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La Gambie Pour Le Sénégal : Suppositoire Ou Hémorroïde ?

Membre de plusieurs organisations OMVG, CEDEAO, CILSS, OCI, la Gambie, 11 300 km², moins de 2 millions d’habitants avec comme principaux clients : Sénégal (35,3%), Guinée (23,2%), Mali (16,7%), Guinée Bissau (11,3%), UE (5,5%), principaux fournisseurs : UE (25,2%), Côte d’Ivoire (21,1%), Brésil (9,7 %), Chine (8,7%) Sénégal (4,8%), couvre une étroite bande de 15 à 25 km de part et d’autre du fleuve du même nom ; «une banane entre les dents du Sénégal » dixit l’écrivain, Joseph Ki-Zerbo. En raison de cet enclavement, les deux pays sont liés étroitement  pour leur sécurité et leur économie (*) .La Gambie ne recèle pas de minéraux importants et sa base agricole est…’’moy lolou’’ c’est à dire  limitée ; environ 75 % de la population dépend des récoltes pour survivre. La dévaluation du franc CFA en 1994 a rendu les produits sénégalais plus compétitifs. La Gambie profite d’un essor de son tourisme, tourisme de la prostitution pudiquement appelé  « sea, sex and sun » ; l’éphémère fédération sénégambienne de 1982 a été dissoute en 1989. Et le Président Jammeh règne sans pitié et sans partage sur  ce bout de pays depuis 1994.

Le pont de la discorde : ‘’Axe du mal en patience’’ ou plutôt les mille et une souffrances pour l’enjambée d’un petit cours d’eau pour se rendre en Casamance :par une forte pression, la communauté internationale a contraint Banjul d’accepter la construction de cet édifice financé à hauteur de 50 milliards de francs CFA par la Banque africaine de développement (BAD) mais ce projet tarde à se concrétiser car faciliter la libre circulation des biens et des personnes n’est guère l’apanage de dictatures ou assimilées. Pourtant le corridor  Trans-gambien, ‘’ intégrateur régional’’ constitue un axe stratégique économique majeur de la CEDEAO, de Dakar à Lagos  car ce pont contribuera  à fluidifier les échanges de tous natures dans la zone. Le seul hic : l’humeur versatile du calife de Kanilai, considéré par beaucoup  comme autocrate prédateur de libertés  selon les phobies, folies et lubies qu’on lui attribue: 2012 décision d’exécuter trente-sept condamnés . En dépit de la réprobation unanime, neuf exécutions ont eu lieu le 23 août 2012 (sept gambiens et deux Sénégalais) ;faire fi des conventions internationales ;pouvoir de guérir le Sida ;  se faire appeler «His Excellency Sir Sheikh Professor Doctor  Alhaji Yahya Abdul-Aziz Jamus Junkung Jammeh …», changer la langue officielle de l’anglais à l’arabe ; faire du pays une République islamique ; ce regain de foi, foi commerçante ,en réalité est un ‘’appel du chapelet’’ aux riches  émirats car la chape de plomb sur l’économie exercée par le cercle présidentiel à l’aide de tout un artifice  monopolistique (ex fourniture d’électricité et d’importation d’hydrocarbures ) a essoré le pays et ceci permet au pouvoir de subventionner, sous forme de dons à la population, des produits ciblés (pain, textile… etc.) ; plusieurs chefs d’entreprises de secteurs porteurs ont fait l’objet de chasse aux sorcières et dépossédés. Autres facéties : menace d’égorger tous les homosexuels qui voudraient se marier ; avec un ego surdimensionné, Jammeh excelle aussi dans l’art de faire étincelle à chaque occasion pour toiser ses pairs .Né pour ‘’manœuvrer’’ ! Né pour tuer ! Born to deal ! Born to kill ! Disciple du nonagénaire Mugabe : « Tant que je serai en vie, je vais diriger ce pays; les Occidentaux balaieront nos rues ».

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Satrape éclairé ou despote sanguinaire, le gambien vit-il ses dernières heures ? Yakh-yakh, comme prononçait ma fille, est trop souvent accusé d’exécutions extrajudiciaires et de harcèlement de la presse et des défenseurs des droits de l’homme. Des accusations qu’il a régulièrement rejetées. Il est clair qu’il devient de plus en plus embarrassant pour la communauté internationale suite aux nombreuses  provocations et déclarations tonitruantes. Les années passent et les diatribes de Yakh-Yakh demeurent surtout au lendemain d’exactions.

Le Sénégal lui en a assez du clair rôle trouble de la Gambie dans le conflit en Casamance, du grand banditisme qui touche divers secteurs : trafics illicites d’armes , de noix de cajou, de chanvre indien et du crime contre l’humanité qu’est la déforestation de ses étendues boisées.

Le souci occidental d’éradication du terrorisme fluctue selon les intérêts du moment ; certains pays sont peu exigeants en matière de contrepartie démocratique et ne prime pour eux que l’accès aux matières premières .Jusqu’à quand le  monde se complaira-t-il dans une passivité mortelle au peuple gambien ? Attendrons nous  qu’aux souffrances de ce peuple vienne s’ajouter une autre calamité, celle de voir éclore un foyer nouveau de terrorisme ? Qui freinera le banditisme d’état?

Cette hémorroïde qui grossit, qui grossit, qui empeste, qui vous empêche économiquement de bien vous asseoir : il faut à défaut de pouvoir la trancher, la cautériser, et  proprement, au …laser….pourquoi pas laser d’un sniper souffleront certains car le … (né-) gus est vous l’avez remarqué toujours engoncé dans un boubou gilet pare-balles-et-gris-gris. Des pays comme les Usa, Israël, Russie, France sont connus pour être intervenus dans d’ autres que le leur pour éliminer des opposants à leurs intérêts économiques  majeurs ; ce n’est ni islamique ni catholique mais ils l’ont fait ;cela nous est impossible au pays du ‘’maslaha’’ (dialogue).Mais les sénégalais en ont vraiment marre de la stratégie de l’endormissement et  de la victimisation ;à militaire borné, ‘’claque’’  militaire prônent  les militants de la surenchère, genre «  baie des cochons. Opération Fodé Kaba 3 !!!! Pour eux, « le rapport de forces sur le plan social, économique et militaire est favorable au Sénégal. » Soyons clair : Le Sénégal n’a pas de problème avec la Gambie ; le Sénégal a quelque chose à trancher au seul Yakh-Yakh ,donc pas de victime collatéral .Il peut venir à l’esprit de certains  la  solution russe au plutonium ou celle du drone Israélien ,ou celle à la française de l’explosif ou le kidnapping à l’américaine ou ’’ la mackysienne ‘’: rétorsion économique, blocus à la sénégalaise ou tarissement de la manne touristique (le tourisme britannique et allemand constitue le premier poste de salariés déclarés en Gambie ; clore cette destination c’est clouer au pilori Jammeh).En tous cas, les solutions plus efficaces que les condamnations pieuses et indolores  des Nations unies  (du placebo sur ce furoncle sanguinolent, sous perfusion des bailleurs) sont nombreuses ; la plus saugrenue d’entre elles est pour moi la guerre ! Cela me fait penser à « cey bunu guéroone, Ah si jamais ,on avait fait la guerre » du Président Diouf ; loin d’être poltron il a été  plutôt prudent, prévenant, pragmatique  ; ils sont fort peu prévenants ceux-là qui prônent l’invasion ; Yax-Yax ne survit que grâce à la complicité de pays voisins ou lointains ; lui déclarer la guerre c’est se frotter  à ceux-là tapis dans l’ombre ; bien avoir à l’esprit les exemples suivants : l’impasse marocain au Sahara espagnol (le commandeur des croyants croyait  que ce lopin était du keftah tout béni pour lui) et  l’erreur admise de Obama en Lybie( chaos et dégâts post mortem Kadhafi avec la métastase de cellules terroristes).

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Qui veut la mort de Yakh-Yakh ? Beaucoup ! (mais pas moi).Qui veut la mort du peuple gambien ? Personne ! Qui veut la mort de la Gambie ?  La majeure partie des sénégambiens ! Oui !Le Sénégal doit par tous moyens influer sur le choix du président gambien par le peuple gambien : on parle d’ingérence quand il s’agit des autres ,n’est-ce pas ? Si assuré soit-on de l’issue victorieuse, la solution n’est pas la guerre avec son lot d’incertitudes et de morts! Le PSE nous l’interdit ; l’émergence ne peut que se réaliser que dans la paix, Salam rime avec islam  et le Sénégal a déjà choisi ! Par ailleurs, on ne peut se départir de son arrière-train ; les sénégalais doivent se le tenir pour dit, les aléas géographiques de l’histoire ont définitivement encastrés cette région, dans le bas (du dos) du Sénégal, pour l’éternité ; ‘’double os ‘’ à croquer ou à s’y casser les dents, suppositoire ou hémorroïde, résignés, nous devrons nous en accommoder ; en charmeurs conquérants, nous devrons être fermes car caresser une hémorroïde peut s’avérer douloureux.

Notre seul missile sur la Gambie doit être le PSE, Plan Sénégal Emergent, par le spectre de ses actions portées : grands projets d’infrastructures : ponts , routes et  autoroutes, réseaux aérien, ferroviaire et maritime, amélioration du climat des affaires, et parvenir à l’autosuffisance en divers céréales…etc. Etre un modèle à copier pour tout leader gambien. Et surtout  partager avec le peuple gambien la fierté d’appartenir à un (sous) ensemble plus grand. Au-delà des indices de développement de toutes sortes, le peuple sénégambien ne verra le salut qu’à travers son unité retrouvée pour un développement harmonieux et apaisé. L’Afrique a besoin de mutations profondes  conduites selon une vision portée  par des leaders décidés et ouverts. Ce qui est bon pour le Sénégal est bon pour la Gambie et ‘’’versa vice’ ’.Nous ne sommes pas deux peuples mais un.

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Suppositoire ou hémorroïde ? Le règne de Yakh-Yakh restera dans les …annales

Yoro BA, Hann Bel Air

agnamgodo@gmail.com

 (*) Si un spécialiste de l’ANSD nous lit, merci de fournir l’apport de l’un dans le Pib de l’autre.

 

Yoro DIA

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