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Triste Et Pathétique ! Monsieur Le Procureur De La République

Pathétique Comme ce spectacle jubilatoire, et de haute voltige, que le procureur de la République a offert au public ce vendredi 3 mars à Dakar, en préparation de la prochaine/probable arrestation du maire de Dakar, Ababacar Khalifa Sall.

Il a eu beau noyer « l’affaire » de celui-ci parmi plusieurs autres, mais rien n’y fit : tout le monde sait, pour l’avoir bien compris, que seul Ababacar Khalifa Sall intéressait ce jour-là le procureur de la République dans sa « communication à charge ».

Or, un procureur de la République qui ne sait pas plaindre « ses prévenus », quels qu’ils soient ; un procureur de la République qui ne sait pas attraire « ses prévenus » devant la justice, la mort dans l’âme, quoiqu’il ait pu par ailleurs n’éprouver que de l’aversion à leur égard, un tel procureur de la République n’est déjà plus dans son rôle.

Qui plus est, un procureur de la République qui jouit en public, et avec suffisance, du processus engagé par ses soins et visant à l’inculpation d’une personne qu’il a lui-même attraite devant la justice, un tel procureur de la République n’est déjà plus dans son rôle, nécessairement.

C’est triste et pathétique, certes, mais humainement grave et extrêmement dangereux en démocratie.

C’est tout le sens, en tout cas, de ma présence hier au Palais de la justice, y compris notamment pour témoigner de mon empathie, de ma solidarité et de ma fraternité à Ababacar Khalifa Sall, si l’on sait de surcroît que, dans la vie, il y a des choses qu’on ne peut pas ne pas faire.

Mais je crois, oui je crois dans l’indépendance des juges qui s’en approprient, en toute conscience, c’est-à-dire dans la liberté la plus totale. Je suis d’autant plus fondé à y croire que, alors jeté en pâture en novembre 2004 (notamment à la Une, le 27 novembre 2004, du journal ‘‘Le Quotidien’’) par un certain général, ex-patron de la gendarmerie, qui m’accusait indûment et à dessein d’être impliqué dans un prétendu trafic d’armes depuis Moscou à destination de la Casamance, le Doyen des juges me lava à grande eau, et à bon droit, au terme de ses investigations. J’étais alors le secrétaire général du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC), c’est-à-dire un « citoyen sénégalais hors système ».

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Je crois toujours à cette indépendance-là des juges.

 

Jean-Marie François BIAGUI

Jean-Marie BIAGUI

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