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Opinions, Idées et Débats des Sénégalais

L’équation N° 405 De La Démocratie Sénégalaise

Un pas en avant, quatre pas en arrière !

Qui doit décider dans ce pays: Le Peuple souverain ou l’Etranger ? Qui Gouverne le Sénégal : Les Elus du Peuple ou les  Loges (semi-clandestines) ?

Voilà au moins deux questions qui ne peuvent plus être éludées plus longtemps, au vu de l’expérience des deux dernières Alternances. De fait, chaque fois que le Sénégal est   sur le point d’atteindre le But et de marquer le Point en matière de Démocratie et de Transparence, de Stabilité et de Cohésion, d’Economie et de Développement, ou d’Education et de Santé, etc., la machine se grippe ! D’abord avec Senghor et Dia Mamadou, ensuite avec Abdou Diouf, puis Wade et Macky ! Que nous arrive-t-il donc ? Poser la question, c’est y répondre. N’y aurait-il pas – telle est notre hypothèse – une variable intercalaire, et comme sous-jacente et discrète, qui fausse en permanence le Projet démocratique sénégalais, en l’occurrence les Loges maçonniques ? L’Opinion parle bien des Marabouts, critique les musulmans et toise les Confréries et les Imams, les Serigne Daara et les Prêtres ou les Diacres et les Curés de paroisse, sans parler des Mon Seigneur et des Khalife ! Idem pour les Professeurs et les Avocats, les Juges et les Gendarmes, les Huissiers et les Douaniers, etc. Pourquoi diable, ne parle-t-on jamais clairement du rôle public et politique, économique et anti-social, anti-religieux et contre-culturel des Loges ? Là est la question qui ne peut plus être différée, mais doit être abordée, à l’image toutes les questions normales de société qui sont examinées sans prémonition ni préjugé dès l’instant où elles entravent la marche en avant de la République, de l’Etat comme de l’Economie et de la Société, sans parler de la Culture et des Mœurs.

L’équation Loges/Affaires/Espace politique partisan

Voici une variable intercalaire active qui, partie des Loges, perturbe aujourd’hui, de manière considérable, la stabilité politique, institutionnelle et économique de ce pays. Et ce, comme facteur lourd et élément dysfonctionnel d’une conflictualité pseudo-partisane, au travers de laquelle, se profile la guerre des Maîtres et Grands Maîtres pour le contrôle de l’appareil d’Etat, de l’économie, des institutions et de la culture et des mœurs, mais surtout des richesses récemment découvertes au Sénégal. Aussi la République nouvelle qui se profile doit-elle très vite spécifier ses objectifs, préciser ses finalités, c’est-à-dire déconstruire la confusion des stratégies et l’amalgame des options fortement divergentes, quoiqu’elles puissent converger formellement, jusqu’à un certain point, sur certaines questions non décisives. Toujours est-il que les Loges aujourd’hui centenaires de l’ex-Colonie du Sénégal et Dépendances, se projettent d’ores et déjà comme éventualité (camouflée) du jeu politique et variable lourde du combat contre la République nouvelle et organique en plein essor.

Le cœur du problème : le processus de fission des Loges et ses conséquences

A quoi avons-nous affaire sinon à un processus authentique de fission, de dislocation et recomposition de Loges ayant les mêmes Maîtres et Grands Maîtres, mais dont les « Gradués » et les Sux comme les néo-convertis et les primo-arrivants sont disséminés et répartis dans des obédiences politiques contradictoires, voire oppositionnelles ? Ici, la curiosité n’est pas seulement d’ordre sociologique et organisationnel, théorique et scientifique, voire méthodologique – tout le monde le comprendra -, mais aussi d’ordre politico-stratégique. Et pour cause ! Dès l’instant où les destinées d’un pays, de sa Gouvernance comme de sa stabilité et de son Prestige, ou encore l’éclat et le crédit de notre Elite dirigeante, sinon la probité et la crédibilité nos hommes politiques, la fiabilité de nos Gouvernants, etc., pourraient être à la merci de milieux informels et obscurs, la Nation doit réagir en chœur, non ? Conserver et/ou amender et humaniser ces structures en question, ou les soumettre par un Acte de foi de toute la République à nos Lois et Règlements, comme à nos Règles non-écrites ou bien se débarrasser selon les méthodes séculières de la culture et d et de l’hospitalité sénégalaise/ Téranga, voilà les questions posées hic et nunc par ces bunkers de structures échappant à tout contrôle public et administratif ou culturel et éthique ! Et qui plus est, des structures qui professent la défiance systématique, voire l’hostilité à l’égard des valeurs religieuses, des principes éthiques et des options de civilisation et de culture du Sénégal abrahamique et de l’Afrique. Dans ces conditions, ce qui est en cause, ce n’est le choix d’embrasser tel ou tel ordre maçonnique, mais les incidences directes de l’offre maçonnique historico-politique de l’ex-Colonie du Sénégal et dépendances sur le présent, l’avenir et le futur de notre République. Aucune chasse aux Djinné-maçons n’est donc à l’ordre du jour, mais tout simplement, la Nation et les élites doivent faire reculer le champ de confidentialité et d’opacité qui entoure les Loges, car la République ne souffre pas tant des Sonko et Nafi Ngom ou des Cheikhouna Keïta, Pape Alioune Ndao ou Amsatou Sow Sidibé, mais d’une conspiration maçonnique manifeste sur la longue durée !

Le défi républicain nouveau

Le modèle de crise des Loges maçonniques est une donnée essentielle, et nullement accessoire ni additionnelle de l’émiettement de la classe politique traditionnelle en appareils partisans multiples et divers, qui pourraient être dans les faits, autant de relais et de solutions éventuelles de rechange au service des mêmes intérêts stratégiques aujourd’hui menacés par la remontée des valeurs, de l’éthique et de la foi, chez un peuple qui, après avoir réalisé deux Alternances successives, s’apprête à refonder la vieille République de type maçonnique héritée des 4 Communes de plein exercice !

A n’en pas douter, la pollution de la scène politique n’est pas tant une affaire sénégalo-sénégalaise que l’effet, dans le champ de l’offre partisane démocratique, d’un processus de fission, de scission et de recomposition aventureuse et aléatoire des noyaux maçonniques inséminés depuis l’époque de Carpot et Blaise Diagne, Galandou Diouf et Lamine Guèye ou Alfred Goux, Devès et Chaumet, Crespin et Buhan Teisseire, etc. Aussi la violence administrative, politique – et demain policière et inquisitoire ? des héritiers ainsi que leur mépris à l’endroit de l’esprit des Alternances et du sentiment des Citoyens, n’a-t-elle d’égale que la profondeur du désarroi consécutif à la crise d’émiettement et de dislocation des Loges, telle qu’elle a débordée dans l’arène politique sénégalaise, de façon généralement impromptue et inattendue…Empêcher toute nouvelle Guerre des Loges, présentement encouragée et comme boostée par les découvertes annoncées en matière de richesses pétrolières, minières et gazières, est la tâche élémentaire d’une Citoyenneté sénégalaise en plein essor.

Si donc l’honneur de faire le ménage dans ce landerneau sunugalien piégé par l’Accaparement sans contrôle et l’Impunité quasi généralisée, devait revenir cette fois-ci encore aux Loges, c’en est fait de l’idée même de République organique qui en pâtirait, et par suite, la masse populaire des villes et des campagnes, les jeunes et les émigrés, l’intelligentsia et les groupes sacerdotaux. . Car, quoiqu’on dise, ces groupements semi-clandestins et semi-légaux qui tirent les ficelles depuis leurs abris non provisoires ( !), pourraient ainsi – le plus tranquillement du monde – éponger leurs propres turpitudes et leurs barbarismes. Puis, de fait, surmonter allègrement – au détriment de la Nation entière -, leurs conflictualités mesquines et douloureuses, apatrides et antireligieuses. Avec, la probabilité objective – le détail a son importance – la possibilité de prolonger artificiellement une mainmise quasi centenaire des Loges (1914-2016)- à l’exception de quelques périodes limitées -, sur la République, l’Etat et l’économie. Sans oublier, évidemment, les Projets et les programmes de réformation des mœurs et des cultures de l’ex-Colonie du Sénégal et Dépendances, selon le Package maléfique des « nouveaux droits » : Mariage Gay, dépénalisation de l’homosexualité, Modernisation des Daara, Appropriation familiale et clanique des richesses pétrolières et gazières ; Promotion du Capital étranger au détriment du secteur privé national, etc.

Actualité de la République Sénégalaise organique

Si, ainsi que nous aimons à le croire et à agir en ce sens, l’heure du Dèmos a sonné dans ce pays, qui établira enfin la République, les Lois et la Constitution qui nous ressemblent pour une fois, ce sera cependant, à condition que l’inénarrable équation de la Loge n° 405, établie par les Historiens, à l’origine de la République actuelle des 4 Communes, soit élucidée.

Selon toute vraisemblance, en effet, le Maçonnisme et les Loges agissent dans notre pays, à contre-courant de notre Projet démocratique et républicains ; et ce, tant comme Théorie que comme Praxis, comme Philosophie et comme Ethique, mais surtout comme Organisation et Structure, c’est-à-dire comme Institution et Instance privées qui depuis l’établissement des 4 Communes de plein exercice et la victoire de Blaise Diagne sur Carpot en 1914, contrarient et dénigrent toutes les velléités républicaines et démocratiques du pays d’Aliin Sitooy Diatta et de la Reine NJëmbët Mbodj, et ce, depuis cette date-repère concernant l’érection de la Loge maçonnique comme centre de décision stratégique opérationnelle dans l’ex-Colonie du Sénégal et Dépendances.

Sous ce rapport, n’est-il pas remarquable que Copans et Balandier, Monteil et Coulon, Paul Marty et Louis-Vincent Thomas, etc., aient délibérément évité l’épineuse équation ? Quid dès lors d’Abdoulaye Bara Diop et de Boubacar Ly, Momar Coumba Diop et Aboubacry Moussa Lam, Boubacar Barry et Ibrahima Thioub, Babacar Touré et Madiambal Diagne, Abdou Latif Coulibaly et Pape Samba Kane, Malick Rokhy Bâ et Mame Less Camara, Ibrahima Bakhoum ou Alioune Tine, Me Assane Dioma Ndiaye et Me Doudou Ndoye, sans oublier Me Sidiki Kaba ou d’Imam Massamba Diop de Jamra, o, etc.? Sans oublier évidemment – la liste des griffes et références prestigieuses et des intellectuels de renommée est loin d’être exhaustive – et tant d’autres illustres chercheurs, journalistes de carrière, avocats de profession, Droits de l’Hommistes connus et/ou chroniqueurs et éditeurs de presse… En un mot, comment comprendre que l’intelligentsia active – toutes tendances confondues – ait fait peu de cas, sinon omis – à l’exception notoire d’Abdou Latif Guèye et de Sidy Lamine Niasse, du Ministre Bamba Ndiaye et de Mame Makhtar Guèye, de mettre le curseur sur ce volet sensible, quoiqu’ils aient par ailleurs, fort légitimement, interrogé les relations entre l’Etat et la religion, les Marabouts et le Prince, les Confréries et la Résistance à la pénétration coloniale, et que sais-je encore ? D’où que l’on ait passé au peigne fin jusqu’ici tout au moins, la problématique des Confréries sénégalaises et l’Eglise, des Marabouts et des Hommes politiques, mais en taisant délibérant la Maçonnique des Loges dont personne n’ignore le niveau de pénétration et de prégnance ?

Poser ces questions ne revient pas simplement à ouvrir un champ nouveau du démocratique, mais à attirer l’attention sur ce fait que depuis les intellectuels et les religieux jusqu’aux hommes d’affaires, aux femmes et aux jeunes, aux Journalistes et au Mouvement étudiant, aux Avocats et aux Professeurs, etc., toute la crème de l’intelligence instruite et patriotique ne peut plus continuer dans cette manière d’évitement, faite de passivité suspecte et de discrétion complice. Lorsque l’on se montre prolixe et volubile au sujet de la Presse et des Médias, du Secteur privé et des Mourides ou des Tidianes, des Serigne Daara et des Taalibé, le silence assourdissant et le mutisme oublieux à l’égard de cette autre « Confrérie » venue d ailleurs pose problème ! D’autant que celle-ci, dont on parle bien trop peu, ne manque point de lettres ni d’allant et majesté, en l’occurrence le ce Maçonnisme des Loges qui aura planté son Drapeau dans les 4 Communes de plein exercice : Saint-Louis, Rufisque, Dakar et Gorée ! (Suivez notre regard…)

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N’est-ce pas une façon de dire que le Phénomène des 4 Communes, ce n’est pas seulement la Citoyenneté et le Statut personnel, le Cahier des Doléances et Remontrances aux Etats Généraux de 1788, la Révolution de février 1848 ; ou encore l’élection de Blaise Diagne contre Carpot, puis le Palais Bourbon et tutti quanti ? Il s’agit aujourd’hui de comprendre, en effet, comment que cette Maçonnique des 4 Communes ayant formé tant de Grands Hommes d’Etat sénégalais– qui le reconnaissent ou qui s’en réclament encore – continue de faire l’objet d’une attention aussi minime et marginale dans les délibérations et considérations relatives au phénomène démocratique de notre pays, au fonctionnement de nos institutions, à la mentalité et aux comportements de nos Hommes politiques, jeunes et moins jeunes, disparus ou encore actifs ? Cette pudeur vis-à-vis des Loges, au contraire des débats passionnés et passionnants sur les Hommes d’Eglise et les Serigne, les Partis et les Syndicats, la Grande et la petite Corruption, la Morale en Politique et l’Ethique de Gouvernance, le détournement des deniers publics, etc., comment comprendre aujourd’hui que le pays de Senghor et de Cheikh Al-Islam se soit interpellé au sujet d’une omission patente et criarde, voire une passivité équivoque ou suspecte ?

La chose est d’autant moins compréhensible qu’à l’analyse, cette impasse sur l’arrière-cour de la classe politique sénégalaise depuis l’élection de Blaise Diagne au Palais Bourbon ne laisse pas d’influencer directement et en permanence les jeux politiques et les crises ouvertes ou discrètes de ce pays, depuis la mise en place de cette République des 4 Communes jusqu’à nos jours ! Si donc des analystes qualifiés, des observateurs avertis et des chercheurs chevronnés et/ou des journalistes talentueux ne sont pas arrivés jusqu’ici à éclairer l’opinion, à défaut d’animer le débat public ou de faire avancer la recherche scientifique, c’est à la République organique qu’il appartient de prendre ses responsabilités, y compris sur ce terrain… Car, dans un pays où la religion et la foi sont de plus en plus l’objet de publications et de controverses publiques, ne serait-ce qu’au regard de leurs influences et impacts -dans un sens ou l’autre – sur la marche générale de l’Etat, de l’économie ou de la société, la tiédeur relative des analystes et commentateurs sur la Question maçonnique fait véritablement désordre, si elle n’est pas désolante. Surtout, quand on sait que le Sénégal s’apprête visiblement, encore une fois, à remanier de fond en comble son système de Gouvernance et d’administration, tant des hommes que des structures, des institutions et des ressources humaines comme naturelles…

Au finish, il semble pour le moins incongru que l’élucidation de l’énigme des Loges et de la nébuleuse République des 4 Communes soit sempiternellement différée, quoiqu’elle demeure, par ailleurs, une composante stratégique du fonctionnement de la classe politique traditionnelle. Une élite historique qui a atteint ses limites objectives et subjectives ne quittera pas la scène d’elle-même, quoique son obsolescence appelle sinon un profond remaniement de problématique, du moins un renversement salutaire de paradigme et de perspective. Et qui plus est, qu’attendent donc les Sénégalais pour prendre leurs responsabilités, ne serait-ce que pour honorer leur rang et assumer leur Histoire ?

Les 4 Communes : Pivot diffuseur des Loges en Afrique de l’Ouest et du Centre ?  

A voir l’odyssée ouest-africaine de la Démocratie métropolitaine française qui, faut-il le rappeler ? commença dans les 4 Communes du Sénégal, pour ensuite se répandre au moyen de la poudre à canon et du mousquet en Afrique de l’Ouest et du Centre et à Madagascar ; sinon dans l’Afrique entière, par le biais de l’Ecole William Ponty, de l’ENFOM ou de l’Armée française et après les Indépendances, la République sénégalaise organique qui prend forme est tenue d’exhumer, afin de la dépasser pour de bon, le foyer souterrain et manipulateur à l’origine de la pseudo République des 4 Communes !

Car, à considérer même que l’éclat des 4 Communes de plein exercice ait abusé les élites des ex-colonies françaises d’Afrique et conforté la gloriole des Goorgi depuis les Spahis jusqu’aux Tirailleurs « sénégalais », aujourd’hui c’est la même Maçonnique étrangle le pays de Majhemout Diop et d’Amady Aly Dieng et de Sémou Pathé Guèye ou de Omar Blondin Diop. Véritable goulot d’étranglement de toute velléité de changement et de rupture, la Maçonnique n’est plus un article de luxe, mais une corde au cou, grâce à laquelle des élites de pouvoir identifiés par le Peuple et dûment élus dans les normes et les formes, sont réduites à néant par des Maîtres et des Grands Maîtres ne faisant qu’un avec les milieux d’affaires ex-métropolitains et ex-coloniaux. Et ce, par la grâce de structures, de points d’appuis et d’organisation, d’hommes et de femmes triés sur le volet et promus à des fonctions politico-maffieuses et affairistes, contre les aspirations de leurs peuples et les intérêts stratégiques de leur Nation, de leur Etat et de leur Economie. La Maçonnique sénégalaise des 4 Communes n’est pas une aubaine ni une chance, mais un Projet stratégique de domination essentielle, qui ferme toutes les portes de l’Avenir et du Futur. Partant si s’enorgueillir de ses chaînes en or ou en argent est le propre du Maccudo, du Baadoolo et des Dames de Compagnie du XXIème siècle, l’éthique Xaaluliyya Arkunienne est d’une actualité plus que brûlante : « « Accours, m’ont-ils dit, vers les portes des sultans/ Afin d’obtenir des biens qui te suffiraient pour toujours/ Dieu me suffit, ai-je répondu, et je me contente de Lui /(…) / Si mon seul vice est ma renonciation aux biens de ces Rois/ C’est là un précieux vice dont je ne rougis point ! ». Muhammad Al-Amîn Diop Dagana, Irwâ al-Nadîm, pp. 12-13 (Cité d’après Ahmadou Khadim Sylla, La doctrine de Cheikh Ahmadou Bamba, Origines et enseignements, Paris, L’Harmattan, 2015, pp. 45-46).   

Bori Banna : la fuite est terminée !

Il ne s’agit aucunement de savoir qui est franc-maçon ou qui ne l’est pas, encore moins qui ne l’est plus, mais bien de mesurer pour la pleine intelligence de notre Projet Démocratique moderne, à la fois l’historicité de la Question maçonnique au Sénégal ainsi que son incidence dans nos jeux politiques contemporains autant que dans nos débats et nos controverses. Encore plus spécifiquement, il s’agit de prendre la pleine mesure de la panne sèche qui frappe les Alternances, au moment où les Citoyens se croyaient sortis de l’auberge après avoir remplacé Diouf par Wade, puis Wade par Macky !

Manifestement, l’origine des maux ne se trouve pas seulement dans les hommes, mais aussi dans les forces matérielles organisées et structurées en rapport avec l’économie et les affaires, forces au nombre desquelles la Maçonnique des 4 Communes, qui contre toute attente aura été préservée de la critique et de l’évaluation par les actions combinées de groupes conservatoires qui avaient fait prendre au Peuple, la proie pour l’ombre. Un Maçonnisme expert en manipulation idéologique et en encadrement des recherches dans les mauvaises directions, et avec des hypothèses fallacieuses parce qu’orientées vers les mauvaises directions. De fait, si l’intelligentsia la plus révolutionnaire a cru libérer la République de la tyrannie du Ndigël en pilonnant naïvement le danger islamo-théocratique concernant notre République, nos libertés, nos droits, qu’aura-t-elle réussi sinon à préserver l’intégrité de la Maçonnique des 4 Communes et des Loges en tirant sur les Confréries et l’Eglise ? Idem, pourrait-on dire concernant la mauvaise querelle sur les « idéologies importées » comme le Marxisme-léninisme, le Maoïsme, le Trotskysme, le Guévarisme, etc., qu’aura-t-elle donc produit, sinon la sécurisation des Loges et de l’Idéologie maçonnique, ainsi mises à l’abri des projecteurs de la critique citoyenne, démocratique et républicaine ? A la limite, le débat s’est tellement banalisé et routinisé que chacun s’est cru être, à bon droit il vrai, mais fort imprudemment, spécialiste ou expert de l’une ou l’autre équation. Pour s’être montrés aussi prolixes, voire irrévérencieux ou désobligeants quand il s’agit des Députés, des Jaay Ndox ou des Policiers radiés ou des Retraités humiliés par l’IPRES, ou des Handicapés emprisonnés ou des Taalibés pourchassés dans les rues de la Capitale, mais quelque peu atterrés, apeurés, et presque terrorisés quand il s’agit des Loges, que dévoile donc une Elite aussi cotée que celle du Sénégal sinon ses carences et ses faiblesses, ses refoulements, ses frustrations et ses inhibitions ? En clair, c’est là où le bât blesse que sommeille Aly Kalac et que gît le drame qui coince toute une Nation : le régime des Loges et l’idéologie maçonnique ne sont pas la Voie de Salut pour la République organique et la Démocratie et l’Etat de droit, mais le secret intime et le fondement caché de l’Impasse historiquement établie et politiquement démontrée, source de tous les retards cumulés par le Sénégal, du fait de sa défunte République maçonnique des 4 Communes de plein exercice !

Evidemment, il se pourrait que nous redoutions – par intelligence ou par intérêt – l’épreuve ultime de la Dé-maçonnisation de cette République des 4 Communes, et que nous marquions le pas de guerre lasse – mais pour combien temps encore ? – à procéder à un bilan critique, rétrospectif et prospectif libératoire, i.e. à même de dé-couvrir et de dé-voiler cette Démocratie sénégalaise organique et originale qui est en train d’émerger sous nos yeux. Mais, en tout état de cause, si d’aventure le culte de l’opacité obscure des Loges d’arrière-boutique devait l’emporter sur l’exigence de transparence morale et politique sans précédent qui a envahi l’espace public et médiatique de même que les Universités, la dérivation serait de courte durée, car la remontée des valeurs et de l’éthique de la République organique progresse bien plus vite – dans tous les compartiments sociaux et économiques ou politiques – que les imprécations et les dénégations des Pensionnaires actifs des Loges et de leurs rabatteurs et autres courtiers et agents de change ! En d’autres termes, autant arrêter la mer avec ses bras ! Car, la République organique qui surgit des entrailles mêmes du Peuple et de l’Histoire du Finistère ouest-africain sénégambien dénommé Sénégal, se construit de manière positive et didactique en identifiant et en surmontant les problèmes réels posés à notre sous-région, et non en délibérant de chimères et de frasques qui nous cachent le côté vrai de notre devenir social prochain.

A présent, la République sait la source du Mal qui  nous empoisonne et nous ronge, nous chloroforme et nous cloue au tapis à chaque fois que nous avons fait mine de nous émanciper – depuis les tentatives héroïques de Senghor et du BDS face à la SFIO, jusqu’à la Résistance remarquable de Dia Mamadou aux Lobbies maçonniques de l’ex-Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar, non sans compter la rebuffade non moins historique de Wade face au Diktat des APE ! Aussi, sommes-nous fondés, rien moins que de nous exclamer : « Cette fois-ci, c’est la bonne ! » et d’ajouter :  « Patriote et Démocrate du pays du Professeur Omar Sankharé, Ausculte donc ta Loge, c’est là que gît le virus de ta pseudo-démocratie et de ta République de l’Accaparement, de l’Impunité et de l’Opacité » !

A LIRE  Monsieur le Président : « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. »

Soit dit en d’autres termes, voici venu le moment de passer de la période des Alternances Jogal Ma Toog à celle des Alternatives porteuses, contre les idoles inhibitrices et les tabous traumatiques de l’ancienne République des 4 Communes dites de plein exercice ! Il ne s’agit plus de se cacher derrière son doigt, mais bien de s’élever à hauteur des enjeux historiques de notre temps, de surmonter les peurs secrètes et de démystifier les coins obscurs ; et pour finir, de ne laisser nul coin où la main ne passe et repasse ; à commencer par la mise à nu des zones de non-droit et des gangues de protection ou des soupape de sécurité soigneusement établis par des groupes de caractère maffieux et d’orientation athéiste, matérialiste, individualiste et égoïste ; qui plus est, foyers authentiques de malheur et de perversion de la Citoyenneté et véritable graine de poison attentatoire à tout Projet Démocratique, Républicain et Organique du Sénégal à chaque époque historique, ainsi que nous l’allons voir encore.

L’impasse sur les Loges n’explique-t-elle pas le surplace Gouvernance/Etat/ Economie, le règne de l’Accaparement et de l’Impunité, etc. ?

A bien y regarder, le lien est indiscutable entre l’impasse des Alternances, malgré l’héroïsme des jeunes et la disponibilité généreuse des citoyens, d’un côté, et de l’autre, la reconduction systématique de la manipulation des Loges et des Lobbies sur la Gouvernance de l’Etat et de l’Economie, des Institutions ; et avec ceci, la généralisation d’un ’Accaparement ostentatoire et belliqueux, doublée d’une Impunité institutionnalisée pour les Transhumants, le Clan, le Parti et les Alliés…

Quoiqu’elles soient bien présentes et actives, notamment dans l’économie et les affaires, les professions libérales et les hommes politiques, l’intelligentsia et les cadres supérieurs de l’Administration, des Sociétés nationales ou de l’Assemblée Nationale, n’est-il pas étonnant que le débat démocratique public des élites et des intellectuels, des médiats et des chercheurs, experts et spécialistes, fasse régulièrement l’impasse sur ce Groupe paradoxalement ? Et ce, dans le même temps, où les Marabouts et les Serigne, les hommes d’Eglise et les Serigne Daara sont vilipendés outrageusement, s’ils ne sont pas accusés de tous les maux de la terre, par ces mêmes adhérents ou partisans ou zélateurs des Loges ? Cette omission, de quoi s’autorise-t-elle ? Et jusqu’où peut-elle prospérer sans compromettre la République sénégalaise nouvelle qui surgit progressivement, de manière irrégulière et erratique, certes, mais sûrement, de la Révolution citoyenne du 23 juin 2011 ?

Partant, la thèse de la versatilité de la classe politique, son manque d’éthique, etc., ne résiste point à l’expérimentation. Combien de patriotes dévoués et altruistes sont partis dans l’anonymat, emportés par les silences de notre démocratie sur ses origines véritables ?  Combien de lanceurs d’alertes, de fonctionnaires vertueux, de marabouts patriotes, d’intellectuels engagés et dévoués, de jeunes intrépides et téméraires, d’émigrés ingénieux, d’industriels confirmés ou d’entrepreneurs perspicaces ont été dénigrés, isolés puis marginalisés et/ou contraints au silence ou réduits à l’insignifiance par les actions sibyllines et conspiratrices des Maîtres, des Grands Maîtres et de leurs relais politico-administratifs dans l’Etat et les institutions ? Le débat est ouvert depuis bien longtemps, depuis la chute de Dia, et la résistance de Wade aux ukases des impérialismes et de leurs valets locaux, mais il aura été manifestement évacué et comme congédié !

Aussi, aller au fond des choses, en retournant cette équation dans tous les sens logiques et rationnels, intelligents et responsables, ne sera-t-il pas un luxe ni une coquetterie, mais une condition sine qua non du réarmement stratégique et programmatique, mais aussi moral, éthique et spirituel de toute une Nation saisie à la gorge par les impératifs du développement économique et social, à commencer par l’emploi des jeunes et le sort des Retraités, tant dans les villes, les campagnes que dans l’émigration.

 De fait, c’est une approche nouvelle des vieilles questions, qui est  précisément à l’ordre du jour, à l’effet de prévenir et d’empêcher une nouvelle déconvenue, c’est-à-dire une Nouvelle Alternance sans Débats qui nous éloignera à coup sûr de la période des Alternatives tant souhaitée et attendue, ou rêvée, par le Peuple et les élites ! Ou ce qui est la même chose, reconduire la sempiternelle opération d’Alternance de type Jogal Ma Toog, c’est-à-dire d’Alternance sans changement, équivaudrait prolonger les retards dans tous les domaines, et avec ceci, la promotion de l’Accaparement et de l’Impunité correspondante.

Présentement, il s’agit de changer à la fois de méthode, de démarche, mais aussi de questionnement !

Qui Gouverne ce pays ?

Nous partons de la prémisse suivante : il existe dans notre pays des Centres de décisions stratégiques qui donnent des ordres et des instructions à l’un ou l’autre segment victorieux des exécutifs politiques en lice, en l’occurrence, les Loges maçonniques installées depuis l’ascension de Blaise Diagne contre Carpot dans les 4 Communes de plein exercice ! Moyennant quoi, c’est le jeu sibyllin et manipulateur de l’ombre de cette instance d’arbitrage qui aura bénéficié de conditions optimales pour s’implanter et se reproduire parmi les élites politiques euro et francophones, qui à chaque fois réduit à néant et dénigre les choix du Peuple et les suffrages de l’électorat, un Centre de décision stratégique nanti et outillé qui en s’élevant au-dessus de la Souveraineté du Peuple et en instrumentalisant les Hommes politiques qui le veulent bien, entretient la dépendance économique et l’extraversion des politiques publiques, le dénigrement systématique des valeurs culturelles sénégambiennes et ouest-africaines, et pour finir, le pillage systématique et l’Accaparement tous azimuts des richesses humaines et naturelles.

Si malgré toutes les tentatives héroïques, généreuses et altruistes de notre peuple et de ses élites depuis les Indépendances des années 60, depuis les luttes de résistance anticoloniales, contre la Traite, la colonisation, le régime des comptoirs de commerce, etc., les résultats ne sont pas à la hauteur des sacrifices consentis, c’est que les cibles anciennement identifiées et dessouchées. Si donc la classe politique actuelle, de l’Opposition actuelle et du Pouvoir devait s’avérer incapable de répondre sur le fond à l’énigme de la Loge 405, cela signifierait ni plus ni moins qu’elle baisserait encore le pavillon de l’indignité et le drapeau de la Reddition aux Maitres et Grands Maîtres qui par l’intermédiaire des Loges Blaise diagniennes bouchent toutes les perspectives à une Citoyenneté républicaine sénégalaise prometteuse et crédible. Partant, il ne s’agit plus de s’émouvoir, de gémir ou de pleurer, mais, à présent, de prendre nos responsabilités en faisant face à la seule Confrérie clandestine et/ou semi-clandestine encore tolérée au Sénégal, alors qu’elle complote en permanence contre la République, les Institutions et la Souveraineté de ce pays phare de l’Afrique de l’Ouest, du Continent et du Monde. Sous ce rapport, il est de la plus haute instance pour le pays que les Loges non seulement se légalisent de manière formelle. Et qui plus est, mettent à la disposition du Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique comme du Ministère des Affaires Etrangères, la liste de leurs adhérents comme leurs statuts, leurs fonctionnements, y compris leurs sources de revenus et leurs codes de conduite. Et ce, afin que la République statue sur le degré de licéité et de conformité de l’activité de ces Groupes clandestins ou semi-clandestins avec les Lois et règlements en vigueur !

Qui doit décider ?

La classe politique traditionnelle des 4 Communes ne devrait plus être prise pour ce qu’elle dit ou promet, mais évaluée en fonction de ce qu’elle fait effectivement, malgré ses effets d’annonces. Nagge ko Boggol, Neddo Ko Kongol ! :Yëkk Buum Moo Koy Teye, Waaye Wax Moom, Jëff Rekk !  Partant, et plus que jamais, il y a lieu de distinguer entre l’envers et le décor, le côté jardin et le côté cour, lors de l’évaluation de cette classe politique, telle qu’elle ruiné les espoirs de la Nation de manière répétée, et plutôt deux fois plus qu’une !

Si nous avons une classe politique qui tourne casaque dès qu’elle atteint son objectif de pouvoir et prend le contrepied de ce que toute Morale commande et que toute éthique prescrit, et ce, à chaque époque historique, depuis au moins l’ascension spectaculaire de Blaise Diagne soutenu par les Loges de Saint-Denis de la Réunion, de Madagascar ou la Loge n° 405 de Paris, l’analyse rétrospective et prospective des Loges ainsi que du phénomène maçonnique au Sénégal devrait mériter le même traitement au moins que les analyses et études, les recherches et les débats concernant les syndicats, les partis politiques, l’économie, l’emploi des jeunes, l’émigration ou l’agriculture, les régions périphériques, les Maîtres-élèves ou l’Assemblée nationale et la fonction publique, les Universités et l’offre universitaire etc. De fait, ne pas distinguer le Décor et l’Envers du décor de la classe politique actuelle, en interrogeant l’histoire de la formation de celle-ci, reviendrait à paraphraser sur du vide, au lieu d’examiner sur le fond, les jeux et les pratiques, les attitudes et la mentalité de cette classe politique qui née dans les 4 Communes de plein exerce, aura été dans les faits, baptisée par les Loges et les Grands Maîtres, en phase avec les Milieux d’affaires et les leaders politiques « Loge-abrités », promus et vendus comme des modèles de conduite, de promotion et de carrière à des sociétés colonisées réduites à presque zéro par des Blancs de blanc et des Noirs évolués et acculturés et assimilés à des Lumières obscures attentatoires à nos réalités basiques et à nos cultures et nos traditions.

Si donc l’économie de traite a une histoire dans ce pays, depuis le Code noir de Turgot, et si les Communes de plein exercice tout comme la Traite des esclaves – par le Sahara ou par l’Atlantique – en ont, un pan entier de l’histoire politique sénégalaise est restée en suspens, si l’on écarte les éléments substantiels par le Pr. Iba Der Thiam dans sa publication sur Blaise Diagne au Palais Bourbon, notamment en ce qui concerne l’intégration de Blaise Diagne à la Loge n° 405 de Paris, entre autres ! C’est une des raisons pour lesquelles, si nul ne peut nier l’importance cardinale l’ascension de Blaise Diagne, les instruments et les leviers de promotion et d’élection du Premier Député africain au Palais Bourbon ne sauraient être passés au compte des pertes et profits : la Suite de l’odyssée contre Carpot et les Mulâtres intéresse la Nation sénégalaise d’hier à aujourd’hui, et sans doute demain. Et pour cause ! L’élection de Blaise fut, en toute beauté, le début de l’ensemencement maçonnique de la Colonie du Sénégal et dépendances ! Cela signifie ni plus ni moins que le Maçonnisme se sera développé dans les élites politiques sénégalaises comme réplique politique, programmatique et stratégique aux Confréries, à l’Islam, à l’Eglise catholique et au Protestantisme, de même qu’aux Projets de Société et aux formules de République et autres modèles de régulation sociale inspirées des Religions révélées et des traditions négro-africaines en plein essor, suite à la barbarie européenne et occidentales des guerres de 14-18 et 39-45, sans compter l’Indochine et le Vietnam, la guerre d’Algérie, ou le tournant constitué par la Conférence de Bandoeng de 1955. Partant, si le Congrès de Cotonou en août 1958, puis le Référendum Gaulliste du 28 Septembre sonnent le glas de la Communauté franco-africaine, avant que la Fédération du Mali (1959-1960) puis la cascade des Indépendances des années 60 n’assènent un coup sévère au Colonialisme, le fait est que ce fut la collusion entre les Loges, les milieux d’affaires alliés aux leaderships politiques sénégalais de l’époque, qui sauvèrent le capital métropolitain frappé en plein cœur, notamment par les politiques de rupture du Premier Gouvernement Dia Mamadou. Qui peut encore douter en effet que le Gouvernement Dia Mamadou fut la première victime de la collusion entre les milieux d’affaires métropolitaines structurant les Loges sénégalaises et la classe politique des 4 Communes, actrice principale de la crise politique sénégalaise du 17 au 19 décembre 1962 ?

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Le Maçonnisme et les Loges : Piston de cohésion de la classe politique contemporaine ?

Ce que ni la Politique, ni les cursus, ni les itinéraires et Jaar Jaar, encore moins les idéologies et les Programmes des Libéraux ne sauraient expliquer, un fait insolite permettrait toutefois de le comprendre, si historiens, sociologues et journalistes s’y mettaient, non ? Nul ne peut expliquer rationnellement l’attelage actuel sans s’élever au-dessus des idées reçues et des clichés : la cohérence du Groupe Macky/Tanor/Niasse/Dansokho/ Djibo et Mendoza n’est pas politique, ni programmatique encore moins idéologique ou économique, mais – telle est notre hypothèse – de type maçonnique : l’impératif des Loges, la prééminence des milieux d’affaires d’hier à aujourd’hui qui gèrent et l’Etat et les politiques publiques et l’attribution des marchés, de même que l’espace public et médiatique ne fait plus de doute.

C’est la raison pour laquelle, le renouvellement de la classe politique ne sera pas un impératif partisan, mais une question nationale patriotique et économique, civile et démocratique, voire religieux –ainsi qu’on le verra – car elle complètera la Décolonisation du Sénégal et affermira l’Indépendance de l’Etat et la Souveraineté politique du Peuple en s’attaquant au fondement caché du surplace et des régressions malgré les avancées partielles intermittentes : la manipulation des suffrages du Peuple et de l’électorat actif par les encagoulés et enturbannés des Loges maçonniques en connivence avec les milieux d’affaires ex-métropolitains les plus rétrogrades et les conservateurs de l’époque.

Traditionalisme politique ou Cours nouveau ?  

L’équation présente se laisse donc formuler ainsi : ou bien le Sénégal succombe à la tentation très forte d’une Nouvelle Alternance, type Jogal Ma Toog, aux cris de « Tout sauf Macky ! » et avec ceci, la Reconduction du garrot des Loges ou bien le pays se décide enfin à gravir la pente des Alternatives, moyennant une Rupture stratégique et décisive avec la Maçonnique des 4 Communes inaugurée par l’élection de Blaise Diagne ?

Toutefois, si de manière immédiate, il s’agit bien de mettre un terme à la Dictature contre les libertés publiques, l’accaparement des ressources communes par une famille et un clan, par des alliés ou des Goro, sans compter cette quasi privatisation des marchés publics et des commandes de l’Etat par des lobbies, cette ploutocratisation de l’Assemblée Nationale et des institutions par le vieux caucus Partis/Loges, la Rupture citoyenne et l’Alternative républicaine appellent de la part de la nouvelle Citoyenneté une profonde Révolution dans les mentalités et les comportements des réformateurs et refondateurs eux-mêmes, qu’ils devront commencer par se l’appliquer d’abord à eux-mêmes, avant de prétendre inviter la société à changer de conduites et d’attitudes. Pour dire que l’exemplarité de la conduite des élites sera la règle première de la période des Alternatives, non la réédition ou de la reconduction des vieilles pratiques qui avaient pénalisé et l’Etat et la Nation, et l’Economie et la Société.

Autrement dit, la période des Alternatives stratégiques, en lieu et place des Alternances « Ôtes-toi que je m’y mette », équivaut à une révolution profonde du dilettantisme et de l’amateurisme, sinon de l’opportunisme, de l’ancienne élite maçonnique des 4 Communes. qui aura régné par-dessus la tête du Peuple sur nos suffrages, depuis l’époque des 4 Communes de plein exercice ; et ce, sans discontinuer, malgré les périodes intermittentes comme le processus de décolonisation (45-59), le Congrès du RDA en 1946 à Bamako, le Congrès de Cotonou en 1958, la Fédération du Mali ( 59-60, le premier Gouvernement Dia Mamadou (60 à 62) ou la période de résistance de Wade aux APE (2007-2011)…

De fait, pour émanciper les politiques publiques de l’affairisme qui s’est introduit dans l’Etat et l’Administration par le biais de la Politique et des Loges, il ne sera pas suffisant de publier des démentis de presse ou de faire des communiqués dans les radios et télés, mais de mouiller le maillot, non sans éthique et engagement, loyauté et endurance. Car, ce qui est en jeu, ce n’est pas seulement, ainsi qu’on a feint de le croire, un phénomène de « Parti unique » (de droit ou de fait) ni de Parti-Etat qui est ici en jeu, mais bien plus que cela. En l’occurrence, une réalité sociologico-politique et historique, culturelle et intellectuelle, voire religieuse et confessionnelle : la Gouvernance underground, par les coulisses, donc souterraine, du pays de Ndiadiane Ndiaye, d’Abdoulaye Ly et de Thierno Souleymane Baal par une ceinture et des réseaux de Loges maçonniques portés en sous-main par des milieux d’affaires ex-coloniaux et des réseaux et des lobbies adossés à l’Administration coloniale, et animés par l’armée des administrateurs coloniaux : Gouverneurs, Fonctionnaires, Commandants de cercles, Chefs militaires, etc.. Et ce, sur une période allant au moins de 1895 (fondation de l’AOF) à 1960 ; ensuite des premières années de l’Indépendance et de la chute du Premier Gouvernement Dia Mamadou à la Seconde Alternance ( 2012-2016) et à Macky Sall !

Si donc les règles de la transparence de la commande publique et de l’attribution des marchés, sans compter les marchés de gré à gré, le domaine public maritime ou les ressources foncières ou gazières et pétrolifères sont faussées en permanence, ce n’est pas que nos hommes politiques soient mauvais ou les pires de la création, c’est qu’une tradition de maçonnisme aura détourné plusieurs générations de cadres techniques et politiques, malgré la vigilance, sinon avec la complicité et/ou la condescendance des confréries, de l’Eglise et/lu des milieux maraboutiques…

Conclusion : Vers la République organique libératrice

Afin que nul n’en ignore, les Loges maçonniques sénégalaises sont loin d’être des foyers de démocratie ni des milieux d’apprentissage de la civilisation, de la culture ou de la science, des savoirs et du progrès, mais la mère nourricière de l’opacité et le Comité Central sinon le Bureau Politique de l’Impunité qui aura favorisé dans ce pays, aussi bien l’éthique Ceddo parasitaire que l’Accaparement des ressources publiques, l’enrichissement sans cause qui ont fini par transformer ce pays en république bananière qui ne dit pas son nom !

Et tout cela, parce que, sur le fond, les arbitrages opérés par les Maîtres et les Grands Maîtres des Loges par-dessus la tête de la Justice et des Citoyens auront conduit, en près de 65 ans de colonisation directe et 56 années d’Indépendance formelle, à un dessaisissement par des lobbies politico-financiers et affairistes maçonniques organisés de l’âme même du Peuple de la Nation et de l’Etat, en l’occurrence le rapport à la Vérité, le Sens de l’Honneur, le Courage et la Persévérance, la Foi et l’esprit de Religion, la Morale altruiste comme l’Ethique Garmi de Samba Gelaajo Jeegi, la Sagesse des Mon Seigneur Labbe, la Générosité des Kër Sóor et la Vigilance immaculée des Sibilimbaay d’Oussouye et du Kassa !

Si donc ce n’est plus le droit qui est dit dans l’affaire Sonko ou le limogeage de Nafi Ngom Keïta, ce n’est pas point un hasard, car l’égratignure maçonnique de 1914 se sera muée en une gangrène persistante et durable, près d’un siècle plus tard, et ce, malgré les éclaircies Senghoristes et Diaïstes et les résistances Wadiennes.

Il ne s’agit plus dire que le Sénégal a besoin de changer de classe politique, mais de savoir pourquoi la chose ne sera pas possible tant que les héritiers de la Loge n’° 405 seront aux commandes des appareils partisans dont le Commandement central et l’Etat-major se confondent avec les Loges confrérico-maçonniques qui se jouent de la République, de l’Etat et des Institutions, des Suffrages exprimés par le Peuple autant que des Votes de l’électorat.

Au total, le problème majeur du pays est bien là : une classe politique qui ne fait que valider les Diktats et les Ukases d’Outre-Loge et/ou se conformer aux sentences des Maîtres et Grands Maîtres des Loges. Et ce, contre toute espèce de patriotisme et de civisme, de respect de l’opinion des électeurs ou du sentiment des Citoyens. Si encore la discipline des Loges était contrebalancée, à l’instar de ce qui se passe en Occident, par de puissants appareils judiciaires indépendants et éprouvés, aguerris et outillés, mais – comme tout le monde le constate – la Loge règne dans la néo-colonie comme le propriétaire dans son jardin, son arrière-cour ou son pré carré. Moyennant quoi, il ne s’agit plus ici d’instruire selon des règles et des normes formelles du Droit, encore moins de dire le Droit, c’est-à-dire d’instruire de manière contradictoire, mais simplement d’administrer – que dis-je ? – d’asséner le verdict et la sentence en provenance d’une hiérarchie qui fricote avec les milieux d’affaires, et qui se confond avec les décideurs politiques ou parlementaires.

En définitive, ici, l’Alternative ne viendra point des Politiques ni de la pépinière des Loges, encore moins des procédures formelles attendues – du droit public, ou de la magnanimité des Maîtres et des Grands Maîtres ou de leurs chambellans et autres Dames de compagnies de la nouvelle cour, mais du sursaut d’orgueil et de conscience de la jeunesse mutante d’une Nation prise en otage et d’une République sous scellé ou séquestre maçonnique – c’est selon.

 

Pr. Malick Ndiaye

Doctorat d’Etat de Sociologie, Paris VII-Jussieu, 1986.

Université Cheikh Anta Diop de Dakar

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