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Et Si Touba Essayait De Mieux Faire!

Et Si Touba Essayait De Mieux Faire!

Touba la ville sainte, Touba la capitale des mourides, Touba la deuxième sentinelle économique du pays, autant de qualificatifs pour nommer cette citadelle ô combien importante pour la communauté musulmane en général et celle mouride de manière spécifique. Pourtant dans un passé récent cet espace humain était seulement un village, un faubourg dominé par la typologie d’habitat du type moderne. Et, si aujourd’hui, la cité religieuse de Khadim Rassoul s’est inscrite dans le standard des collectivités phares du territoire national du point de vue économique, démographique, économique et infrastructurel, elle le doit à la baraqua de son fondateur et aussi au dynamisme des talibés mourides.

Dans son ouvrage du titre de Matlaboul fawzayni, le serviteur du prophète avait prédit le devenir de cette cité. Mieux, il est allé plus loin en disant qu’il arriverait un jour où Touba resterait un point de chute dont convergerait l’ensemble des efforts des mourides soucieux de voir fleurir, sinon de participer à l’édification d’une cité bénie viable, attrayante. De là, il s’avère clairement que le Cheikh de Lampe Fall est un visionnaire qui a la capacité d’anticiper sur des faits qui se trouvent très loin devant lui. Aussi, son emblématique phrase je cite : « Travailles comme si tu ne devrais mourir » a été une formule sacerdotale de tous talibés fidèles aux enseignements du Cheikh. A y regarder de près, ladite phrase a influencé le développement endogène de Touba s’il est claire que biens des édifices dans cette collectivité humaine sont bâtis par des associations religieuses mouride.

Au demeurant, en tant que des mourides, il nous est honneur de concrétiser significativement ce souhait de premier ordre du cheikh qui n’est autre que faire de Touba une oasis de prospérité enviée par toute l’humanité entière. Pour qu’il soit ainsi, je pense, oui je crois que des politiques allant dans le sillage de la promotion des infrastructures sociaux de bases doivent être mises en œuvre. Evidemment, n’est-il pas un secret polichinelle de dire que Touba peine sur le domaine éducatif, sanitaire et d’assainissement ?

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La réponse est naturellement positive. Pour étayer mes propos je vais ponter du doigt ces trois secteurs cités dans les lignes précédentes.

D’abord, personne n’ignore l’importance accordée à l’éducation par Mame Bamba pour avoir passé une grande partie de son temps à transmettre le savoir, le savoir faire et le savoir être. Combien de fois on a vu des élèves de l’institut Al Azhar qui, à défaut de moyens financiers voient leurs études supérieures s’estomper. Face à cet état de fait, il serait plus que pertinent de construire une université qui sera en parfaite adéquation avec les exigences de l’enseignement moderne avec l’espoir de permettre aux bacheliers des établissements arabes de terminer leurs études sans anicroches. L’achèvement de l’Université de Ndame doit faire l’objet d’inclusion dans les urgences des chantiers de Touba. Une chose est certaine, dans le nouvel ordre économique mondial où c’est la compétence qui est échangée plus que les ressources physiques, ne peuvent prospérer que les pays, les localités et les communautés qui disposent de ressources humaines abondantes pour mettre sur pied un espace économique de standard international.

Ensuite, à l’instar des autres contrées du territoire, la ville de Touba est confrontée par une insuffisance d’équipements sanitaires qui mettent les populations dans un cercle vicieux de menace sans précédent. Les plus exposés à cette situation sont les femmes qui perdent la vie sur chemin de la maternité. Ceci fait suite à l’éloignement des structures sanitaires sans oublier l’insuffisance d’ambulances en bonne et due forme devant faciliter l’acheminement des patients dans les centres de santé. La mise en place d’autres structures de santé en respectant les normes de l’OMS aura un impact décisif sur le devenir des populations.

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Enfin, durant la saison des pluies de l’an 2012, la capitale du mouridisme étaient en plein dans les eaux engendrant ainsi des dégâts matériels et humains non négligeables. Ce qui a valu à cet homme généreux et vertueux, ingénieux et pieux, en l’occurrence Cheikh Sidi Mokhtar de débourser une importante somme d’argent pour venir en aide les sinistrés. Ce geste salutaire et louable est loin de comporter une solution durable sinon urgente. Ainsi, le financement d’un projet d’aménagement et d’assainissement de la ville de Touba est plus qu’impératif pour éviter le désastre de l’année dernière.

Face à ces défis titanesques qui interpellent Touba, la sainte, l’urgence serait de prioriser le financement des grands chantiers. C’est par là que je vais énumérer l’appel récent de l’actuel Khalif général qui invite chaque talibé mouride à débourser une somme symbolique de 500 f CFA pour ajouter 3 autres minarets dans la grande mosquée. Sans rien enlever à la pertinence de cet appel, j’ose toutefois douter de son caractère prioritaire car, en regardant les contraintes citées précédemment, il s’en suit que cette localité ait du chemin à faire pour faire face à tous ces vices qui la secouent.

Sans doute mes condisciples mourides me diront que depuis la nuit des temps l’appel du Khalif a été toujours irrévocable, je leur répondrai par l’affirmatif tout en leur disant que nous pouvons mieux faire pour exaucer le souhait de Bamba dans son ouvrage Matlaboul fawzayni. Ainsi, il revient aux dignitaires mourides sous l’égide du Khalif d’activer des chantiers (forage, hôpital, université, assainissement,…) qui sont en parfaite collusion avec les principes du développement durable pour assurer des lendemains meilleurs aux futures générations.

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Je ne saurai passer sous silence sans pour autant porter ma plume sur un phénomène nouveau en l’occurrence le tourisme religieux. Touba ce village aux multiples facettes est spectaculairement une gigantesque zone d’attraction dotée de toutes les commodités modernes. De même, Touba est aussi un somptueux sanctuaire de foi fréquenté par une partie importante du globe. Tous ces atouts doivent en effet profiter à cette jeune communauté rurale par l’implantation des maisons d’hébergement pour ne pas dire hôtel inspirées des principes cardinaux de l’islam pour générer des recettes et des emplois devant servir d’aiguillon aux financements de certains projets.

Ne découlant pas d’une inspiration fortuite encore moins de l’alignement à un nouveau courant blasphématoire, cette communication est le fruit d’une observation scrupuleuse des contraintes qui gangrène la ville de Touba. En tant que des disciples mourides, il nous incombe d’ouvrir de pistes nouvelles de réflexion, à élargir des échanges pour apporter notre pierre à l’émergence de la cité bénie de Touba.

 

Talibément

mniang@live.fr

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