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L’auto Entrepreneuriat Au Sénégal : Un Nouveau Régime Pour Abolir Le Chômage

Avec 25% de taux de chômage, plus de 100.000 nouveaux diplômés de plus chaque année sur le marché du travail pour seulement 31% de taux d’insertion, plus de 60% des jeunes sénégalais au chômage, une question mérite d’être posée.

Avons-nous vraiment tout essayé dans la lutte contre le chômage ?

Les responsables et l’ensemble des acteurs politiques, économiques et sociaux, doivent enfin s’attaquer à ce mal. Il devient, aujourd’hui, une nécessité de se pencher sérieusement sur une démarche de prévention et de soins intensifs. Oui ! Car ce traumatisme du chômage doit enfin être pris en compte dans les politiques de santé. La jeunesse aussi a un rôle important à jouer parce qu’étant une force puissante de changement et d’innovation. Ce fléau touche essentiellement les jeunes générations, c’est pourquoi il est important qu’ils aient une participation active pour sortir de cette situation.

La pauvreté, la perte du lien social, la hausse de la délinquance et de la criminalité, l’émigration, sont autant de conséquences liées au chômage. En plus, de ses conséquences directes sur la consommation, le chômage exerce une influence importante sur l’Etat lui-même, qui se doit de rassurer les citoyens et son électorat. D’autre part, il exerce aussi un impact sur les salariés : Quel que soit son statut professionnel, aucun salarié n’est à l’abri. Et ce contexte professionnel fait état d’un climat d’insécurité dans leur esprit contribuant aussi à la disparition de certains acquis sociaux. Il est important aussi de souligner que les statistiques souvent publiés ne tiennent pas comptes des sous emplois chroniques et des emplois précaires qui sont des phénomènes très pour ne pas dire trop rependus dans nos sociétés.

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Face à un taux de chômage qui ne décroit pas depuis des décennies maintenant.

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Il est donc indispensable de mettre en œuvre un plan capable d’en finir avec cette situation et ces millions d’actifs sans emploi…

Aujourd’hui, nos gouvernants ont compris l’intérêt de favoriser la création d’entreprises, qui est un facteur de progrès, de croissance, mais aussi un outil incontournable pour enrayer le chômage des jeunes. Ils doivent cependant, engager un effort continu pour établir un environnement incitatif à la création d’entreprises. Il est important de souligner qu’en matière d’entrepreneuriat des jeunes, généralement nous identifions des barrières comme la peur de l’échec, le manque de ressources financières, de capital social, de compétences et d’ expérience professionnelle préalable, de lourdeurs administratives et de charges fiscales élevées.

Sous ce registre, ces obstacles peuvent bien sûr être franchis afin de permettre aux jeunes de créer leur emploi plutôt que d’en demander. L’idée, ici c’est d’encourager les personnes sans emploi et qui ont un projet professionnel à travailler pour leur compte, mais aussi offrir la possibilité aux étudiants, retraités, femmes au foyer, ou encore salariés de lancer une activité économique professionnelle à titre principal ou complémentaire.

C’est possible grâce au régime de l’auto entrepreneur

Entreprendre signifie se prendre en main. L’idée selon laquelle l’entrepreneuriat est réservé à une élite est fausse.

Ce régime est donc une mesure qui visera à faciliter et démocratiser les activités entrepreneuriales grâce à : (ex…) une simplification des formalités administratives comme l’immatriculation gratuite…, Une comptabilité simplifiée et réduite au maintien d’un registre recettes/dépenses (pas d’obligation d’avoir un comptable…). Ainsi que l’allègement des charges sociales et fiscales grâce à l’application de taux spécifiques minorés entre autres, faciliter l’accès au financement sous forme de microcrédit. Dans un contexte de chiffre d’affaire nul, il est préférable de ne pas payer de taxes, Possibilité d’option pour La Contribution Globale Unique (CGU) calculer sur le chiffre d’affaires après abattement des frais professionnels réellement engagés, etc…

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Il est clair que le développement de ce régime permettra d’aspirer le secteur informel en encourageant ces travailleurs à entrer davantage dans la légalité et de bénéficier des avantages sociaux (plus de 80% de jeunes actifs sont dans le secteur informel). Ce régime permet aussi de créer son entreprise sans prendre trop de risques et d’évoluer vers les entreprises classiques.

L’auto-entrepreneuriat marquera un vrai changement sociétal par la création d’activités et permettra : de déclarer son activité, de tester une activité avec un marché de niche, et de démarrer son activité à moindre frais.

C’est bien sûr une excellente opportunité de se lancer sans risque et de tester une nouvelle activité à son propre compte. Le statut d’auto-entrepreneur est un statut de transition, qui n’a pas vocation à durée dans le temps avec des limites. Au-delà, d’un certain seuil de chiffre d’affaire l’auto-entrepreneur doit basculer dans le régime d’imposition classique sous forme de SARL, SA…

Nous préconisons ce statut pour encourager l’entrepreneuriat et faire de chacun une personne autonome, ambitieuse et indépendante financière.

Pour ceux qui ont envie de créer leur entreprise sans prendre trop de risques, pour ceux qui souhaitent compléter leurs revenus avec une activité complémentaire : ce statut est à vous.

Aujourd’hui, nombreux sont les jeunes qui veulent tenter l’aventure entrepreneuriale (des projets émergent). Certains prennent même le risque de monter leur propre structure et ainsi entrer dans le monde du travail par leurs propres moyens.

J’ai l’intime conviction que l’accompagnement est l’une des réponses les plus efficaces pour promouvoir, préserver et canaliser cette énergie créatrice. L’immobilisme n’est jamais une solution.

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Nous voyons dans l’auto entrepreneuriat une porte de sortie salutaire pour l’emploi des jeunes générations. L’attente est bien réelle, il suffit donc de l’accorder à une volonté politique. Toute initiative qui favorise l’entrepreneuriat, ne fera qu’avancer le pays.

Ce régime sera objectivement bon pour notre pays, du point de vue de l’apport à la caisse de l’état, de la diminution du travail illégal mais aussi de la lutte contre le chômage.

Nos gouvernants ne peuvent pas résoudre à eux seuls le problème du chômage. Nous pensons qu’en donnant la parole aux jeunes et en les investissant, ils cesseront d’être que des victimes potentielles du chômage pour devenir des acteurs capables de proposer des solutions, de promouvoir des mesures concrètes et d’initier de réels changements.

 

Alioune I.M. Cissé

Jeune Entrepreneur

Président fondateur du club des autoentrepreneurs

aliouneimcisse@gmail.com

Tel : 221 77 6562657

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