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Franc Cfa : Ma Réponse à Moustapha Diakhaté Et à Kémi Séba

L’Africanisation de la BCEAO que propose Moustapha Diakhaté, ne peut aboutir à son Indépendance vis à vis du Trésor Français et de la Banque Centrale Européenne, qu’en mettant fin aux accords monétaires qui lient la France avec nos Etats.

C’est dans cette perspective que la monnaie commune CEDEAO est l’alternative la plus pertinente au FCFA.

Se mobiliser dans chaque pays membre pour son avènement, c’est lutter véritablement pour sortir de notre servitude monétaire vis à vis de la France et de la Banque Centrale Européenne, qui prive nos Etats de 50% de nos Réserves extérieures, et de toutes possibilités d’ajustement monétaire qui est un complément de l’ajustement budgétaire, pour assoeir une politique de finance publique souveraine en adéquation à nos défis de développement.

Certes, nos Réserves déposées au Trésor Français sont rémunérées à 0,75% mieux que le Livret A, mais les accords monétaires avec la France nous privent l’accès à cette épargne bon marché dont elle use exclusivement.

En outre, si Moustapha avais bien analysé les causes de notre déficit commercial, il ne se serait pas arrêté aux seules insuffisances de notre production industrielle et agricole.

Il aurait vu que l’orientation des flux de notre commerce extérieur y est aussi une des causes principales, si ce n’est la principale.

En effet, avec le FrCFA qui n’ a pas de problème de risque de taux de change vis à vis du marché Français et de l’UE, les exportations du Sénégal auraient dû en profiter pour s’orienter prioritairement vers ces marchés!

Mais c’est le contraire qui se produit, puisque nos exportations sont prioritairement orientées vers les pays où le CFA est sur évalué dans les pays d’Afrique occidentale et l’Asie.

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Nos exportations s’orientent principalement vers des marchés où, à cause du CFA , elles moins compétitives!

De même, pour nos importations, elles devraient provenir des pays où le FrcA est fort pour augmenter notre pouvoir d’achat, mais, c’est aussi le contraire qui se produit.

Nos importations proviennent principalement de la France et de l’Europe, qui sont des marchés relativement plus chers que ceux d’Afrique de l’Ouest et d’Asie!

Ce paradoxe de notre Commerce extérieur s’explique par la place prépondérante qu’occupent, dans notre Economie, grâce aux accords monétaires qui ont institué le CFA, les Entreprises Françaises et Européennes, qui ne sont que des filiales ou autres succursales de leurs Entreprises mères.

Ces Entreprises achètent prioritairement chez leurs Maisons- mères en France et en Europe, pour vendre au Sénégal et dans la sous- région. Elles n’ont pas de problème de risque de change dans leurs activités commerciales, et elles bénéficient du libre rapatriement de leurs bénéfices !

Ce sont ces deux circonstances qui font que notre balance commerciale est structurellement déficitaire, et est aggravée par les insuffisances de production industrielle et agricole exportables.

Ne pas prendre en compte ces aspects négatifs du CFA sur notre commerce extérieur, c’est tout juste se voiler la face.

Tout cela milite en faveur de notre sortie de ces accords monétaires qui ont institué le FRCA, dans le cadre d’une politique de monnaie commune CEDEAO.

Donc le problème véritable, ce sont les difficultés de la CEDEAO qui retardent le parachèvement de l’intégration sous-régionale, tant du point de vue commercial que monétaire.

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Ces difficultés sont connues. C’est la crise économique qui sévit dans les principaux pays de la CEDEAO et de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale, et la déstabilisation de nombre de ces pays par le terrorisme islamique.

C’est cette situation qui freine l’atteinte des objectifs de convergence douanière et monétaire des pays de l’ Afrique de l’Ouest et de l’Afrique Centrale, qui est exploitée par le nouveau Président Français, E. Macron, pour exercer des pressions sur les Chefs d’Etat de la Zone Franc pour accepter un nouveau changement de parité entre le CFA et l’Euro, signifiant, Dévaluation pour l’Afrique Centrale et sur évaluation pour l’Afrique de l’Ouest.

Pour notre zone monétaire dans l’UEMOA, C’est le refus opposé à ces pressions de la part des Présidents de Côte d’Ivoire et du Sénégal, A. Ouattara et Macky Sall, qui a empêché jusqu’ici à Macron d’aboutir à ses fins.

Aujourd’hui, avec l’ampleur de la crise économique qui sévit en Côte d’Ivoire, la position de Ouattara vis à vis de Macron risque de s’affaiblir.

Il ne reste que le Président Macky Sall pour tenir face à cette volonté de Macron.

Et c’est précisément dans ce contexte, que Kémi Séba s’agite au Sénégal et s’attaque au Président Macky Sall en l’accusant de trahir la Nation pour son soutien au CFA!

Cet activiste est- il devenu un ” cheval de Troie” de la politique de Macron en Afrique?

Pourquoi s’en prendre au seul pilier de résistance dans notre zone monétaire?

A quoi servirait au Mali, au Burkina, au Niger, de sortir aujourd’hui du CFA? Plus de “souveraineté” ou une ” plus grande déstabilisation” en vue de leur dislocation?

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Dans ces conditions, la sortie du Sénégal du CFA ne compromet- elle pas le processus d’intégration économique au sein de la CEDEAO, et partant, l’avènement de la monnaie commune CEDEAO?

Voilà donc où réside le danger de dislocation des pays de notre sous-région, à cause de l’activisme groupusculaire d’une petite bourgeoisie qui cherche à détourner l’attention des patriotes, des véritables défis auxquels nos pays sont confrontés.

Arrêtons de nier la nocivité pour notre Economie, des Accords monétaires instituant le F CFA !

Arrêtons cet activisme groupusculaire avant qu’il ne soit trop tard. !

 

Ibrahima SENE

PIT/SENEGAL

Ibrahima SENE

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