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Une Constitution Factice !

Au Sénégal, comme dans la majorité des anciennes colonies françaises, la construction des nations a été bâclée et des états fantomatiques érigés sur des bases étrangères et occultes ont subrogé à l’empire occidentaliste.

Si la constitution est la charte fondamentale ou le contrat primordial qui organise, harmonise et garantit la vie d’un peuple eu égard à son histoire, ses croyances et sa vision partagée, force est de reconnaitre que notre pays n’en a jamais eu. En effet, au lendemain des pseudo-indépendances, le suzerain De Gaulle fit adopté à ses préfets la constitution de la Ve République française, rédigé par Debré, qui comme nous le savons tous, porte les marques de la franc-maçonnerie.

Notre constitution n’a rien de vraiment sénégalais, dès son préambule l’histoire de la France y est retracée.

L’attachement à la révolution française de 1789 qui y est inscrite ne concerne pas le peuple sénégalais pour deux bonnes raisons :

Cette révolution marque la victoire de la franc-maçonnerie sur l’église et la monarchie, qui étaient les tributaires du pouvoir.

Cette révolution, malgré ses grands discours n’abolissait pas l’esclavage que nous subissons par cette France ni la colonisation qui a organisé le chaos sur ses colonies.

La reprise de la déclaration des « soit disant » droits de l’homme est une moquerie manifeste car en 1948 nos droits de liberté était bafoué par ceux qui ont rédigé cette charte démagogue. Ce concept de droits de l’homme très évolutif, s’élargit sous d’autres cieux (les signataires) vers l’orientation sexuelle et consacre à cet effet le droit de mariage pour tous.

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Les pouvoirs exorbitants du Président de la République, en font presque un « demi-dieu » capable de faire la pluie et le beau temps sans engager sa responsabilité personnelle et sans aucune poursuite après mandat sauf devant une HCJ mal organisée qui juge un crime non défini : la haute trahison.

Des institutions purement françaises incarnées par des leaders francophiles, comme si ce pays n’avait pas d’histoire avant l’arrivée du maudit colon !

Une laïcité pathétique à la française que les pions des grands maîtres des loges de France ont fini par inscrire de manière immuable dans cette constitution qui se change sous les humeurs des présidents-pantins avec la complicité de quelques juristes larbins que l’on devrait plutôt appeler tailleurs…

Un texte qui célèbre à jamais l’assujettissement de ce pays à la France car n’ayant pas fait l’objet de traduction et banalisation dans les langues nationales qu’elle encadre au nombre de six (6).

En cette constitution, je ne me reconnais sincèrement pas !

Des symboles, devises et hymnes, j’appose mon objection !

Des principes et valeurs constitutionnels, je désapprouve !

Il est temps d’arrêter de se prononcer au nom du peuple sénégalais qui n’a jamais été consulté. Les « Dioufirandum » ,« waderendum », « mackyrandum », n’ont pas rendu la constitution sénégalaise ni servi le peuple dont elle est son contrat de base.

En explorant des constitutions de quelques pays qui s’affirment sur le plan international, j’ai pu voir leurs histoires et leurs cultures. Et le Sénégal a une histoire riche avec des royaumes organisés avant l’arrivée de notre virus nommé « France ».

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J’aurai bien voulu voir dans ma constitution la « révolution torodo », conduite par Thierno Souleymane Baal et l’Almamy Abdel Kader, qui a théorisé l’état de droit et les principes de la bonne gouvernance en 1776, soit treize (13) ans avant la révolution française que l’on nous chante depuis notre naissance.

J’aurai préféré y voir la « Charte du Manden » qui en 1222 soit plus de quatre (4) siècles avant le « Bill of rights » anglais a clairement montré, et de plus belle manière, la sacralité de la vie humaine et les droits fondamentaux de l’Homme.

J’aurai adoré voir constitutionaliser les valeurs religieuses de notre pays qui doit son intégrité et sa stabilité aux religieux qui ont combattu aussi bien la débauche que le colon et ont éduqué puis civilisé bien avant l’école de jules Ferry (qui ne mérite pas de rue chez nous).

Il urge aujourd’hui de construire la République sénégalaise, la toute première, avec des textes et des institutions qui sont nôtres. Ceci passera par déconstruire ce système maléfique et prédateur hérité du colon.

La révolution « casseroles » en Islande a bien chassé le gouvernement, bloqué l’escroquerie du FMI et engagé une rédaction élargie et nationale d’une constitution. Un bel exemple à suivre pour nous qui ne magnifions pas le travail bâclé de la CNRI.

Réussir à élaborer, dans la concertation et l’acceptation sans discrimination, une constitution qui transcendera les tripatouillages et réaménagements de nos politiciens professionnels qui se servent de l’Etat et vivent que par le peuple, qui n’a d’ailleurs jamais été souverain, dans ce pays hybride qui a trahi sa culture et ses illustres héros, reste l’acte premier pour rompre cette vision occidentaliste.

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Le Sénégal ne saurait compter que sur les sénégalais pour se construire.

Vive le Sénégal !

 

M. Oumar DIAGNE

SG du Rassemblement pour la Vérité (RV)

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