La libération de Karim Wade n’est plus un sujet de spéculation persistante ; elle est désormais une réalité regrettable. L’annonce de la libération de celui que la justice sénégalaise a présenté, depuis 2012, comme le plus grand criminel financier du pays, est symptomatique d’une pratique inique qui continue de causer une mortelle hémorragie financière et porte un coup dur aux caisses de l’Etat. Nous assistons à l’apologie et à l’institutionnalisation de la mal-gouvernance. En graciant Karim Wade, qui est d’ailleurs un ancien frère de parti – même avec l’excuse que la constitution le lui autorise – Macky Sall valide le constat déjà patent que sa gestion ne rompt aucunement avec celle de son prédécesseur qui a transformé l’Etat en une puissante industrie de production de milliardaires qui, jusqu’à des périodes récentes, étaient comparables à des quémandeurs en quête de pitance.