cet impératif.

Voter NON, c’est perpétuer le jeu de yoyo en ouvrant un débat stérile sur la légitimité du chef de l’État tel que le professeur Serigne Diop le souligne si bien. Il faut dorénavant inverser les rôles afin que le modèle perverti de représentation, rapport tordu de sujétion des citoyens aux élus, s’érode. Voter OUI, c’est, en dérision, renvoyer dos-à-dos les deux camps en martelant ceci : ceux qui possèdent force et forge sans produire d’amélioration sociale doivent céder la place. Plus de demi-mesure, notre énergie doit être mobilisée pour une véritable alternative et, celle-ci transcende les querelles de chapelles.

A LIRE  Coup de gueule: La politique au Sénégal, c est du n’importe quoi!

Pourquoi s’en prendre aux bourgeons alors que les racines de l’arbre infecté continueront de répandre la sève corruptrice depuis les bas-fonds? Entre un OUI de statu quo et un NON qui fera naitre de vaines tensions, il n y a pas photo. Il est préférable de limiter les dégâts d’ici aux prochaines élections. Actuellement, la mouvance présidentielle a les coudées franches et répondra de ses écarts et de ses manquements. Un désaveu au référendum n’aidera pas à améliorer substantiellement la gestion des affaires publiques. Il va, tout au plus, la noyer dans des trafics et des accrochages au détriment des quelques prises en charge de la demande sociale.

L’issue référendaire ne changera pas la logique de soumission aux bailleurs de fonds, aiguiseurs d’appétit. Quand le tralala sur les institutions et les spéculations qu’elles impliquent ne nous met pas en branle, c’est le capitalisme financier et son cachet sauvage qui vient nous braquer les uns contre les autres. Le camp du non invoque valeurs morales et goût à la résistance pour convaincre. Le camp du OUI s’investit chansonnier et messager institutionnel pour mobiliser. Que nenni! Le jeu n’en vaut pas la chandelle.

Birame Waltako Ndiaye

waltako@gmail.com

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *