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Je Vote Oui Pour La Stabilité Des Institutions Et La Paix Sociale

Dans cet espace-temps de déraison et d’hystérie collectives, une bulle chaude, sourde et verbeuse s’impose et s’élargit de plus en plus vers des horizons incertains de positionnements claniques, d’irrédentismes partisans et d’adversités mortelles dont on peine à saisir les nuances arlequines, les contours distinctifs, la trame et les buts, les conséquences sur l’unité de notre Nation et de notre République, bref sur le destin de notre pays.

Et les Sénégalais s’angoissent de cette foire d’empoigne entre le pouvoir et l’opposition, entre les responsables politiques, confrériques et traditionnels, entre les organisations du tiers-système, bref entre les élites nationales dont on attend autre chose que ces bagarres de chiffonniers, ces dos ronds, ces nuques raides et ces fronts bas.

Qui sont-ils donc tous ceux-là pour tenir en otage et en haleine des millions de Sénégalais ? De quoi peuvent-ils se prévaloir pour agresser négativement le fragile équilibre de notre Nation ? Est-ce qu’il leur vient un seul instant dans un sursaut de conscience, cette évidence que le suffrage des Sénégalais pourrait sanctionner ces modes de représentation et de comportement qui frisent l’insulte à leur capacité de discernement et à leur intelligence, l’absence totale de respect pour la majorité nationale et plus grave, l’atteinte à la dignité et à la sacralité des institutions de la République ?

Est-ce qu’ils savent que leur tyrannie pour longue et pesante qu’elle puisse être n’a absolument aucune incidence sur la marche du «temps de la République», qu’ils ne peuvent terrasser l’imposant baobab qui tend ses branches touffues vers les attentes de toute une Nation, qu’ils ne peuvent pas même perturber la fausse indolence du magnifique «Lion rouge» qui, dans la majesté du symbole, auquel il donne sa force et sa sérénité, secoue sa crinière pour chasser les vilaines et grosses mouches virevoltant autour de lui ?

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Parce que cette République qui existe et continuera d’exister au-delà des régimes, des lobbies, des cartels et des castes n’a rien à attendre de ces «gladiatures politiquerelles» finalement absurdes et suicidaires dans ses contradictions et violences internes, dans son atomisation en des milliers de partis, de groupes de soutien, de «leaders» porteurs chacun pour lui-même et les siens d’une vision cyclopéenne du «Projet Sénégal». Et voilà que la situation actuelle de notre pays est encore grosse de toutes les dérives et qu’il faille encore ériger une digue de protection.

Notre pays a en effet besoin de consolider définitivement cet horizon infranchissable qui est la charte fondamentale de la République, la garantie de l’exercice sans entrave de toutes les libertés, du libre choix pour chacun de dire sa part de vérité et de la proposer en «Kit» dans la construction de notre dignité commune, du respect des opinions et de la différence, de la paix et de la cohésion nationales, du portage dynamique et synergique du destin de notre pays.

C’est autant d’exigences et de droits fondamentaux soumis à la haute responsabilité de l’Etat tel qu’il s’entend suivant le principe de la «République une et indivisible». Ce principe fondamental qui reconnaît également aux citoyens et à chaque individu la faculté de se défendre contre l’Etat lorsque celui-ci envahit d’une manière ou d’une autre son espace de «Droits et libertés inaliénables et sacrés».

Et c’est en cela que la dimension particulière des relations entre le citoyen et l’Etat induit le droit pour chacun de nous de refuser cet envahissement, le droit de l’interpeller dans l’accomplissement de ses rôles et attributions et de le sanctionner à travers l’expression de notre désaccord et de notre refus soit à travers des manifestations ou à l’occasion des élections par nos suffrages.

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Sur cette dernière considération, il est nécessaire de souligner avec force que cette expression de suffrage au profit de l’Autorité politique n’est et ne saurait être en aucun cas une renonciation de capacités et de responsabilités des citoyens par rapport à la prise en compte de leur propre destin. Ainsi, personne n’a le droit d’engager l’avenir de notre pays sur les motifs de ses seuls intérêts de groupe ou de person­nes. L’Etat de droit doit donc rester plus que jamais un idéal permanent qui se consolide chaque jour sur l’exigence de légitimation de l’action publique, de transparence, d’équité et de justice sociales.

L’Etat au sens large doit être assis et verrouillé par des principes et règles dont le respect et le contrôle permanents lui assurent un espace de hauteur impersonnel, de veille et de responsabilité collectivement assumées, un espace d’inviolabilité aussi solide qu’une digue de protection contre les délires, dérives et débordements des partisans du Oui et du Non sur un chapelet de propositions différentes de réformes constitutionnelles malheureusement retraduites en Pour ou Contre le président de la République. Et qui parle encore de réformes «consolidantes ou déconsolidantes» dans cette nécrose de la République et de la Nation sénégalaise, dans cette frénétique de «gladiature» et de «nervissures» partisanes ?

Et parce qu’il faut dire oui ou non a un chapelet de questions et d’amalgames, je choisis de voter pour la paix sociale, la stabilité institutionnelle et un Sénégal encore a même d’avoir en 2019 une alternative véritable plutôt qu’une alternance… de personnes dans la continuité d’une absurde belligérance «politiquerelle» qui «nous tue et nous déshonore».

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Je vote donc oui pour éviter de fragiliser mon choix de 2012 et de renforcer avant terme le camp que la majorité nationale avait sanctionné.

Chérif Abdallah Masséne SECK

Expert Consultant

Président de Getconsult-Afrique

 

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