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Sévir (sans Dérive), La Vraie Réponse Au Déconomètre Des Incivilités Et De La Délinquance !

En matière de restauration des valeurs républicaines, le message et la volonté de l’ex-premier flic du pays, devenu président de la République, semblent être plus clairs que les résultats obtenus. A preuve, L’incivisme semble encore avoir le vent dans les voiles, un peu à l’image du film Un jour sans fin. Connaissez-vous ce film où on se réveille tous les matins, c’est toujours la même histoire, et ça fait des années que ça dure ? Oui, non, peut-être ? «Anyway», la question incon­tournable reste celle-ci : Pour­quoi des paliers continuent-ils d’être «allègrement» franchis dans l’incivilité, la délinquance malgré tous les efforts étatiques de redynamisation de l’esprit civique national, à travers cette séance ontologique (la levée mensuelle des couleurs, la remise de la rosette aux anciens serviteurs de la Nation, l’apologie de la valeur travail, l’école, pour y distiller cette culture de la République etc.) ? Parce que certains «citoyens», des «nos-tragiques» (nostalgiques) de l‘ère du monarque Président Abdou­laye Wade, refusent de changer de logiciel de valeurs. Le leur est inversé comme celui de ce «crazy» monde avec ses valeurs également inversées. Il vous faut un dessin ? Non, alors j’abrège.

Un bref coup d’œil furtif à l’actualité brûlante permet de se convaincre que les actes anti-citoyens dans le pays ont atteint un niveau sans commune mesure : Les nuisances sonores, les dégradations de biens publics et privés, l’insalubrité avec les «citoyens» qui urinent sur la voie publique, les déchets et autres encombrants déposés n’importe où, les constructions anarchiques, l’indiscipline routière avec les viols répétés du Code de la route par des véhicules qui empruntent, sans gêne, les passerelles piétonnes pendant que ces mêmes piétons voisinent avec le danger, en arpentant à leur tour autoroutes et corniches, ce paroxysme d’irrespect des morts par les automobilistes qui coupent les cortèges funèbres en route pour les cimetières, toutes sirènes hurlantes (que tous nos morts reposent en paix ! Amin sans fin. Diagna, clin d’œil et de cœur à toi petite sœur), les marabouts, marres-à-bout, qui spiritualisent dans la défiance à l’autorité, les plaques et les régulateurs des lampes solaires démontés sur les grandes avenues, les flics plus que ripoux qui se font corrompre en pleine journée et en pleine circulation par des «miss» désuètes avec 2 000 F (deux mille) de nos pauvres francs Cfa (monnaie considérée par de nombreux Africains comme un vestige colonial et dont ils espèrent qu’il disparaisse du paysage), les talibés, acteurs-victimes de la mendicité sauvage, maltraités et même parfois battus à mort ou tout simplement assassinés (pas même de bulle pour amortir le choc, comme un airbag), les odeurs pestilentielles de corps de nouveau-nés jetés anonymement dans les bacs à ordures, la danse «bombasse» qui bombarde la jeunesse, la violence dans nos stades et sur le terrain politique… je vous laisse compléter.

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Pendant ce temps, je relève que les drames nationaux, du fait de notre laxisme légendaire, se multiplient. La tragédie du Bettenty où une pirogue surchargée au double de sa capacité normale (72 passagers alors qu’elle ne pouvait en contenir que 30 et leurs bagages) a occasionné fatalement la perte de 21 vies, toutes de braves femmes, est là pour nous rappeler que les leçons du Joola, dont elle est un peu la réplique, n’ont pas été tirées. Ce qui confirme malheureusement que nous sommes un Peuple qui s’émeut quand il y a des catas, puis on oublie. Aussi, le drame récent du Stade Demba Diop qui n’a aucun rapport avec le spectacle et les valeurs de fair-play du sport, avec son bilan macabre de 8 morts et de nombreux blessés, sans compter la tristesse incommensurable qui a envahi les familles endeuillées, n’est qu’un «alibi» dont se sont servis certains groupes de supporters, en réalité des ennemis du football, pour «se livrer à des actes de vandalisme». Les assassinats et non des accidents (la précision est importante) qui ne relèvent pas de l’incivilité, mais de la délinquance, du crime voire de la barbarie. C’est le cas de ce «good street» taximan «sauvagement assassiné» par un parfait «vilain» pétomane pour une vilenie querelle de cour de station d’essence, aussi celui de la vice-présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese) et dont le chauffeur serait l’assassin.

Tous ces comportements déviants et révoltants à la pelle et surtout contraires aux principes les plus élémentaires dans une République ne sont pas (plus) tolérables. Par conséquent, les pouvoirs publics sont bien dans leur rôle en disant : Basta, il faut que ça cesse.

Je suis extrêmement d’accord et favorable à cette idée de l’autorité de sévir sans dérive, c’est-à-dire en respectant les droits primaires dans une démocratie pour ne pas abandonner une seule parcelle du territoire, une rue, cave ou cage d’escalier à l’incivisme, à la voyoucratie, à «la banalisation de la violence» (verbale ou physique), aussi pour faire de sorte que les devoirs et les obligations soient (re)pris en considération dans ce pays. J’applaudis donc l’attitude du procureur de la République qui réaffirme la présence et l’autorité de l’Etat, en mettant le pied dans la porte avec les interpellations et les arrestations en cours qui, loin d’une tentation réactionnaire, est plutôt un combat d’avant-gardiste pour mettre fin à cette schizophrénie sociétale, avec le coude à coude des bons et des mauvais gestes.

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C’est très regrettable d’en arriver là, mais comment agir autrement dans un contexte d’accélération à la manière d’un toboggan des comportements anti-citoyens, d’une petite minorité qui ne respecte pas les règles de l’Etat de droit ? Donnez-moi une bonne raison qui justifie qu’une artiste en mal de popularité s’étende, s’esclaffe même sur un réseau social avec comme seul et unique programme, seule et unique chanson devrais-je dire, insulter le président de la République, le traiter graduellement de saï-saï (expression plus que péjorative à l’endroit d’un citoyen lambda, a fortiori à l’égard de l’institution présidentielle, n’en déplaise au grand défenseur des droits de l’Homme, mon cher «ami virtuel» Alioune Tine pour qui j’éprouve du respect et de l’ estime), de margouillat, ou encore qu’un excité «Amer-ri-cain», peut-être biberonné hier aux allocations familiales et autres subventions étatiques, mène à la chicote le Sénégal, en crachant au quotidien et de manière honteuse et haineuse sur son Président et sa famille, sur d’autres citoyens modèles, ou encore que des étudiants manipulés «jettent des pierres sur le cortège présidentiel», alors qu’il leur suffisait juste, entre autres possibilités qui leur sont offertes par la démocratie, de porter des brassards rouges ou tenir une contre-manifestation pacifique sur les mêmes lieux pour exprimer leurs doléances et (ou) leur colère !

J’insiste à dire que, même si le Président Macky Sall était un «misérable dictateur» (ce qu’il est très loin d’être), cela ne pourrait aucunement servir d’argument objectif pour expliquer cet irrespect par rapport à l’institution qu’il incarne. Un président de la République, la plus haute institution dans un pays démocratique, ça se respecte, même si on ne partage pas sa vision et sa politique. Rien de neuf.

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Et à cette Justice (qui s’écrit désormais avec un grand J), car rhabillée, réengagée de tout devoir de morale, d’équité ou de légitimité, on sollicite de la mansuétude pour des insulteurs publics, des prononceurs et prôneurs de propos ethniques clivants et j’en oublie. Only in Sénégal !

Maaani (je dis), ces demandes de pardon qu’on nous sérine sont pour le moins choquantes, car il ne peut y avoir de mise à mort de la raison, du vivre ensemble, et que des voix s’élèvent pour plaider la théorie éculée de l’excuse : Genre plus la répression est féroce, plus le mal est dur. Non, on se trompe du tout au tout. Les mots sont des armes et vous, «avocats de petits monstres», portez une lourde responsabilité en banalisant de telles attitudes et propos. Sachez que par votre manque de bon sens, vous nous tirez dans le mauvais sens. Et tout cela n’est pas très sensé. La gestion d’un pays ne peut se faire sous la coupe de l’émotion. Il faut du sérieux, du bon sens. Pour cela, il nous faut enterrer nos sentiments de «masla » (compromission) qui ne font qu’augmenter le sentiment défaitiste et fataliste de l’invincibilité, de l’incivilité, mauvais pour le vivre ensemble.

En conclusion, damaani (je redis), en un mot comme en cent, le devoir d’exemplarité n’est pas seulement une exigence morale. Comme la confiance, c’est une nécessité. Ma conviction profonde est que pour (re) conserver les uns et les autres entre les bornes que la morale, le bon sens et la société avaient placées, il faut serrer la vis en ne tolérant «aucune faiblesse contre les mauvais comportements», car ce combat quotidien et nécessaire pour faire rimer collectivité et sérénité est un véritable enjeu de rupture dans cette ère de rupture. M’enfin !

aliounebadaraniangjunior@gmail.com

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