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Une Révolution Imminente Face Au Renégat De La Parole Donnée

«C’est une grande abomination auprès d’Allah que de dire ce que vous ne faites pas» (sourate 61, verset 3).

Ce verset du Saint Coran montre la gravité de l’affront sans précédent que le président de la République a fait aux Sénégalais le 16 février dernier. Macky Sall aura fait pire que son prédécesseur Abdoulaye Wade et son fameux «wax waxeet» (dire et se dédire).

Puisque son abandon du quinquennat n’est pas un simple dédit, c’est une ignominie. Cette fourberie sans nom est une insulte à l’intelligence de ses compatriotes. Quatre ans qu’il nous rabâche, aussi bien à Dakar que dans les quatre coins du globe, sa promesse de réduire son mandat de sept à cinq ans. Mais, ce furent, au finish, quatre ans de tromperie et de sournoiserie. Parce que le voilà, tel un renégat de la parole donnée, qui se parjure en se réfugiant derrière un avis d’un Conseil constitutionnel aux ordres.

Le reniement de Macky Sall renvoie inéluctablement à deux constats : d’une part, le mépris notoire des populations par la classe politique dirigeante qui a fini d’ériger le non-respect de la parole donnée en institution et, d’autre part, la lassitude d’un peuple qui ne pleure plus la faim, mais la crainte de voir ses valeurs cardinales disparaître. Il est vrai que l’histoire politique du Sénégal est jalonnée de moments d’incertitude et d’incompréhension entre gouvernants et gouvernés, mais ces tensions se trouvent actuellement exacerbées, tant l’affront du président Macky Sall à l’égard des Sénégalais est grave. Aussi, suggérons-nous comme le disent les Mandingues : «Macky, Ayafo Amaqué» : (Macky l’a dit,  mais ne l’a pas fait : Ndlren lieu et place du «wax waxeet».

Mais à situation grave, réponse exceptionnelle. Et à cette population sénégalaise qui s’impatiente face à une élite aveugle et sourde, il ne reste plus que la Révolution, pour enfin sortir de l’ornière et rendre à ce pays ses lettres de noblesse. Certes, le Sénégal vit en démocratie depuis plusieurs siècles et se prévaut d’un multipartisme vieux de plusieurs décennies. Mais, la démocratie, ce n’est pas seulement le multipartisme, ce n’est pas simplement le pluralisme médiatique, c’est aussi et surtout la justice sociale qui nous fait tant défaut. D’où l’impérieuse nécessité d’une révolution au Sénégal.

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Même si la révolution est une notion galvaudée, nul ne doute qu’elle serait salvatrice pour notre société, comme elle l’avait été pour d’autres peuples qui l’ont vécue. Parce qu’à chaque fois qu’un peuple s’est senti délaisser et que les gouvernants ont usé et abusé de leurs pouvoirs, la révolution s’est toujours révélée comme l’arme ultime pour remettre les pendules à l’heure, pour que nul n’ignore que seul le peuple est souverain. C’était le cas hier quand, entre le primat du cœur et celui d’une civilisation rationnelle sur lequel les anciens avaient certes beaucoup divergé, c’était le renversement de l’ordre établi qui était en jeu.

Ainsi, lors de la révolution française de 1789, marquée par la prise de la Bastille et la proclamation de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (Ddhc), l’objectif était de mettre fin au système de classes (Noblesse-Clergé-Tiers Etats) et donc de privilèges, pour que l’égalité et la justice aient enfin droit de cité. Idem pour l’Amérique, ainsi que la révolution bolchévique de 1917. Mais, la révolution iranienne est, sans conteste, l’illustration d’une révolution réussie et achevée, puisque 37 ans après, le pays est aujourd’hui d’une rare modernité, avec des infrastructures dignes de celles que l’on retrouve dans les pays les plus industrialisés du monde, et une élite très hétéroclite et paritaire. C’est dire que ce modèle, qui a su allier temporel et spirituel dans le landernau politique, se trouve être un excellent compromis pour une meilleure adhésion des populations et une stabilité certaine des institutions.

La révolution, c’est maintenant !

Pour parvenir à l’équité et à la justice sociale, il urge que le peuple se soulève comme un seul homme pour réclamer le respect de ses valeurs. Car ce sont bien les valeurs intrinsèques du Sénégal, basées sur la religion islamique, qui sont menacées avec notamment la dépénalisation – en filigrane – de l’homosexualité, ou encore l’institutionnalisation du«orinèene» (trahison manifeste). Autant de vices réprouvés non seulement par l’Islam, mais également par toutes les autres religions monothéistes, la morale et toute philosophie digne de ce nom.

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Ainsi, face à l’acte indigne de Macky Sall, l’occasion est donnée aux Sénégalais, à travers le référendum qui n’est autre qu’un vote de confiance, de dire NON à la lâcheté politique, NON à la marchandisation de nos valeurs les plus élémentaires, NON à la légalisation de l’homosexualité, NON tout simplement. Comme l’affirmait très justement le président Lamine Guèye, «le OUI n’a de sens que si celui qui le prononce, a la capacité de dire NON». Et c’est le défi que le peuple se doit de relever avec la manière.

Une révolution imminente au Sénégal permettrait à notre pays de devenir un exemple pour toute l’Afrique noire et bien plus largement encore, comme l’ont prophétisé de grands érudits, à l’instar du Khalife El Hadj Mouhammad Niasse, en des termes plus qu’éloquents : «Ce Sénégal lointain illuminera l’univers par les flux d’un guide aux drapeaux flottants. Il se réveillera du sommeil de la méconnaissance et de la désobéissance, s’éloignant de tous les péchés. Il y a longtemps que j’ai le flair des lueurs de la conquête et de la connexion venant de cette éminence tenace. Je l’ai eu toute ma vie durant. J’attends de lui des flux abondants et éclairants et la disparition complète des voiles.»

En ces jours déterminants pour l’avenir de ce pays, les Sénégalais se trouvent face à un choix crucial qui débouchera sur l’une de ces quatre options :

1) – La victoire du «oui» : Auquel cas, le peuple cautionnera le statu quo, voire le déclin de notre pays, et il regrettera rapidement un tel blanc-seing donné à cette troïka Macky – Moustapha Niasse – Tanor Dieng pour qui la politique n’est que ruse.

2) – Une forte abstention : Elle serait signe d’abandon des urnes par la population, ce qui pourrait alors la pousser à chercher la solution dans la rue.

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3) –  Une fraude manifeste du Parti-Etat : Dans ce cas, la riposte pourrait être à la hauteur de l’affront.

4) – Le triomphe du «non» : Tel serait le meilleur choix en ce qu’il rendrait les tenants du pouvoir enfin modestes. Mais il poussera à des élections anticipées ou, à tout le moins, des tensions permanentes durant le reste du mandat de Macky.

En un mot comme en mille, tous les chemins mènent à la Révolution. Et elle serait salvatrice dans un pays où l’on vit la fin des partis politiques et des institutions républicaines qui ont perdu tout ou partie de leur crédibilité. Naguère, on pouvait parler de l’Assemblée du peuple, du gouvernement du peuple, de la justice du peuple parce que ces institutions tiraient leur légitimité de ce peuple. Plus maintenant. Avec une constituante taillable à souhait, un Parlement soumis à la volonté du Prince, une justice aux ordres et un gouvernement devenu un simple lieu de partage du gâteau, le peuple qui avait délégué ses pouvoirs à ces institutions, a fini par leur tourner le dos. Il ne se reconnaît plus dans ces institutions et commence à leur arracher ce qui lui appartient. Pour quelle alternative ? La grande révolution. Et elle arrive avec ses effets dévastateurs et refondateurs en même temps. Comme quand de grandes révolutions, à l’image de celle française, sont venues faire table rase de systèmes millénaires.

Liberté, fraternité et égalité étaient, alors, leur credo. Il s’agit aujourd’hui de rétablir le sens originel de ces mots galvaudés, dans un monde en pleine mutation. Un monde en quête de bien-être et de justice sociale. Un monde ayant soif de démocratie. De cette démocratie qui libère les énergies, se fonde sur la répartition équitable des richesses au profit de la nation et rétablit l’équilibre de la balance de la loi. Elle veillera rigoureusement au respect de l’engagement pris, tout en combattant avec fermeté les renégats de la parole donnée.

 

Sidy Lamine NIASSE

 

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