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Libération De Karim Wade: Les Failles Communicationnels Qui Confirment Le Deal

Une bonne communication est tout aussi importante pour un gouvernement qu’une croissance positive. Malheureusement, ceci semble être le tendon d’Achille du régime du Président Macky Sall.

Communiquer, n’est pas comme semble le comprendre le porte parole du gouvernement sinon, il n’aurait pas pris le risque d’infirmer jusqu’au caractère officiel de la visite du procureur général du Qatar, pour se voir apporter un démenti quelques heures après son propos.

En voulant démontrer qu’il n ya aucun deal qui sous tend la libération de Karim Wade, il a opté de tout nier en bloc. Un peu plus d’intelligence et sans doute une meilleure coordination du processus aurait du permettre de s’assurer de la communication de l’autre parti afin de ne dire que la même version d’une même problématique.

En communication de crise, l’on apprend que lorsqu’on n’est pas certain de gérer tout le processus communicationnel et surtout de s’assurer que personne ne sera à même d’avoir une information autre pour ne pas dire différente de celle que nous produisons, il ne faut pas prendre le risque d’opter pour une stratégie de refus.

Gérer la communication d’un gouvernement n’est pas l’apanage de tout le monde. Ceci est bien différent de maîtriser la langue de Molière ou d’avoir le sens de la répartie.

Pour une bonne communication, le messager est tout aussi important que le message. Qui dit une contre-vérité une fois peut en dire autant de fois que bon lui semble. Ainsi donc la confiance en la véracité des propos du porte parole du gouvernement étant entamé, doit-on continuer à lui conférer cette tâche ?

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En outre, si ledit porte parole a dit faux quant au caractère officiel de la visite du procureur général du Qatar, qu’en est-il réellement du motif de la visite de ce dernier ?

Mais bon, vu la tournure des événements, le départ précipité de Karim Wade et sa missive dans laquelle il narre son regret d’être parti dans ces conditions du fait de ses conditions de libération, il faudrait être de mauvaise fois pour refuser d’admettre que des négociations se sont faites avant son élargissement de prison.

Tout dans le processus communicationnel et le modus operandi confirme qu’il y a eu des préalables à la libération du sieur Karim Wade. Ce que nous ignorons pour le moment c’est le pourquoi et le comment du deal. Mais dans une galaxie où très peu ont réellement confiance au chef, où chacun ne défend que ses intérêts du moment et où quiconque peut se permettre de porter d’habits de communiquant, il est à parier que tout sera bientôt dans les salles de rédactions ou les salons feutrés de Dakar.

 

Alioune Badara Bèye

beyebadou@hotmail.com

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