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Macky Sall: De L’indicible Incapacité à Remplir La Charge Confiée Par Le Peuple (par Daouda N’diaye)

1. Avec Macky Sall, l’exercice du pouvoir est perpétuellement une école ou, l’apprentissage doit être traduit systématiquement en action. D’où, entre autres, tâtonnement, reculade, compromis voire compromission, et tergiversation à répétition, mais encore et surtout, des décisions inappropriées avec des applications et, implications désastreuses aux grands malheurs et, désespoirs du peuple obligé de subir.

Sans oublier le cas de Khalifa Sall, l’arrestation, la détention et la libération à venir de Bamba Fall et, de ses amis d’infortunes confirment notre propos, comme d’ailleurs tant affaires plus ou moins graves. Et, nous affirmons avec force tout Etat, dans lequel la police et la justice sont manipulées et, utilisées à des fins purement politiciennes par le pouvoir exécutif, est par essence dangereux. Et, le magistère du Chef de l’Etat s’illustre trop fâcheusement dans cette pratique, à notre grand désespoir.

2. Sans revenir sur les circonstances politiques ayant conduit à l’arrestation de Bamba Fall, la décision des magistrats de le faire libérer, même si le Ministère public s’est pourvu en cassation (encore le côté politique de l’affaire), confirme une fois encore, comme nous l’avons souvent relevé, que Macky Sall au-delà de son indescriptible incompétence, gère, et dirige le pays, avec un amateurisme sidérant. Nous nous réjouissons du courage des juges pour avoir décidé de les faire libérer, comme leur détention est fondée sur des considérations politiciennes, cependant nous sommes très inquiets par cette forme de dictature étatique. Avec ce « pogrom » contre des opposants politiques en utilisant sciemment, et de manière éhontée la police et la justice. Comme moyen de contrainte et, de pression, sur des adversaires politiques, dévoyant complètement ces organes étatiques de leurs missions originelles, à savoir être au service du peuple et, de l’Etat de droit.

3. L’histoire, des faits politiques récents, enseigne que toutes les dictatures qu’elles soient véritablement ancrées ou rampantes, s’effondrent. Parce que, le peuple excédé de subir, avec tous les risques inhérents à un tel régime, fini par prendre sa destinée en main en affrontant le pouvoir en place, pour faire cesser oppressions et ses souffrances. Affrontements violents dans la rue (le Zaïre de Mobutu, la Tunisie de Ben Ali…), ou paisibles dans les urnes, pour résoudre démocratiquement la situation (la Gambie de Jammeh…). Républicains, démocrates et légalistes, nous sommes pour la deuxième option « l’arme de la carte d’électeur », seul moyen de sanctionner sans trop de heurts des personnages comme Macky Sall, en évitant de faire supporter aux populations d’autres affres inutiles. Comme, il n’est nullement exagéré de constater que Macky Sall est sur cette voie, puisque, les dictatures naissent avec les pratiques constatées dans l’exercice de son pouvoir. Ne vivant ou, ne survivant que par la force, la pression, la menace ou la terreur, ensemble mettons-y fin à partir du mois de juillet 2017.

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4. A analyser la manière dont Macky Sall administre, dirige, gère et conduit les affaires du pays, le constat de Woody Allen est d’une très grande justesse, lorsqu’il affirme « malheureusement, nos politiciens sont soit incompétents, soit corrompus. Quelquefois les deux en même temps, le même jour ». Avec amertumes, nous sommes néanmoins obligés de l’accepter, car le président de la République et, ses amis confirment malgré eux cette réalité. Nous aurions pu ajouter à ses forfaitures le clientélisme et le népotisme, cependant aux risques d’être traités « d’antisallistes » primaires, nous le préservons de superlatifs en plus.

5. Elu par défaut, avec une notoire impréparation à exercer la fonction présidentielle, entre autres, ces facteurs expliquent (sans doute), le fait que la charge confiée par le peuple constitue malheureusement pour le président de la République un véritable fardeau. Et, nous avons observé chez lui, cette attitude très symptomatique des incompétents, qui essayent (presque) par mimétisme de se hisser au niveau des experts. D’où mauvaises appréciations, erreurs de jugement, hésitations, et tâtonnements, c’est pourquoi, de tels faits, et actes reviennent toujours comme un boomerang.

6. Selon nous, cela expliquerait en partie, d’ailleurs, son côté très népotiste, remarqué par nombre de nos concitoyens, c’est-à-dire un réflexe quasi subliminal, à vouloir ou plutôt à devoir s’entourer de sa famille au sens large comme rempart ou bouclier de protection. Dans cette configuration, au-delà de son clan qui tire profit de cette situation, notre pays se trouve aussi depuis plus de cinq, dans un état très chaotique. Surtout, avec des investissements très approximatifs, de conforts, ou de prestiges à l’exemple du TER, dont la rentabilité même à long terme reste discutable.

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7. Dire que Macky Sall est d’une impéritie avérée, est sans nul doute un pléonasme dans le vocabulaire politique actuel du pays. Toutefois, cet emploi est juste à dessein pour mieux dépeindre, le bipolarisme de sa personnalité, de flasque calculateur et manipulateur, mais pourtant dangereux pour la paix et cohésion sociales. Car, dans son entendement, ne pas avoir un deuxième mandat serait signe de purgatoire infini, mais aussi d’ignominie extrême. Ainsi, depuis fort longtemps, il est en état de très grande surexcitation, en s’illustrant par des inepties pour créer « himself » le terrain de ses futurs déboires. Etant entendu, qu’il est tellement imprévisible, insaisissable, et inconstant, que tous ses actes lui paraissent s’inscrire naturellement dans un exercice normal de la fonction étatique.

8. L’exercice d’un mandat politique ou d’une fonction publique ne doit donner lieu à un quelconque avantage, faveur ou privilège. Ces principes n’ont rien à voir avec la protection du mandat ou, de la fonction exercée qui est nécessaire, pour que son titulaire puisse l’exercer en toute indépendance. Pour la moralisation de la vie politique, en matière de pratique de bonnes mœurs, notre pays pourrait s’inspirer de la Scandinavie ou, rien n’est toléré à un homme ou, à une femme politique. Et d’ailleurs pourquoi devrait-il en être autrement ? Ou encore, prendre en exemple, le Brésil, ou la Corée du Sud. Bien volontiers nous concédons, le Sénat brésilien qui a destitué Dilma Rousseff (le 30 août 2016), ou, l’Assemblée nationale de la Corée du sud qui a suspendu par vote Park Geun-hye (9 décembre 2016), puis officiellement destituée le 10 mars 2017, par la Cour constitutionnelle, ne sont pas notre Assemblée nationale, ou notre Conseil constitutionnel.

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9. Pourtant, les faits reprochés à Dilma Rousseff ou, à Park Geun-hye sont identiques, voire beaucoup moindres à ceux commis par Macky Sall, depuis qu’il est à la tête de l’Etat ; c’est dire encore, les causes de leurs destitutions sont les fondements de sa politique au quotidien. Ces affaires, source de leurs déconfitures, sont la substance de la politique de notre président de la République, dans laquelle il excelle allègrement (corruption, népotisme, clientélisme, favoritisme…), sans que les députés ne s’en émeuvent. Pourtant, lorsque l’intérêt général doit souffrir de pratiques contraires à la morale, ou à l’éthique, la conscience de toute personne, surtout investie d’un mandat public, devrait être la défense et, la préservation du bien commun, en étant pleinement cocardier pour faire échec à cela.

10. Même à déplaire profondément aux « sallocrates » comme Seydou Guèye, Mbaye Ndiaye, Moustapha Cissé Lô, Yakham Mbaye et tant d’autres, la nullité de Macky Sall est incontestablement reconnue, tout comme, elle n’est plus discutable ni discutée. Le fait qu’il soit poursuivi, hué et quelque fois extrait sous les quolibets, tendrait à confirmer que le peuple autrefois habité par une forme de résilience, est maintenant lassé de son indicible incapacité. Ainsi, comme la mission confiée est trop lourde pour lui, et surtout, exercée sans vertu, ni sobriété. Vivement le mois de juillet 2017, avec les élections législatives pour le mettre sous tutelle, en attendant l’année 2019, pour parachever définitivement son exclusion et, endiguer le délitement de l’Etat.

Daouda N’DIAYE

Juriste/Analyste politique

Article dédié à Aminata KEBE

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