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L’ancrage Des Pratiques Islamiques Extra Ou Non-orthodoxes Dans Notre Pays S’approfondit Davantage

L’ancrage Des Pratiques Islamiques Extra Ou Non-orthodoxes Dans Notre Pays S’approfondit Davantage

« La vérité est si obscurcie en ces temps et le mensonge si établi, qu’à moins d’aimer la vérité, on ne saurait la reconnaître » Blaise Pascal Extrait des pensées

A l’occasion de la fête de l’Aïd Elfi tr, je prie Allah (SAW), Le Tout Puissant d’accepter notre jeûne et de nous pardonner nos pêchés si ancrés en nous. Je le supplie également, par sa grâce, pour qu’il purifie notre pays le Sénégal, qui est souillé depuis des années maintenant, par des pratiques non orthodoxes longtemps observées sans crier gare, à tout point de vue, à tous les niveaux de notre société, et en tous genres confondus. L’argent et les biens matériels de luxe occupant aujourd’hui dans notre société, une place de choix et étant à présent, la seule qui vaille pour certains, ont pollué de manière évidente, toutes les relations humaines entre les Sénégalais. L’animosité est telle chez nous aujourd’hui, que notre pays ressemblerait plus, à une jungle, plutôt qu’une société humaine, avec des rapports de fraternité, de convivialité et de bon voisinage. Ce qui peut se résumer, en ce qu’on appelle communément : un commun vouloir de vie commune entre nous. Les marques indélébiles des pratiques de division introduites par Me Wade, au cours de ses douze ans de pouvoir, ont joué un rôle singulièrement nocif et impacté négativement sur l’unité nationale mais et surtout, au sein de la communauté musulmane à travers ses courroies de transmission que sont les chefs religieux et marabouts. Et, sans nous en rendre compte outre mesure, nous sommes en train de payer cet héritage indécent, pour avoir regardé et laissé faire sans aucune riposte, la pénétration en profondeur, des vices que sont : l’argent et les biens de luxe que la gouvernance de Wade a inoculés au sein du peuple sénégalais. Le laxisme ou le laisser-aller des pouvoirs publics dans la gestion des affaires publiques en général et la conduite à tenir entre les citoyens dans leur ensemble. Ce qui a donné naissance, à une anarchie généralisée, donc une absence de règles établies et d’un code de conduite citoyenne obligatoire à tous, dans notre pays. C’est ainsi que, chaque individu ou groupe d’individus peut tout se permettre sans aucun risque contre lui, à la seule condition, que leurs activités ne nuisent ou entravent en rien, l’action politique du gouvernement, dans son entreprise de pillage systématique du pays ou autrement dit, de sa mal-gouvernance.

La communauté musulmane de notre pays ou tout au moins une bonne partie d’elle, par sa spécificité, liée aux confréries, a fait de telle sorte que, certains de leurs membres, croient ou attachent plus de fidélité à leurs chefs religieux ou marabouts, plutôt qu’à leur seigneur, Allah (S A W) leur créateur, au Coran et à son Prophète Mouhamed (PSL). Cette singularité confrérique de la Communauté musulmane du Sénégal, a fait naître chez nous, des excroissances, issues de la contestation de l’hégémonie des confréries ou de leur monopole de la vérité en matière de pratique cultuelle. Au lieu de se battre pour convaincre les supposés égarés afin de les ramener sur la voie de l’orthodoxie, non, à leur tour, ils créent eux-aussi, leurs sectes ou entités à part entière, en revendiquant une voie particularité, qui vient sans convaincre, en rajouter simplement à la confusion généralisée. Ce qui est cocasse dans tout cela, c’est que toutes les tendances confondues semblent se désoler, déplorer, dénoncer et regretter ce qui survenu à l’occasion de cette Korité 2012. Mais paradoxe ! Malgré tout, aucune des parties en jeu, ne reconnait avoir eu tort ou s’être trompée même de bonne foi, après coup. Où se trouve la vérité ? Dieu seul le sait. Empruntons au Philosophe allemand son expression qui dit ceci : « Le contraire de la vérité est la fausseté : quand elle est tenue pour vérité, elle se nomme erreur. » Il est temps et même urgent aujourd’hui dans notre pays, que les chefs religieux responsables de cette cacophonie se ressaisissent et fassent leur introspection, pour arrêter leur compétition absurde sur le dos de la religion musulmane. Au lieu de vouloir trouver la solution politique entre l’opposition et le pouvoir, Ils feraient mieux de s’acquitter d’abord de leur tâche primordiale, qui consiste à montrer aux musulmans le droit chemin qui les mènent effectivement vers Dieu et par conséquent, au Paradis. Qu’ils sachent et se rappellent qu’ils rendront compte immanquablement de leur mission sur terre à leur créateur, à qui ils prétendent représenter sur terre. Comme disait l’autre : « Les mots de vérité manquent souvent d’élégance. Les paroles élégantes sont rarement vérités. »

On peut affirmer aujourd’hui avec force, que l’identité remarquable de l’islam au Sénégal, est sa subdivision ou son morcellement en plusieurs entités islamiques antagoniques, qui sont incapables à s’accorder autour de l’essentiel, pour des raisons obscures ; dans la manière de pratiquer le culte de la même religion, du même livre saint le Coran, du même Prophète (PSL) et de sa Souna (pratique) dans un même pays. Ce qui est paradoxale et vraiment bizarre, c’est cette division ou désunion de la Communauté musulmane de notre pays, qui ne se manifeste d’ailleurs, qu’à l’occasion des fêtes musulmanes, tout particulièrement, quand il s’agit de la Tabaski et du mois de Ramadan. A y regarder de près, ceci ressemblerait plutôt à une compétition de démonstration de force ou d’une influence bien assise sur leurs populations. Alors que, les confréries, sectes ou entités en tout genre, devaient rivaliser dans l’enseignement d’une pratique orthodoxe de la religion musulmane, dans la tradition et pratique mohammadienne selon le Saint Coran et la Souna du Prophète (PSL). Sinon, comment comprendrions, que durant toute l’année, nous arrivions à nous entendre sans la moindre dispute, aux mêmes heures de prière, des cinq prières de l’islam, à quelques minutes près avec les pays voisins. Et, même avec la Mecque, c’est connu, il n’y a pas 24 heures de différence entre nos heures de prières. Comment se fait-il alors, que subitement, s’agissant de ces deux évènements majeurs de la communauté musulmane du Sénégal, c’est 72 heures qui séparent dans le même pays, les uns des autres ? C’est incompréhensible et voire inacceptable ! Il faut que ces dirigeants de la communauté musulmane de notre pays reviennent à la raison, au nom de l’islam pur et simple. Il faut qu’ils oublient leur égo, arrêtent de le placer volontairement au-dessus de la religion. Religion pour laquelle, les fidèles les suivent sans chercher à comprendre, parce que naïvement, ils sont persuadés ou mieux, convaincus même qu’ils les guident vers le droit chemin pour aller directement au Paradis. Ô combien de surprises il y en aura demain, le jour du jugement dernier ! A bon entendeur salut !

Voilà pourquoi, nous devons tous, sans exception aucune, nous repentir sans réserve et nous atteler de manière résolue au redressement et à la reconstruction de notre pays sur des bases saines, justes, de probité morale irréprochable, avec la grâce et la bénédiction de Dieu, pour que notre pays reparte, sur le bon pied. Il y va de l’avenir et de l’intérêt de notre pays tout entier. Et tout particulièrement, de sa jeunesse, qui court en ce moment un gros risque, à cause de son avenir assombri, parce que obstrué par les pouvoirs successifs, irresponsables, imprévoyants qui ont failli à leurs devoirs et dont les seules préoccupations, ont été et demeurent encore, de jouir pleinement des délices du pouvoir. La responsabilité de cette situation est imputable, en dehors des Pouvoirs publics, en grande partie aussi, à certains de nos chefs religieux, qui sont également piqués par le virus des délices du pouvoir et du luxe insolent dont ils ont pris goût et dans lequel ils baignent, au détriment de leurs adeptes, qui vivent dans le dénuement total. Mais aussi, pour être juste et dire vrai, une bonne partie de notre population, a sa part de responsabilité également, à assumer dans ce qui est advenu, pour s’être conduite docilement comme des moutons de panurge, derrière les pouvoirs publics, de connivence avec les marabouts visés plus haut, qui sont leurs bras armés et exécutants à la fois. Ces derniers ont la charge de plonger dans l’obscurantisme le plus total et d’y maintenir le plus longtemps possibles, leurs fidèles. Avec un tel environnement social du pays et un état d’esprit handicapé parce que, amputé de la raison, pour certains fidèles qui refusent catégoriquement de penser par eux-mêmes, il est sûr et certain, que nous ne sommes pas encore, pour longtemps, sortis de l’auberge. Et pour longtemps que les choses demeureront ainsi, nous nous enliserons davantage, dans les ténèbres de l’obscurantisme en général. Pour moi, toute la honte de ces trois korités, est à boire par les seuls et uniques marabouts, responsables de la cacophonie qui est survenue à cette fin de ramadan et ils se reconnaissent parfaitement, s’ils ont le courage de dire la vérité aux fidèles qu’ils ont pris en otage.

En dernier ressort, l’Etat devra prendre toutes les dispositions nécessaires et ses responsabilités pour qu’à l’avenir, qu’il n’y est plus qu’un seul jour férié, chômé et payé, quels que soit le nombre de tabaski ou de Korité décrété par les uns et les autres. Quand les gens ne veulent pas entendre raison, il faut le leur apprendre. Autrement dit : « ku xamul ça bopp nu waxla ko.» Et c’est triste d’en arriver là avec des hommes et des femmes doués de raison.

 

Mandiaye Gaye

Gaye_mandiaye@hotmail.com

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