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Moi, Modou « politicien »…

Moi, Modou « politicien »…

Oui, nous sommes ces dirigeants dont tout le monde rêve, alors, nous ne vendons que du rêve…

Je suis Modou, Sénégalais “bon teint”. Je suis ce qu’on appelle un “politicien”, sénégalais, qui “Aime son pays”. Oui, je suis ce “politicien”, qui aime son pays et qui se bat pour la communauté. Je suis ce sénégalais qui, tous les jours, depuis toujours, a rêvé d’un Sénégal émergeant, qui sortira enfin de sa voie de sous-développement, pour se lancer dans la voie du surdéveloppement.

Je suis ce “politicien”, sénégalais qui aime tellement son pays, que tous les actes qu’il pose répondent à cet amour inconditionnel qu’il éprouve pour le Sénégal.

Je suis ce “politicien”, sénégalais qui aime tellement le Sénégal, que, même soumis à la tentation, devant tous ces “milliards”, ma foi reste de plomb, et je pense à tous ces sénégalais qui espèrent.

J’aime le Sénégal, moi, Modou le “politicien”, moi, l’homme le plus intelligent du Sénégal, moi l’homme à qui on a confié une partie du destin des sénégalais.

J’aime le Sénégal, c’est pourquoi, quand mes compatriotes « crèvent la dalle », moi je me promène de pays en pays, à coûts de milliers de millions, financés par le contribuable, en jet privé, pour leur trouver des milliards pour “changer leur vie”.

J’aime le Sénégal, c’est pourquoi je suis propriétaire de tellement de biens “bien acquis”, que tout le monde s’accorde sur une chose: je suis le plus intelligent. Entre ces biens qui appartiennent à ma “bonne”, ma soeur, mon gardien, mon chauffeur, mon “poto”, le cousin du frère de l’oncle de la mère du frère de mon promotionnaire de la classe de 7eme aux maristes, moi même je ne m’y retrouve plus.

J’aime tellement le Sénégal, que mes kilifeus ont juré un jour, de dire à ma mère comment j’ai bien travaillé, comment ils étaient si fiers de moi.

J’aime tellement le Sénégal, que je suis presque son sauveur, entre tout ce que j’ai coordonné comme chantiers, comme sommet, sur terre, sur mer et même sur les airs.

J’ai tellement bien travaillé qu’aujourd’hui, mon nom est sur toutes lèvres. J’ai conduit une génération concrètement, sans aucune faille. J’étais si proche du peuple, je parlais leur langue, échangeais avec eux, me mettais aisément en boubou et en écharpe, et discutait avec tout le monde, sans aucune barrière, ni aucune arrogance. Les préoccupations des sénégalais étaient miennes, et je n’ai jamais fait l’objet d’aucun favoritisme, dans l’organisation dans laquelle j’évoluais, en dépit du fait que j’étais, encore une fois, le plus intelligent. J’ai brigué un mandat pour la mairie, mais, malheureusement, le courant socialiste m’a volé la vedette.

J’aime le Sénégal, le Sénégal des milliards, ces milliards dont je suis moi même un grand connaisseur, puisque à ce qu’il parait, j’en possède environ 600. 600 milliards, de quoi rendre fou n’importe quel humain, mais j’ai su garder la tête froide, et mon amour pour mon peuple est resté intact. Comme mes confères “politicien”, je ne pense jamais à mes propres intérêts, non, ce sont exclusivement les intérêts du peuple qui me préoccupent. L’argent du contribuable, je l’utilise de façon optimale, uniquement et exclusivement dans le sens des intérêts de la communauté. Je n’en ai jamais détourné un centime.

Les promesses que nous tenons, nous “politiciens” nous les respectons, à la lettre. Quand nous promettons de diminuer la cherté de la vie, nous nous attelons, dès les premières semaines de notre accession au pouvoir, à tout mettre en oeuvre pour faire respecter toutes les mesures prises. Nous imposons notre volonté, qui est aussi celle du peuple, car c’est lui qui nous intéresse.

Nous, “politiciens”, ne prenons en compte ni cousin, ni soeur, ni belle soeur, ni beau frère, ni enfant, ni copain-copine, ni promotionnaire, ni petit ou petite fille dans les organisations que nous mettons en place. Tout est fait dans l’équité et la transparence. Non, il n’y a pas de place pour le népotisme, ni les promesses non tenues.

Quand nous sommes nommés, nous “politiciens”, sénégalais, à des postes de responsabilités, nous sommes préoccupés, car nous mesurons toute la lourdeur de la mission qui nous est assignée, et tout l’espoir que tous ces 14 millions de sénégalais portent en nous.

Nous, “politiciens”, sénégalais, aimons le Sénégal, de tout notre coeur, et ne sommes et n’avons toujours été animés que par la volonté de « servir le Sénégal », sans aucune distinction religieuse, ni confrérique. Politique, pour nous, n’est pas égal à polémique, « teesseunté », « dagassanté ».

Non, nous détestons particulièrement alimenter les lignes de la presse, et surtout, la presse à scandale. Pour nous, la politique n’est pas un moyen d’enrichissement illicite, c’est plutôt servir un peuple qui croit fort en nous, à toutes les valeurs qu’on incarne que sont: L’intégrité, la vérité, le sens des responsabilités, l’équité, la justice, l’humilité, le patriotisme, le civisme. Et, quand, par mégarde, un confrère politicien cède à la tentation, et se retrouve au fond du trou pour avoir acquis des biens « mal acquis », avec vue sur un mur haut de plus de 100m, on se fait tout petit, ou, si nous ne pouvons pas nous taire, nous condamnons, avec la dernière énergie, cet acte de barbarie sociale. Les partisans en ont tellement honte qu’ils préfèrent se taire, car pour eux, rien n’est plus humiliant que de constater cet acte, qui entache leur réputation. Alors, ils gardent le silence, blessés qu’ils sont dans leur orgueil. Non, leur dignité ne leur permet pas de défendre l’indéfendable car ils savent que l’histoire portera leur nom, à jamais.

Pour nous, être “politicien”, c’est tout sauf savoir bien mentir, et être beau parleur…C’est tout sauf chercher à leurrer…C’est tout sauf jouer la comédie, s’allier aujourd’hui, pour se désunir demain, pour des intérêts purement personnels. C’est gérer les affaires de la cité, au lieu des affaires de sa poche, celle de sa femme, de ses enfants, de son père, sa mère, sa belle famille, son meilleur ami, de son chien son chat et même les rats qui trainent chez soi. Non, nous ne sommes pas des manipulateurs, et nous respectons au plus haut point, le peuple qui nous a démocratiquement élu. Oui, nous sommes ces dirigeants dont tout le monde rêve, alors, nous ne vendons que du rêve…

 

Rabia Diallo

 

Rabia DIALLO
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