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La Politique Sénégalaise, Un No Ethic Land

À la lumière des scénarii de la scéne politique sénégalaise, l’on serait tenté d’affirmer sans risque de nous tromper que l’éthique qui doit y être le lit de tout acte est en effritement total. Le cheval s’amourache avec la truie engendrant un produit hybride ni cheval ni truie. Le diable d’hier peut opportunément devenir l’ange et le bel allié d’aujourd’hui.

Sur ce terrain, les cartels s’organisent et s’unissent autour des prairies verdoyantes et vont toujours dans le sens du vent. Les discours des politiciens changent au grès des événements et avènements juteux et profitables.

Un véritable chienlit où la vérité se trouve inféodée par le mensonge maquillé et l’intérêt commun, une province vassalisée par le nombrilisme.

Théâtre d’apostasie, de combines et de reniement, l’échiquier politique sénégalais porte un coup dur à l’économie en apnée depuis belle lurette.

L’idéologie politique, jadis un creuset de discipline et de production d’idées structurantes est aujourd’hui substituée à cette itération du mal-être politico-socio-économique : la politique comme tremplin vers « sa »réussite sociale. À l’image de l’hyène qui, pour profiter du grand festin dans la cour des bovins se drape la peau de cette espèce pour s’y confondre, le politicien telle une sangsue suce la moelle du bas-peuple dans le but d’assouvir les désidératas de son Moi insatiable et démesuré.

Au sortir des élections de 2012, le nouveau régime où ne foisonnent que des néophytes en pratique d’Etat et de revanchards, avait jeté l’anathème sur l’équipe sortante. Des milliers de milliards de nos francs ont été déclarés flanqués dans les oasis fiscales. Le toupet est allé à son paroxysme quand l’opération de chasse aux sorcières est enrôlée de ce légitime zeste de « Demande Sociale ».

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Une demande sociale qui prend le contre-sens ces derniers temps. L’horizon étant très lointain, le raccourci est épousé afin de présenter un plat (réchauffé) au peuple, le dindon de la farce.

Les simulacres de procès et actions judiciaires ont accouché d’une fourmi. L’adversaire se révèle trop important qu’on le caresse dans le sens du poil. Un parfum de remariage sous le couvert d’un « Dialogue National » empeste l’air à nous couper la respiration. Marketing politique ou toilettage politicien ?

Les signes avant-coureurs ont été émis par cet avocat rusé (Avocat de l’Etat dans ce dossier) l’appel du pied par le président de République qui transforme une cérémonie de présentation des condoléances en meeting politique.

À celui qui avançait que la politique est une femme qui enfante sans en être enceinte au préalable, les faits nouveaux apportent un cinglant démenti : ici la politique est cette femme enceinte qui, par la magie des IRM, connaît d’abord le sexe de son enfant et la date de sa naissance.

La politique de chez nous s’accommode de la triptyque : corruption, mensonge et dilapidation des ressources publiques.

L’imaginaire sénégalais est modelé à ne générer que de choix non productifs. Il boite dans sa capacité à gérer savamment cet attribut. Les bons choix se font ainsi opérer inopinément.

Le peuple dans sa majorité écrasante se trouve tristement responsable de son sort en atteste cette assertion de Montesquieu : « le peuple est admirable à choisir ceux à qui il doit confier quelque partie de son autorité…mais saura-t-il conduire une affaire ? »

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Affirmatif ! Seule la politique peut nous asseoir sur les rampes du développement, mais pas cette politique de l’individualisme. Il urge alors de reconsidérer le contrat social qui régit les rapports entre gouvernants et gouvernés !

Vive la politique des valeurs !

Vive le renouvellement de la classe politique !

Vive le Sénégal !

 

Amdy Moustapha Niang

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