Je suis wolof, c’est-à-dire personne, mais tout le monde. On m’a dit et répété que le Wolof, pur, n’existe pas. Le Wolof est en effet un métis, c’est-à-dire une synthèse, une résultante, un point de convergence de toutes les ethnies du Sénégal, mais aussi de tous ceux qui, comme moi, sans l’ethnie wolof, souffriraient d’une absence d’identité. De fait, tous ceux qui, transplantés dans ce champ au terreau fertile de la langue, finissent par accepter d’être wolof ou, à leur corps défendant, finissent par engendrer des Wolofs, en sont.