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Lettre Ouverte Au Président De La République à Propos Des Salaires Dans La Fonction Publique

Monsieur le Président,

Où en est l’étude sur les salaires dans la fonction publique, après les récriminations des bailleurs de fonds, au premier rang desquels la Banque Mondiale, tellement il y a une disparité énorme entre les rémunérations de ses différents corps?

Je ne le répéterai jamais assez. Allez au ministère des finances : Un caissier fraîchement recruté qui n’a même pas bouclé un an de service y perçoit, en plus de son salaire de fonctionnaire, 1 000 000 Francs Cfa chaque trimestre, en guise de fonds communs. Je ne vous parle même pas des ristournes et autres avantages liés à son « poste de caissier ».

Le chauffeur quant à lui, qui n’a aussi « que » son permis de conduire, en plus de son salaire reçoit le même montant en fonds communs.

Aux impôts et domaines, l’agent sans compétences particulières y gagne au moins entre 1,5 et 2 millions en fonds communs chaque trimestre !

Allez à la douane, itou!

A la justice aussi. Pour ce dernier cas, un texte réglementaire interdit d’ailleurs aux professeurs d’une certaine hiérarchie de se présenter au concours de recrutement des greffiers!

Aujourd’hui la réalité des salaires de la fonction publique nationale, fait paraitre que 70% de la masse salariale sont répartis entre les catégories de fonctionnaires cités ci-dessus.

L’Éducation ne représente que la portion congrue. Donc, Monsieur le Président, que l’on veuille bien cesser de nous opposer l’argument du nombre pour nous maintenir dans l’indigence, sous le prétexte largement galvaudé que « qui épouse l’enseignement, épouse la pauvreté »!

Les fonds communs et autres avantages de ces catégories de fonctionnaires ne tardent pas. Ils ne tardent jamais. Ils arrivent ponctuellement.

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Ces caissiers, chauffeurs et autres agents administratifs cités ci-dessus ont tous des revenus mensuels supérieurs à celui d’un professeur d’enseignement secondaire de la hiérarchie A1, le plus élevé corps de la fonction publique. En effet, ce professeur n’atteindra ce niveau de revenu mensuel qu’au terme de sa carrière, à quelques encablures de la retraite. Alors, je vous laisse imaginer, Monsieur le Président, l’abyme qu’il y’a entre ce professeur et un fonctionnaire de la même hiérarchie dans les corps dont je vous ai cité seulement les postes subalternes. Et, pourtant, vous n’avez jamais entendu un enseignant aller en grève pour exiger d’être aligné à leur niveau de rémunération.

Ils n’ont même pas besoin de leurs avancements, qui représentent leurs fonds d’épargne complémentaire retraite, car ils ne les perçoivent que quand ils vont à la retraite.

L’enseignant  a  quant à lui, Monsieur le Président, vitalement besoin d’être intégré le plus tôt possible, après des années de sacrifices comme contractuel  d’abord,  durant lesquelles, il aura allié études et formation à la pratique quotidienne de son métier, pour décrocher son diplôme professionnel, enfin.  Il a autant besoin de ses avancements : en effet, son salaire n’augmente que quand il a un avancement, ou quand il fait un enfant!

Pourquoi est-il normal aux yeux de l’état qu’il reste alors en moyenne huit ans sans avancer? et qu’on lui temoigne autant de mépris et de détestation profonde en envoyant la police l’humilier même dans sa classe devant ses élèves?

Serigne Mbaye THIAM ne sait malheureusement pas qu’en faisant cela, c’est vous, Monsieur  le Président de la République qu’il humilie : l’enseignant en classe représente en effet le Président de la République, et s’acquitte en son nom de son devoir de satisfaire le droit à l’Éducation de chaque citoyen en âge d’être scolarisé !

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Monsieur Thiam est  compétent ailleurs, on  le lui  reconnait s’il y tient. Mais c’est un  ignare dans le secteur que vous lui avez  confié, et chaque jour qui passe il s’enfonce, et enfonce notre Éducation.

Les enseignants n’exigent que la mise en œuvre des conclusions issues des assises de l’Education, le respect des accords signés avec votre gouvernement, et l’application des engagements que vous aviez pris, en les recevant lors d’un historique petit déjeuner.

Monsieur le Président,

Le management public suppose une réelle capacité d’adaptation reposant sur un leadership transformationnel avisé. Le management participatif exige une interaction avec toute son équipe et les parties prenantes impliquées dans la bonne marche de son secteur pour réussir sa mission. Serigne Mbaye THIAM en est incapable.

Toute la communauté éducative vous supplie de  le changer sinon ce sera un effondrement du système éducatif qui sanctionnera son passage en ces lieux!

Et vous en serez l’unique responsable, Monsieur le Président.

 

Cissé Kane NDAO

Président de l’A.DE.R

Cisse Kane NDAO

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