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Madame Le Ministre, La Porte !

Face à la détresse de pas moins de 700 malades et de leurs proches, plongés dans l’incertitude, on assiste à une certaine complicité populaire dans une omerta entretenue par des élites riches. Les syndicats de la santé, souvent très bruyants pour des questions pécuniaires même les plus dérisoires, comme les motivations appelées «Nepad», sont aujourd’hui muets comme des carpes. Les partis politiques ? N’en parlons même pas. Les chefs coutumiers et religieux itou.

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On semble demander aux citoyens «de ne pas polémiquer». Autrement dit : «Taisez-vous et mourrez».

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Aucune justification n’est possible pour faire admettre cette situation. En effet, la norme est d’1 machine de radiothérapie pour 200 mille habitants. Ce qui fait que le Sénégal devait en disposer de 80. Sachant que nous sommes, de toute façon, toujours loin des normes de l’Oms à tous les niveaux médico-sanitaires avec l’excuse économique, il y a lieu d’en appeler à un minimum admissible. Comment se fait-il que le Maroc dispose de 32 machines de radiothérapie, et la Mauritanie de 7, le Burkina- Faso de 3 pour 1 obsolète au Sénégal ? Ce qui n’a pas manqué de fouetter la fierté de pas mal de citoyens au-delà des souffrances physiques et psychologiques des malades de cancer et de leurs proches.

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Des initiatives n’ont pourtant pas manqué, comme celle du Professeur Abdou Aziz Kassé avec son projet de construction d’un Centre de traitement du cancer doté de deux accélérateurs de dernière génération. Il n’aurait bénéficié d’aucun accompagnement du ministère de la Santé.

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Au surplus, le Sénégal ne compte que deux radiothérapeutes. Comme quoi, cette histoire de la machine de traitement du cancer est l’arbre qui cache la forêt touffue de mal gestion de la Santé publique au Sénégal.

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La routine, la somnolence, l’immobilisme et l’autosatisfaction ont fini de gangréner le système budgétivore de la santé.

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Le ministre de la Santé doit démissionner, même si on peut lui reconnaître ce qu’elle aurait apporté au secteur.

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Le département de la Santé a besoin du sang neuf pour une nouvelle impulsion volontariste adossée aux ambitions du Pse. Sinon, les populations continueront à souffrir des maux comme la négligence, l’immobilisme, le pilotage à vue et tutti quanti.

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Dr Bara DIOP

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PhD en Santé publique

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