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Opinions, Idées et Débats des Sénégalais

Comment Créer Un Million D’emplois Et Un Million De Logements En Cinq Ans

Je viens de finir la lecture du document pdf du PSE ainsi que des critiques ça et là dans le net. Beaucoup ont critiqué le plan mais je n’en ai pas vu un (Peut être que je n’ai pas bien cherché) qui ait donné une solution alternative.
« Le vin est tiré, il faut le boire » ? C’est-à-dire, faut-il continuer le PSE malgré les critiques ? Non ! Il ya une possibilité de transformer une partie, voire la quasi-totalité de ce vin en eau consommable par tous les sénégalais. Je pense avoir un plan qui pourrait être une alternative au PSE ou qui pourrait être inclus dans celui-ci, vu la rapidité avec la quelle il va résorber tout le chômage du Sénégal.
L’émergence pour moi ce ne sont pas des chiffres sur une feuille, ce n’est pas un nombre obtenu après calcul encore moins un rang dans un classement fait par telle ou telle agence. L’émergence ne sera atteinte au Sénégal que lorsque la quasi-totalité des sénégalais en âge de travailler aura un emploi assez bien rémunéré ainsi qu’un toit. C’est à voir même si ce n’est pas cela le développement. A quoi sert une croissance à deux chiffres si la pauvreté existe toujours ? A quoi servent ces routes, ces privatisations si elles profitent plus aux sociétés étrangères qu’à nous Sénégalais ? Arrêtons donc de nous focaliser sur ces chiffres. Si on s’attend à ce que l’occident nous catégorise comme un pays développé, sachez qu’on ne le sera jamais car, dès qu’on s’approchera de l’indice de développement, ils changeront les critères de développement, et on restera catégorisé comme pays sous développé avec leurs nouveaux critères. Pour preuve l’Arabie Saoudite n’est pas considéré comme un pays développé. La réalité est dans le terrain. L’objectif ne doit être que ceci : un emploi et un toit pour tous. Et cela par nous même. Mais comment le réaliser ?
« Un Emploi et un toit pour tous ? » je vois de là les gens se dire : « mais cela n’existe dans aucun pays au monde, même pas aux USA ». Oui j’atteste que cela n’existe pas aux Etats Unis, encore moins en France, mais cela ne signifie pas qu’on ne peut pas le réaliser !
Je me suis un jour demandé « c’est quoi travailler ? » après une courte réflexion j’ai vu que travailler, c’est être utile. Lorsque maintenant le travail est rémunéré on parle d’emploi. Si tout le monde a un emploi, cela signifie que chacun est utile à la société et que cette société le paye en retour selon cette utilité. Maintenant, il ya des gens sans emploi, cela signifierait qu’ils n’ont pas trouvé comment être utile à la société (manque de qualification, de stratégie, de financement…) ou que s’ils font un quelconque travail, cette société ne le juge pas utile. Ainsi, si on sortait tous les gens sans emploi d’une ville, que se passerait – il ? La vie continuerait dans la ville comme si de rien n’était. Il y aura diminution de « clients » me direz-vous, mais sachez que sans-emploi signifie sans revenu. La « disparition » de ces sans-emplois n’aura aucune incidence négative, au contraire, la ville ne s’en porterait que mieux car il y aura mois de bouches à nourrir, donc augmentation du pouvoir d’achat.
Maintenant qu’on a sorti ces sans-emploi d’une ville où ils n’ont pas été utiles, comment les rendre utiles ? Faisons un retour en arrière.
La société africaine était organisée en castes. Les castes étaient déterminées par le type de travail réalisé. Il y avait les instructeurs, les forgerons, les bûcherons, les historiens, les agriculteurs, les éleveurs, les pêcheurs …chacun avait sa place dès sa naissance. Il n’y avait pas de monnaie. La société marchait grâce au système de troc. Même si les gens n’étaient pas riches, ils n’étaient pas pauvres non plus. Ils subvenaient à leurs besoins en rendant service. Tout marchait comme un système bien huilé. Il y avait un groupe de gens pour chaque type de besoin.
Supposons qu’on réunisse, dans un autre lieu, ces sans-emploi qu’on a fait « disparaître » de la ville et que l’on puisse faire de sorte que chacun subvienne aux besoins de l’autre comme dit ci-haut, pas avec le système de troc mais par le commerce, le service payant, bref par le système d’emploi. Ils deviennent ainsi du jour au lendemain employés voire même auto-employés ! Et, étant donné qu’ils trouvent dans ce lieu leur compte ; ils vont y résider. Et une ville est née, surgit de nulle part ! On fait ainsi d’une pierre deux coups : On crée en même temps des emplois et des logements !
Imaginez maintenant une ville qu’on créerait pour dix mille de ces sans-emploi. Il y aura automatiquement dix mille pauvres qu’on rendrait à l’abri du besoin, dix mille sans abris qui deviendraient propriétaires. Créons 50 de ces villes de 10 000 actifs ou 5 villes de 100 000 actifs, et 500 000 emplois directs verraient le jour et autant de logements.
Tous les sans-emploi peuvent-ils avoir un travail rémunéré ? Même ceux qui n’ont pas de qualification ?
Je classe les sans-emploi en trois groupes : Il y a ceux qui n’ont aucune qualification et qui ne sont pas instruits ou ont un faible niveau d’instruction, il ya ensuite ceux qui sont instruits mais sans qualification et enfin ceux qui sont instruits et ont une qualification. Il en ressort ainsi trois types d’emplois : ceux qui ne nécessitent pas ou peu d’instruction et pas de qualification (éboueurs, pompistes, receveurs, …), ceux qui nécessitent une qualification (chauffeurs, boulangers, mécaniciens, vendeurs…) et enfin ceux qui nécessitent une instruction et une qualification (avocats, enseignants, docteurs, pharmaciens…). Tous ces types d’emplois ont leur place dans les nouvelles villes. Il y aura donc les menuisiers du bois, menuisiers métalliques, Tapissiers, maçons, peintres, carreleurs, architectes, Boulangers, laitiers, éleveurs de poulets (de chair et pondeuses de chez nous), de moutons et de vaches, bouchers, poissonniers, maraîchers, chauffeurs, receveurs, contrôleurs, boutiquiers, quincailliers, enseignants, techniciens de surface, sociétés de filtrage et de distribution d’eau en sachets, contrôleurs des marchés, pharmaciens, infirmiers, sages-femmes, docteurs, techniciens du solaire (car la ville va fonctionner au solaire, entièrement ou partiellement) blanchisseurs, maîtres coraniques, pompistes dans les stations d’essence, coiffeurs, transferts d’argent, vendeurs de crédit téléphonique, plombiers, mécaniciens, tailleurs, vendeurs de fruits et légumes, vendeurs de cosmétiques… La liste est loin d’être exhaustive. La plupart de ces emplois ne nécessitent pas de qualification, pour d’autres un encadrement de quelques jours ou une formation de quelques mois suffirons.
Avec un calcul on peut savoir le nombre d’employés qu’il faut créer pour chaque type d’emploi pour que ces employés aient un bon salaire. Le salaire minimal étant de 150 000 cfa pour tout employé dans ces villes.
Une question se pose : D’où va venir l’argent qui va créer tout cela ? Mais du PSE bien sûr, car je pense très logiquement qu’il est plus sûr, et donc plus sage, d’emprunter cette voie pour atteindre l’émergence que toute autre voie, ou quand même intégrer cette option dans le PSE.
Où va-t-on implanter ces villes et quel en sera le coût ?
Prenez la carte du Sénégal, regardez la superficie occupée par les grandes villes, ajoutez-y celle de 10 mille possibles villages existants, voire beaucoup plus, cela ne fera pas le dixième de la superficie totale du pays. Les réserves pour la faune et la flore, les terres réservées à l’agriculture et à l’élevage? Cela ne prend pas plus des cinq dixièmes. Le reste sert à quoi ? Pourquoi se confiner dans des maisons de 150 m2 à Dakar alors qu’il ya des possibilités d’avoir 300m2 ailleurs surtout quand on n’arrive pas à avoir du boulot dans la capitale et que dans ces 150 m2 on est traité comme un moins que rien ? Il ya assez de place pour tout le monde au Sénégal. Chaque ménage peut avoir 300 m2 lui appartenant. Ceci dit, la répartition de ces villes ne doit pas se faire n’importe comment. La plupart des grandes villes le sont devenues grâce aux routes (fluviales, maritimes, terrestres…). Actuellement une route goudronnée a plus de trafic qu’un fleuve. Implanter ces villes le long des routes serait une bonne idée. La route Linguère-Matam est très bien construite. On peut rouler des dizaines et des dizaines de km sans traverser une ville. Saint-Louis-Richard Toll est dans ce cas. Les exemples ne manquent pas.
Ces logements, je les voulais gratuits. Mais pourquoi pas ? Pourquoi d’ailleurs l’état vend-il les terres aux Sénégalais? Le Sénégal n’est il pas aux Sénégalais ? Pourquoi me vendrait-on ce qui m’appartient ? Vous me direz que c’est pour réinjecter l’argent perçu de ces ventes dans l’économie. Si le but de la gestion de l’état est que chacun ait un boulot et un toit, et ça devrait être cela entre autres le rôle de l’état, alors je ne vois pas l’utilité de tout ce détour. Chaque Sénégalais devrait avoir automatiquement et gratuitement un terrain.
Cependant, comme on l’a insinué, ce plan est une proposition pour une alternative au PSE ou devrait être inclus dans ce dernier. Il va donc utiliser son budget. Or cet argent est un prêt et est donc à rembourser. C’est pour cette raison que j’accepte que ces logements soient « vendus ». Ce sera de la location-vente à prix social.
Cinq cents mille logements à raison de 2 millions cfa (par extrapolation) pour la construction d’un logement (1chambre + salon), cela fait 1000 milliards. Si chaque maison est louée par l’état à trente mille cfa par mois, pour les cinq cents mille personnes cela va engendrer 180 milliards par an. Ce qui fait 1800 milliards les 10 ans et 3600 milliards les 20 ans.
Pour démarrer leur business, ils ne vont pas bien sûr partir de rien. Un prêt non remboursable de deux millions en moyenne par personne fera l’affaire. Ce qui fait une dépense de 2000 milliards en tout que l’état va récupérer rapidement et qu’il pourra même rembourser.
Ainsi, on peut « aisément », grâce à l’argent du PSE, créer cinq cent mille emplois avec cinq cents mille logements dans des villes modernes. Construites le long des routes nationales, elles seront faciles d’accès. Si en plus elles sont « accolées » à des villes ou villages existants, ces derniers profiteront de tout le confort d’une ville moderne. Construites près des cours d’eau, l’agriculture, l’élevage et le maraîchage y seront facilités. Ces cinq cent mille emplois et logements vont être réalisés au fur et à mesure, ce qui va prendre un certain temps. Mais il existe une autre méthode : créer cinq cent mille emplois et autant de logements en une seule fois et dans un seul et même endroit.
Il est certain qu’aucun sénégalais ne refuserait une maison de 300m2 dans une quelconque vile du Sénégal. Alors dites-moi, quel sénégalais refuserait un immeuble à Manhattan ? On remuerait ciel et terre pour en avoir un ! C’est justement cela la méthode : construire le Manhattan sénégalais.
Dakar étouffe, il n’ya presque plus de zones non habitées, le cinquième de la population du Sénégal vit sur ce bout de terre qui constitue moins de 0.3 % de la superficie nationale et plus de 50% des chefs de ménage y sont des locataires. Dakar est mal construit, tout se trouve dans le coin ouest : les ministères, les grands marchés, les grands Hôpitaux… ; les routes sont construites après les habitations et ne peuvent pas avoir une certaine largeur, un certain tracé… Dakar est loin, excentré à l’extrême ouest du Sénégal et par-dessus tout, tout se règle à Dakar.
Il parait donc logique et urgent de créer une nouvelle capitale. Diamniadio ? Vous avez dit Diamniadio ? Je vous pose alors une question : A qui profitera Diamniadio ? Aux sans-emploi ? Aux salariés ayant déjà contracté un prêt (Dieu sait qu’ils sont nombreux), aux salariés dont le salaire ne couvre même pas les besoins primaires (là c’est la quasi-totalité) ? Diamniadio ne profitera qu’aux riches, sociétés ou individuels, qui ont un compte en banque bien fourni, qui ont déjà plusieurs maisons à Dakar qu’ils louent et qui veulent encore devenir plus riches en achetant des terres à Diamniadio qu’ils vont encore louer… La boucle est bouclée : Diamniadio deviendra comme Dakar. Diamniadio n’est pas la solution !
Il faut donc créer une Capitale au centre du Sénégal, elle sera facile d’accès, capitale moderne avec un plan quadrillé, des routes semblables à celles des grandes villes en dimensions et en qualité, de l’énergie renouvelable, des hôpitaux de niveau 4 accessibles de partout au Sénégal car situés aux centre.
C’est une occasion inespérée de créer des entreprises bien à nous comme un nouvel opérateur téléphonique bien sénégalais, de nouvelles sociétés de distribution de carburant et de gaz, de nouvelles sociétés de transfert d’argent, des Supermarchés bien sénégalais vendant du made in Sénégal, un autre aéroport, des sociétés de restauration rapide, des sociétés de transport, de nouvelles entreprises du BTP…Ce sera une ville « for us by us » pour nous et par nous. Aucune entreprise étrangère, mais aussi aucune entreprise sénégalaise ayant existé auparavant. C’est une occasion inespérée d’insérer tous ces diplômés sans emploi dans tous les secteurs. Aussi c’est le meilleur moyen de désengorger et donc de baisser le loyer à Dakar. Ce sera la Ville du 1er emploi pour les jeunes, de la 2nde chance pour le Sénégal et les sénégalais, ce sera une ville du 3ème millénaire et construite (espérons-le) par le 4ème président. En tout cas les gens viendront des quatre coins du Sénégal pour y résider et des quatre coins du monde pour l’admirer. S’il (le Président actuel) n’en voit pas l’intérêt, alors il est certain que le 5ème président, lui, la construira.
Maintenant, comment tout cela va être organisé?
Le Cheikh Rashid de Dubaï a dit une phrase qui est restée célèbre : « Construisez des infrastructures, des ports, des aéroports, des autoroutes dans le désert, et les gens viendront. » Tout commence donc par un bon plan de la capitale, un plan en damier, des routes larges de qualité supérieure, des maisons de 300 m2 (Que Dieu nous préserve des 150 m2). 500 mille jeunes sénégalais pour la construire, y travailler er et y résider. Ils seront recrutés selon leurs compétences et regroupés en G.I.E ou PME. (Je ne trouve pas normal qu’on impose aux gens 30 mille francs pour créer un G.I.E. la création d’une G.I.E ou d’une entreprise devrait être gratuite). Là aussi 3600 milliards de dépenses plus celles qu’il faut pour construire les routes, l’aéroport, les hôpitaux… L’argent du PSE peut tout cela.
Toute activité génératrice de revenus pourra se faire dans la nouvelle capitale sauf l’agriculture et l’élevage, d’où l’intérêt de maintenir quelques points du PSE comme les agropoles, les pôles d’élevages et les usines.
Ces villes ainsi que la capitale seront « fermées », c’est-à-dire qu’elles vont fonctionner en interne pour un certain nombre d’années. Ainsi, chaque ville sera un marché de mille à dix mille consommateurs et la capitale un marché de 500 mille. Cela est le minimum car chaque travailleur va venir avec qui son conjoint, qui son frère ou sœur.
Si les anciens sans-emploi et nouveaux riches finissent de payer leur prêt – et certainement ils le feront – alors leur maison leur appartient. Ils ont jusqu’au ciel pour élever un immeuble. Un à un ces gratte-ciels vont se lever de partout dans la capitale. Et le Manhattan sénégalais voit le jour, par les sénégalais et pour les sénégalais.
Au sous-chapitre traitant des risques liés à la mise en œuvre du PSE, il est cité la faible appropriation par la population. Ce plan que je viens d’ébaucher fera l’objet d’une approbation totale par l’ensemble de la population sénégalaise. Elle se l’appropriera même. Combien de chômeurs va-ton aider ? Combien de chefs de familles subvenant aux besoins des sans-emploi va-t-on aider ? Combien de sénégalais dignes, réduits à quémander et à mendier va-t-on aider ? Combien de sénégalais souffrant en silence dans des « prisons » de 150m2 va-t-on aider ? « Le rôle de l’état n’est pas de créer de l’emploi » disent certains, mais dites-moi qui a élu le président ? C’est le peuple ! Et voici ce que réclame le peuple : Un boulot et un toit ! Il est possible de créer 50 villes de 10 000 actifs avec autant de logements, ou bien 5 villes de 100 000 actifs avec autant de logements et une nouvelle capitale de 500 000 actifs avec autant de logements. Ce qui fait 1 million d’emplois et 1 million de logements.
Voici l’esquisse du plan que je propose, Mr le Président. Ce plan est à lui seul un PSE. Adoptez-le comme tel ou Incluez-le dans le PSE, les sénégalais vous remercieront.

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I.W.
senezapping@hotmail.com

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