Certains diront que le mot que j’ai choisi est inapproprié. Mais je n’ai pas trouvé mieux pour décrire la réalité que je souhaite mettre en débat. Lorsqu’on se propose d’analyser le mode de fonctionnement (dysfonctionnement serait d’ailleurs plus pertinent) du système politique que notre société a créé, on ne peut manquer d’être frappé par sa grande capacité à se reproduire quasiment à l’identique. Les acteurs politiques se succèdent, assimilent et reproduisent les logiques, le langage, les codes et usages, les petits calculs, les renoncements, et bien d’autres pratiques et comportements qui peuplent l’espace politique sénégalais. Cette formidable capacité des élites sénégalaises, qu’elles soient politiques, intellectuelles, religieuses ou coutumières, à se laisser mouler dans cette sorte de culture politico-sociale et administrative, faite d’une symbiose inachevée entre des normes et valeurs traditionnelles, des normes occidentales importées ainsi que des normes religieuses travesties, semblent être l’un des principaux facteurs de blocage de notre société.
Archives journalières : 27 janvier 2013
Le Ministère de la Fonction publique, du Travail et des Relations avec les institutions (MFPTRI) va organiser, prochainement, des états généraux de la SST. Ce sera une première au Sénégal. C’est rassurant de voir qu’on se préoccupe de la SST, car il est inadmissible qu’un travailleur trouve la mort en essayant de gagner sa vie. Beaucoup d’accidents du travail graves ou mortels surviennent au Sénégal du simple fait de l’absence de mesures de prévention pourtant prescrites par la législation et la règlementation en vigueur. À qui la faute ? Tout le monde a sa part de responsabilité : des contrôles qui ne sont pas toujours effectués pour différentes raisons (manque de moyens, d’effectifs, de volonté, etc.), des employeurs qui ne respectent pas leurs obligations du fait d’un sentiment d’impunité largement répandu, des travailleurs qui bravent les règles sécuritaires les plus élémentaires, etc. Un pays qui ne prend pas soin de son capital humain ne saurait s’appuyer sur celui-ci pour se construire et se développer.