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Pour L’intérêt De La Nation

L’année scolaire 2015/2016 s’étire vers sa fin avec un lot d’incertitudes qui hantent le sommeil des parents et des élèves déjà littéralement affligés. En effet, le spectre de l’année blanche menace, agace et gagne de jour en jour du terrain.

A vrai dire, voila dix (10) ans que les années scolaires et universitaires sont écourtées, les programmes et enseignements rafistolés, les examens et concours réalisés dans des contextes et climats d’extrême tension.

Pourtant, ces années sont successivement validées sans trop de soucis quant à leur rentabilité, aussi bien chez les autorités politiques que des syndicats d’enseignants et des populations.

La récurrence de tels scénarii traduit un malaise que le système éducatif peine à circonscrire et à juguler.

Visiblement, il y a un seuil de saturation atteint dans nos méthodes, orientations, choix et pratiques. L’amour du travail est devenu une notion dérisoire, l’honnêteté est partout suspecte et l’homme vertueux considéré comme faible et idiot. La réalité semble être constamment subvertie, invertie et travestie.

C’est dire que le mal est profond et que l’heure est à l’introspection, afin qu’émergent des solutions de sortie définitive de crises. Des modifications et des restructurations s’imposent par l’exploration de nouvelles voies porteuses de changements appropriés.

Un tel contexte requiert de la sérénité et de l’élégance pour espérer tirer des actes qu’on posera toute leur efficacité et leur rentabilité. Il faudra également faire preuve de «reliance» et de «distanciation» dans les solutions préconisées, car en l’absence de tout accord, c’est la catastrophe pour tous ces candidats aux différents examens, mais aussi et surtout la notoriété et réputation de notre système éducatif, jadis envié dans la sous-région et dans toute l’Afrique, en prendraient un sacré coup.

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La ressource durée/temps, du fait des limites objectives liées à sa flexibilité, recommande dans sa manipulation le culte de l’autocensure et de l’autolimitation.

Certes, il ne s’agit plus de plier en un tournemain les problèmes, mais de mettre en place de vraies réformes  susceptibles d’engendrer une solution durable. Dans cette perspective, revisiter la relation formation et carrière des enseignants, de même que le dispositif de pilotage du système et le fonctionnement des établissements et services déconcentrés, entre autres, pourrait féconder beaucoup de soulagement et de rationalité.

Le système éducatif est un outil central pour notre développement, notre compétitivité et, par patriotisme, il faut éviter de détruire les leviers qui le portent.

Pour terminer, cette crise interpelle tous les cadres sénégalais, enseignants au premier chef. A ce titre, il urge que tout un chacun y mette du sien et que des propositions pertinentes émanent des uns et des autres, car après tout, ce pays n’est pas en manque, en ce domaine, de technocrates émérites.

 

Mamadou Abdoul SOW

Inspecteur de l’enseignement principal de classe exceptionnelle

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