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Excellence, Monsieur Abdoul Mbaye : Tenez Bon !

Dur ! Dur ! Dur est le destin de l’opposant en Afrique ! Les pouvoirs sous nos tristes tropiques, voient en chaque opposant un ennemi à abattre par tous les moyens imaginables et inimaginables ! Ne soyons pas dès lors surpris de l’instabilité chronique qui règne un peu partout  en Afrique ! Le visage que ce continent renvoie à l’extérieur est Pathétique ! La faute à des dirigeants dont la marque distinctive est le manque de hauteur. La  façon de faire de ceux qui ont les rênes du pouvoir et qui ressemble à du je m’en fous…..  , devrait être bannie à jamais de l’espace politique en ce sens qu’un adversaire politique de par ses critiques et autres remarques désobligeantes, crée chez le dirigeant avisé les conditions d’une remise en cause permanente.

Cette posture qui fait dans la remise en cause permanente est la clé du succès, surtout qu’en Afrique  la plupart des collaborateurs sont aux abonnés absents quand il s’agit de dire certaines vérités au chef tout puissant qui a l’avoir et les décrets.

Cela dit, nous n’irons pas très loin pour chercher des exemples pour mieux illustrer nos propos. Nous resterons à Ndoumbélane ! Maître Wade a vécu le martyre sous la gouvernance socialiste. A plusieurs reprises, il s’est retrouvé en prison. L’actuel Président de la République n’a pas échappé lui non plus, à la dure loi non écrite qui prévaut sous nos cieux. On pourrait multiplier à l’infini les exemples.

Le dernier en date est l’affaire Abdoul Mbaye et son ex-épouse. Une banale affaire de divorce telle qu’on en rencontre tous les jours, mérite-t-elle tout ce tapage médiatique ? Et la question que je me suis  posée au regard des mœurs politiques et judiciaires à Ndoumbélane est celle-là : cette affaire comme tant d’autres -suivez mon regard-  aurait elle connu ce retentissement si Abdoul Mbaye, après son départ de la Primature, s’était engagé résolument à défendre les idéaux prônés par le parti Etat-Apr?  La réponse coule de source !

Au fait, ces procès à la carte et à la tête du client, posent problème. On a vu  ce qui s’est passé avec la Crei ! Sur les vingt-cinq épinglés par la cour, seul Karim Wade a été jugé et emprisonné. Et tous les autres !!! Auraient-ils quitté incognito le Sénégal pour une destination inconnue ?

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Un peu plus de sérieux : on ne manage pas comme ça une Nation !

Je ne dédouane pas Karim Wade ! En son temps, j’étais très critique avec ce monsieur et je ne  retire rien de ce que j’ai dit le concernant. Seulement, reconnaissez avec moi que la manière dont les choses se déroulent ici est loin d’être juste ! Je dirai même qu’elle  est à la fois malheureuse et douloureuse en ce sens qu’elle commence à  se muer en tendance lourde ; ce qui a  été bien campée par un journal de la place dans sa rubrique, Keem tan gui : «C‘est du genre, tu es avec moi, je te cajole contre moi je t’écrase.» C’est terrible mais c’est comme ça ! Et le brillant, contributeur, Alassane K. Kitane, ne me démentira pas, lui qui écrivait : «La démocratie sénégalaise est suspendue aux aléas d’une justice qui est trop sélective et trop partiale pour prétendre réguler les rapports de forces politiques et les rapports entre citoyens.» Tout cela n’augure rien de bon ! Les démocraties les plus solides et qui sont citées en exemple sont celles-là qui célèbrent la vertu du consensus et le respect de l’adversaire. On a tous suivi la dernière actualité française. Fillon et Marine Le Pen, n’ont pas été emprisonnés. Ils ont été mis en examen. Faites le parallèle avec ce que vous voyez ici !

Au demeurant, il y a lieu d’éviter certaines humiliations aux personnalités d’un certain rang du seul fait qu’ils ont incarné la République à un moment donné de leur existence ; et qui plus est, peuvent se retrouver demain à la tête du pays.

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Ceci étant, nous devons  tous veiller à ce que le champ politique soit porteur de civilisation et non de barbarie. L’huma­nisme dans toute sa plénitude doit présider aux faits et gestes que nous posons. L’exemple français cité plus haut en est la parfaite illustration ! Agir autrement, c’est ouvrir la boite de Pandore et bonjour les dégâts ! C’est cela qu’a compris le doyen Jean-Paul Dias pour faire dans l’alerte citoyenne. Son alerte nimbée de sagesse devrait faire réfléchir tout le monde surtout que depuis quelque temps des hommes de Dieu et pas des moindres, appellent à un sursaut pour éviter au pays les drames qui endeuillent le continent. Et je me répète ; cette alerte signée Jean-Paul Dias devrait faire réfléchir tout le monde : «Le désespoir, le profond sentiment d’injustice, l’exigence de démocratie peuvent tout engendrer même au Sénégal.»

La sentence est dite : wakhou kilifa, lou mata bayi khél la : adouna , dara sakhoul (on doit accorder une attention particulière à la parole d’une grande personne surtout que rien est éternel ici bas)

Cela dit, je demande à Abdoul Mbaye qui doit avoir mal, très mal même de ne pas trop s’en faire. La vie politique au Sénégal est faite de tribulations de toutes sortes pour tous ceux ou celles qui osent s’opposer au pouvoir en place. De fait, il faut faire avec et se préparer à tous les coups ; que dis-je ? A un combat déloyal où tous les coups sont permis !!!

Je termine en convoquant cette phrase qui fait dans l’eternité ; -j’ai sursauté en la lisant de par la charge de vérité qu’elle véhicule- ! Cette phrase, signée Amadou Tidiane Wone, ancien ministre, me poursuivra encore longtemps pour ce qu’elle représente de sagesse : la grande sagesse ! Je vous la livre : «Cette parenthèse pour dire que la politique, ce n’est pas l’habileté à piéger ses adversaires pour les mettre en prison. Ce n’est pas non plus humilier ses collaborateurs. La politique, c’est un art. Cela peut être beau. L’histoire regorge d’épopées en la matière. La mémoire des peuples s’en nourrit. A contrario, les poubelles de l’histoire regorgent de dictateurs vomis par leurs contemporains. On chante Lumumba! Qui parle encore de Mobutu ? -Et c’est moi qui ajoute : khana pour des imprécations et ensuite pour appeler la malédiction éternelle de Dieu sur ce triste sbire  -On célèbre Sankara ! Blaise, ancien chef de l’Etat du Burkina Faso, rase les murs en Côte d’Ivoire.»

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 Madi Waké TOURE

Assistant social, Conseiller en travail social

 tmadiwaketoure@gmail.com

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