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Coup De Gueule : Modou Diagne Ou La Fadaise D’une Transhumance

Espérer une constance de la part de nos hommes politiques c’est vraiment attendre le Train Express au port de Dakar. Cela n’arrivera jamais. A en juger leur turpitude, une certaine classe de politiciens ne mérite aucune considération de la part des citoyens. Dépourvus de conviction, ces transhumants trahissent des valeurs auxquelles ils se disaient très attachés. Aujourd’hui c’est Modou Diagne Fada qui emboîte le pas à ses anciens partisans. A qui le tour, demain ?

On se croirait sous le régime de Wade en voyant les noms de Souleymane Ndéné Ndiaye, Serigne Mbacké Ndiaye, Awa Ndiaye, Bamba Ndiaye, Modou Diagne Fada etc. La liste est loin d’être exhaustive pour ces anciens compagnons de Wade qui l’ont délaissé pour rejoindre la prairie marron-beige. On ne quitte pas le père (Wade) pour le fils (Macky) juste pour les beaux yeux de ce dernier. Alors si le très libéral Modou Diagne Fada franchit le rubicond aujourd’hui, on ne peut que se poser cette question : serait-il un affamé de pouvoir ?

Nul en effet ne peut remettre en cause l’attachement de Fada au pape du Sopi au côté de qui il aura fait toute sa vie. Les convictions libérales du président de LDR ne souffrent d’aucun doute. En revanche, rien ne justifie sa décision de se laisser entrainer dans des combines de ce genre. Rejoindre son frère libéral Macky Sall qui l’invite plus pour l’élection de 2019 que pour l’intérêt du pays remet sur la table la pertinence pour tous ces gens-là de créer un parti ou mouvement politique. L’ambition d’un parti politique c’est de conquérir le pouvoir et non de servir de faire-valoir.

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En prenant une telle décision, Fada s’est tiré une balle au pied. Quand bien même il contribuait à la réélection du président Sall, l’avenir de son parti n’en sera pas reluisant. Et pourtant, il n’est jamais contenté à avaler des couleuvres sous le magistère de Wade. On ne manquera pas de souligner son initiative très osée d’aller aux législatives de 2007 avec son mouvement WAAR-WI et son combat pour diriger le groupe libéral-démocrate contre vents et marées en 2016. Où, est passé cette détermination qui lui a valu son exclusion du PDS parce qu’il était à l’origine d’une certaine dissidence avec quelques autres « réformateurs » ?

En moins d’une année de l’élection présidentielle, l’ancien ministre de Wade et ancien député du PDS ne peut donner aucune justification qui soit valable. Le président Sall dispose de suffisamment de ressources humaines pour s’acquitter de sa tâche de président. Et il ne devra que dépendre de son bilan pour se faire réélire et non recycler une certaine élite en perte de leadership. Tous ces gens qui le rejoignent ne feront que l’encombrer car leurs partis n’étant pas représentatifs. Même ‘il avance qu’il ne transhume pas et qu’il ne s’attend à aucun privilège pour le moment, Fada peinera toujours à convaincre les saints d’esprits. Ce refrain fade, on nous l’a chanté à maintes reprises. Mais il ne saura faire recette. Wait and see !

 

Ababacar GAYE

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