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Soustraire Le Président Abdoul Mbaye De L’extrême Injustice D’État

« Notre vie commence à se terminer le jour où nous devenons silencieux à propos des choses qui nous importent». Martin Luther King Jr

Condamné à être pendu pour des raisons de haute trahison, dans l’enfer de l’attente d’une mort imminente, l’un des grands chefs patriotes canadiens français, Chevalier de Lorimier âgé alors de 35 ans adressait une lettre le 12 février 1839 à son épouse pour lui annoncer la triste date de son exécution. En effet, il lui disait : « dans ce monde tout change à l’instant : aujourd’hui espérance, demain désespoir. Il faut s’attendre à avoir des malheurs dans la vie humaine, c’est le sort qui attend tous les hommes ». C’est curieusement ce rappel très instructif qui vient au rendez-vous à l’instant où nous nous sommes mis à réfléchir sur l’actuelle situation pesante que vit le Président Abdoul Mbaye de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (ACT). Certes, comme le veut la sagesse populaire, dans des moments de vicissitudes, de dangers, de malheurs, d’injustice, Monsieur Mbaye et ses compagnons font preuve de courage, de patience, de persévérance et surtout de grandeur d’âme.

Or, cette posture républicaine chez des individus ayant une foi inébranlable en la justice de leur pays, ne devrait aucunement nous pousser à courber la nuque et accepter en silence cette fatalité qui risque de triompher parce que plusieurs autres citoyens croiraient en elle. Alors que l’injustice appelle l’injustice, le silence à la fois cynique, immoral, illégitime, violent, insupportable et insoutenable de patriotes, de sentinelles qu’on entendait jusqu’ici comme des audibles voix face à l’injustice, s’est érigé en bel esprit organisé, structuré, administré et inoculé aux sénégalais. Notre cher Sénégal, sous le président Macky Sall adepte de stratagèmes, de manœuvres et de délires politiques pour mieux tromper, s’affaiblit sous le poids de notre silence qui finira, si ce n’est pas encore le cas, par ruiner nos valeurs, nos convictions, nos principes, notre dignité, nos repères. Pire, le mal du silence nous aspire certaines forces vives et vitales de notre Nation qui se sont laissé phagocyter par les pratiques clientélistes, patrimoniales et électoralistes d’un système politique complètement recouvert de rouille qui s’organise pour le maintien durable du chef de l’APR au pouvoir.

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C’est justement contre l’avilissement du silence si néfaste pour le devenir du Sénégal que nous nous élevons en faux contre les acharnements politico- judiciaires répétitifs et incalculables ayant pour but d’affaiblir ou d’anéantir des acteurs politiques. De même, nous nous inscrivons en faux contre cette prison politique à ciel ouvert injuste dans laquelle un président de la République et ses sbires avec la complicité d’une justice instrumentalisée veulent confiner pour toujours un leader politique nouveau, un adversaire de taille qui inquiète et suscite de l’espoir, le Président Abdoul Mbaye de l’ACT…

Rappelons-le, quelques semaines après le lancement historique de l’ACT, inculpé de faux qui n’existe pas et de tentative d’escroquerie sans préjudice ni plaignante, le tout orné par un contrôle judiciaire hilarant aux apparences d’une honteusement assignation à résidence, le Président Abdoul Mbaye s’était aussitôt livré généreusement à l’exercice délicat et responsable d’une conférence de presse. Tout au long de son speech, il exposa de manière détaillée les faits et apporta les arguments nécessaires avec des preuves à l’appui nous démontrant: «Comment une affaire privée de divorce a été transformée en ridicule complot d’État?».

Un magistrat, de surcroit un procureur de la République, venait ainsi de porter un coup dur à sa mission de garant de l’État de droit pour introduire une innovation dans la justice sénégalaise. Avec regret, le sujet de l’action publique semble avoir oublié, selon les mots du magistrat Bertrand Louvel, qu’il avait déjà prêté avec solennité un serment destiné à fixer ses devoirs dans l’exercice de ses responsabilités, autour des valeurs de dignité, de loyauté. On dirait qu’il ignore également les convictions de l’économiste et lauréat du prix Nobel Amartya Sen qui note dans son ouvrage « L’idée de justice » que pour être juste, une société doit posséder trois caractéristiques : des lois justes, des institutions solides et une vraie justice dans la vie des citoyens. Ou bien donne-t-il simplement raison à Barthélémy Dias, le maire de Mermoz-Sacré cœur qui affirme à tort ou à raison que : « Serigne Bassirou Guèye est le procureur de l’APR et de Macky Sall »?

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De façon certaine, la justice sénégalaise, à l’instar de plusieurs autres pays, traverse de multiples crises qui sont d’ordres matériel, fonctionnel, moral voire identitaire. Contrairement à notre aspiration comme Peuple souverain et résolument engagé dans la voie irréversible de la démocratie, la séparation des pouvoirs au Sénégal tant chantée se présente comme une décision à force de chose jugée réduite malheureusement à une retentissante «fiction constitutionnelle». Des fonctionnaires du corps judiciaire sénégalais ayant l’honneur et le privilège de requérir au nom de l’État et de la loi, éprouvent la plupart du temps de la difficulté à faire front aux pressions provenant principalement d’un Pouvoir exécutif animé par une prétention arbitraire, absurde et fortement imbibé de calculs de politiques politiciennes. Beaucoup d’entre eux vivent à la merci d’une tutelle tyrannique qui fait de la coercition du droit et du monopole de la violence illégitime son emblème.

Aussi, le juge judiciaire sénégalais, pourtant «pilier de l’ensemble du système de justice» brave et engagé qu’il puisse être, avec des handicaps majeurs connus de tous, ne peut plus jouir de l’indépendance suffisante pour rendre à la règle de droit sa finalité essentiellement sociale ou simplement faire briller son caractère général, abstrait et obligatoire. Au lieu d’être des acteurs judiciaires impartiaux à la recherche de la vérité juste, ces magistrats usent, abusent de leurs rôles et laissent fréquemment des citoyens inculpés dans une attente insupportable qui se transforme en une épée de Damoclès suspendue au-dessus de leur tête.

Pour plusieurs dossiers, notre système judiciaire peine à entendre les causes dans des délais raisonnables. L’indulgence institutionnalisée à l’endroit de la« culture des délais», représente un réel déni de justice pour l’inculpé, les victimes, leurs familles et la population dans sa globalité. Aux délais déraisonnables, viennent s’ajouter des procédures et ajournements inutiles, des pratiques inefficaces et mesquines, le manque criard de ressources et la corruption. À ce titre, l’ancien bâtonnier du Sénégal Me Mame Adama Guèye avait sonné l’alerte en affirmant que «la situation de la justice sénégalaise s’est progressivement dégradée et l’incertitude judiciaire au Sénégal se situe à tous les niveaux. La corruption est intolérable partout, encore plus dans la justice. C’est pourquoi, nous constatons un dysfonctionnement extrêmement grave du service public de la justice».

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Telle qu’elle se présente, c’est cette dite « justice des vainqueurs » du Sénégal si réfractaire aux réformes qu’initie un président de la République, à qui notre charte fondamentale accorde des prérogatives accrues et très controversées en matière judiciaire, qui viole encore aujourd’hui le droit qui fonde paradoxalement son existence…

Nous nous taisons là avec le cœur et l’esprit illuminé d’entendre le compagnon Elhadji Fall depuis Paris nous préciser: «qu’on ne s’y méprenne pas : Rien n’empêchera, par la grâce de Dieu, la volonté qui guide Abdoul MBAYE de faire de la politique autrement et de se mettre au service exclusif des populations pour endiguer tous les fléaux qui gangrènent notre pays».

 

Pathé Guèye

Correspondant de l’ACT au Canada

Pathé GUEYE

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