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Aida Mbodj, Cœur Et Poumon Du Pds ?

Dans ma vie j’ai toujours eu un faible pour les affaiblis ! C’est mon coté justicière et disons que je partage ce penchant avec la plupart de mes compatriotes ! Nous abhorrons l’injustice et dès que l’on considère que quelqu’un en est victime, notre empathie se met au galop, quitte à nous tromper de colère à posteriori mais notre premier reflexe est de défendre la veuve et l’orphelin ! Je déteste l’injustice de façon atavique oui ! Prenons l’exemple de la guerre entre Wade et Macky, lorsque que l’on encense l’un je défends l’autre et quand on attaque l’autre, je défends le premier. Je considère que les deux hommes sont de grands chefs qui ont du mener des combats titanesques pour forger leurs destins et au fond d’eux ils se vouent ce respect des guerriers qui savent ce que signifie douleur, souffrance, amertume et solitude. Je suis certaine d’ailleurs que si l’un d’entre eux venait à disparaître, l’autre serait inconsolable.

Je reviens donc à la bataille de clan qui les oppose. Au pire du conflit entre les deux hommes, quand Wade avait nettement l’avantage, je mettais un point d’honneur à aller rendre visite à Macky Sall et me précipitais chez lui pour lui témoigner de mon amitié ainsi que de mon affection et sans jamais m’en cacher. L’entourage de Wade a souvent retroussé le nez, vivant cela comme une trahison, alors que lui, grand seigneur, ne m’en a jamais tenu rigueur. Je dois dire que j’ai toujours considéré ce compagnon de chambre de mon propre père au lycée William Ponty de Sébikotane comme un autre père, et que lui même m’appelle « Sa fille ». Lorsque mon père fut muté à Dakar et devint directeur de l’école de la rue de Thiong, Wade était notre voisin d’en face et le ataya lui était porté tous les jours ! Pour autant fidélité et affection à un homme politique ne signifie pas interdiction de critiquer, car comme l’a si bien écrit Beaumarchais, « Il n’est pas d’éloge flatteur sans liberté de blâmer ».

Aujourd’hui hélas tout se résume à des intérêts bassement matérialistes et je considère qu’il y a une différence entre l’intelligence critique et le mauvais esprit. Lorsque je lis ce que dit la styliste Oumou Sy, « À chaque fois qu’on me disait que Wade est mon président, j’avais envie de m’arracher le cœur », j’en déduis qu’elle ne doit pas avoir les mêmes organes que nous autres ! Peut être pensait elle a sa bourse entravée et à l’audience qu’elle attend avec Macky Sall. Madame Sy, écoutez bien, Macky peut bien dévaler les escaliers et vous recevoir genou à terre si cela lui chante mais il peut être certain que lorsqu’il ne sera plus tout puissant, vous jetterez à son tour des pierres dans son jardin. Vous seriez capable de nous dire que à chaque fois que l’on vous parlait de Macky, vous aviez envie de vous arracher les intestins ou un autre organe ! Enfin de ce qu’il vous en restera car au point ou vous les vendangez pour un rendez-vous, nul doute que vous allez finir en squelette ! Des problèmes tout le monde en a et ce n’est pas parce que l’on dénigre Wade ou que l’on zozote PSE dans du froufrou qu’ils se règleront croyez moi !

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J’arrête ici ma diatribe, car je ne veux pas à mon tour tirer sur une ambulance, mais je déteste la lâcheté et j’aime défendre les accablés, parce que les faibles d’hier sont les puissants d’aujourd’hui et les puissants d’hier les faibles d’aujourd’hui et certainement les puissants d’aujourd’hui les faibles de demain ! Sachez enfin que dans la vie il y a des valeurs et en politique une dialectique qui recommande de rester soi même quelles que soient les difficultés traversées !

Parlons plutôt d’une autre femme, beaucoup plus intéressante, Aida Mbodj la bien nommée ! Celle-ci n’est pas dans le tafta mais c’est dans le granit qu’elle opère et au marteau, dans du dur, car dans un monde d’hommes sans concession !

Entre Macky et Aida, de l’eau rose et limpide a certainement du couler jadis avant de devenir vaseuse aujourd’hui ! D’anciens amis, oui c’est vrai, Aida Mbodj avait été Ministre dans le gouvernement de Macky Sall, ils sont devenus deux étrangers.

Quoi qu’il en soit, nous sénégalais, spectateurs forcés de ce théâtre politique un peu pathétique, sommes presque désabusés tant les actes qui sont posés tous les jours par nos représentants n’en finissent pas de créer un fossé entre eux et nous. Nous ne comprenons pas toute cette crasse que charrie notre politique ! Nous ne sommes pas naïfs, nous savons bien que nous ne vivons pas dans un monde de schtroumpfs à Disneyland mais quand même le vase déborde parfois ! La politique dans notre pays est tout simplement dégueulasse et donne la nausée tellement tous les coups tordus son permis.

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Depuis des mois, nous voyons cette brave dame se battre sur tous les fronts pour se défendre des pierres qui lui sont jetées. Du coup notre regard sur elle a beaucoup évolué parce qu’elle est désormais vue comme une victime du régime, l’impression étant la vérité comme disent les yankees ! Pourquoi Aida gêne t’elle tant ? La question est intéressante disons !

Dans la guerre des tranchées que se mène pouvoir et PDS en particulier, Aida Mbodj est devenue un symbole. En effet, tant qu’elle sera debout, le PDS ne disparaitra pas. Elle en est devenue la colonne vertébrale par ses victoires et sa combativité. Or, il se trouve que le PDS, Macky Sall en a stratégiquement besoin pour gagner les prochaines élections ! Malgré sa hargne à massifier son parti, le président Macky Sall  sait bien qu’entre les présidentielles de 2012 et aujourd’hui, il lui manque quelque 600 000 voix ! L’abstention au referendum fut très forte et la question légitime qui se pose est bien de savoir ce que ces abstentionnistes feront ou ne feront pas à l’avenir dans le secret des urnes ! Mettez-vous à la place de SMS, il y a de quoi avoir froid dans le dos. Certes le scrutin majoritaire pourrait lui être favorable lors des législatives de 2017 et ce n’est même pas sûr mais si les jeunes lui tournent le dos pour les présidentielles de 2019, cela risque d’être compliqué.

L’urgence c’est donc de rassembler, mais est-il un rassembleur ? Recruter des transhumants pourquoi pas mais qu’ont ils dans la besace en dehors d’eux-mêmes ?

Plus il massifie et moins Macky obtient une cohésion derrière lui. La jeunesse n’est pas au rendez-vous et cela est inquiétant. S’il y a un domaine dans lequel Macky est entrain d’échouer, c’est bien dans sa capacité à faire rêver notre jeunesse puisqu’il n’a pas l’air de la comprendre ! En effet celle-ci, où qu’elle se trouve sur notre territoire, à Koulikoro ou à Dakar, appartient à un autre monde et évolue dans des réseaux sociaux en se projetant bien ailleurs. Elle vit dans un monde globalisé, et ses aspirations particulières dépassent le matériel… Elle se projette dans le futur, nourrit des valeurs différentes et n’est pas intéressée par la société actuelle qui fait la part belle aux religieux, aux analphabètes, aux courtisans et griots et fait d’eux des citoyens de seconde zone ! Même avec des emplois, elle restera frustrée et hors de portée ! Wade le vieux faisait plus rêver que Macky le jeune qui nous dirige d’une manière rigide et classique.

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Il est plus que temps pour Macky de se réinventer pour épouser les aspirations et convictions de sa jeunesse, celle au delà de son parti, ces millions de jeunes qui attendent un nouveau discours, de nouveaux comportements, moins de folklore et moins de tortuosité pour leur offrir un modèle de société qui incarne et répond à leurs aspirations de vivre en vrai et d’être heureux ! Oui, c’est permis d’être heureux sans culpabiliser de l’être ! Notre jeunesse a besoin de rêve, rêve d’un leadership plus lisible qui pose des actes vertueux…

Quant à Aida Mbodj, à force de se faire cogner sans gant ni sommation, elle est entrain de recevoir notre empathie et de reprendre des couleurs dans l’opinion ! Le Pds ne peut mourir tant qu’elle respirera et cela c’est la surprise du chef ! Macky Sall sait bien que même si Karim Wade est empêché, même si tous les gens du PDS tournent casaque, l’âme vivante du PDS, la lionne, restera debout et fortifiera l’opposition dans toutes les échéances à venir ! Du coup, elle n’est qu’au début de ses peines mais elle le sait aussi, plus elle sera victime, plus elle plaira aux citoyens justiciers…Manquerait plus que l’autre Aida, la Diongue cette fois-ci, stylée jusqu’aux ongles et qui a du chien naturellement, vienne avec sa caserne d’Ali Baba retrouvée, mettre de l’huile dans les rouages !

Pour conclure, l’urgence pour Macky Sall, au-delà de ses grands chantiers et malgré cette crise financière palpable est de créer beaucoup mais beaucoup plus d’emplois en soutenant les entreprises nationales et l’entreprenariat, de faire rêver une jeunesse idéaliste et décomplexée qu’il ne suffit pas de nourrir de riz mais de bien d’autres choses essentielles à l’épanouissement de chacun.

 

Oumou Wane

Présidente africa 7

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