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Massacre Sur Les Routes: L’état Du Sénégal Ne Serait T-il Pas Complice ?

Massacre Sur Les Routes: L’état Du Sénégal Ne Serait T-il Pas Complice ?

La question est certes provocante mais elle mérite d’être posée. Comment peut-on comprendre l’inaction de nos autorités face à des accidents survenant quotidiennement sur les routes et partout au Sénégal ? Pourtant les causes et les solutions paraissent évidentes aux yeux de ceux qui ne veulent pas occulter la réalité.

LES CAUSES

1- La vétusté du parc automobile

Nul ne reste sans s’apercevoir que la plupart des véhicules, au Sénégal, sont dans un état déplorable. Et pourtant ils ont des autorisations de rouler délivrées par les autorités compétentes. C’est à dire que tous ces véhicules auraient passé le contrôle technique dans un centre de contrôle technique qui nous a coûté la bagatelle de 3 milliards de franc CFA.

Comment peut-on comprendre que l’état du Sénégal interdit l’importation de véhicules d’occasion âgés de plus de 8 ans ? Et pourtant, il autorise à des véhicules de plus de 20 ou 30 ans de rouler sur les routes et surtout de faire du transport en commun. Nos autorités nous diront, pour se justifier, que le Sénégal n’est pas la poubelle de l’occident. Ok ! Quelle bonne idée !!!

Certes, l’importation des véhicules doit être régulée mais il faudrait faire une analyse approfondie de la question afin de proposer des solutions sérieuses, logiques, pérennes et surtout apolitiques.

Je veux juste dire à nos autorités que l’état d’un véhicule ne dépend pas de son âge. Elles n’ont qu’à poser la question à un technicien de l’automobile. Pour prouver cette affirmation, je vous donne quelques exemples réels, parmi plusieurs possibilités :

– J’ai deux copains (qui sont en Europe) qui conduisent 2 voitures de même marque (Mercedes). L’une a été immatriculée pour la première fois en 2002 (voiture âgée de 11 ans) et l’autre en 2008 (voiture âgée de 5 ans). Le véhicule de 11 ans a roulé 110 000 KM et a passé le contrôle technique sans problème. Celui âgé de 5 ans (ancien taxi) a parcouru 297 000 KM et doit repasser le contrôle technique après la correction de problèmes de frein et de direction.

Avec la loi sur l’importation des véhicules, la voiture qui a 5 ans (malgré son kilométrage et ces problèmes techniques) pourra être importée au Sénégal, en revanche celle de 11 ans (de meilleur état, kilométrage presque 3 fois plus faible et aucun problème technique) n’a pas le droit d’être importée au Sénégal. Quel paradoxe !!!

Les bus (ou cars) sont souvent impliqués dans les accidents de la route au Sénégal. Je rappelle que ces bus sont concernés par la loi sur l’importation des véhicules. Je défie quiconque qui peut acheter un bus de plus de 50 places et âgé de moins de 8 ans en Europe à moins 30 000 euros (20 millions de FCFA), sans compter les frais de transport et de dédouanement au Sénégal.

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Donc, beaucoup de bus qui font le transport en commun au Sénégal, vu leur état de dégradation avancée, auraient probablement plus de 20 ou 30 ans. Je peux vous assurer qu’en occident les autocars assurant le transport en commun, ont dans leur majorité plus de 15 ans et sont dans un état irréprochable. Je parle en connaissance de cause.

Donc, vous comprendrez que la corruption fait que certains autocars qui seraient âgés de plus de 20 ans passent la douane sans aucun soucis et auront la possibilité de rouler au Sénégal.

2- L’indiscipline et la méconnaissance du code de la route de certains chauffeurs

Ces 2 éléments sont intimement liés aux conditions d’obtention du permis de conduire au Sénégal.

Je ne vous apprends pas que quand vous passez votre permis au Sénégal, l’inspecteur des mines vous demande de faire seulement un créneau arrière. Si vous réussissez cet exercice sans problème, vous avez votre permis en poche. Un reportage édifiant (avec images à l’appui) a été réalisé récemment par une chaine française (D8) sur l’achat des permis de conduire au Sénégal et la corruption en chaîne qui gangrène ce secteur. Et pourtant, aucune sanction n’a été prise par le ministre du transport alors qu’il dispose de suffisamment d’éléments pour agir.

Les chauffeurs seraient certainement plus courtois sur la route s’ils savaient qu’à la moindre erreur, ils risquent une sanction allant de la suspension à l’annulation du permis.

3- L’insuffisance et la mauvaise qualité des routes

Certes ces dernières années des efforts ont faits pour construire des autoroutes. Il faut le reconnaître même si ces autoroutes ont probablement plus coûtés qu’elles ne le devraient. Leur qualité laisse aussi à désirer car dés qu’il pleut toutes les routes sont inondées et deviennent très cahoteuses dans les semaines ou mois à venir et seront par la suite impraticables.

Le transport de manière générale et la qualité des routes en particulier représentent un maillon très important dans le développement d’un pays. Si les routes sont bonnes, les déplacements seront certainement beaucoup plus faciles et les chômeurs, par exemple, n’hésiteront pas à faire des dizaines voire des centaines de kilomètres pour aller chercher du travail.

LES SOLUTIONS

Je n’ai pas la prétention de détenir les solutions mais j’émets juste des mesures qui pourraient régler ou améliorer la situation et sauver par la même occasion des vies humaines.

1- LE RENOUVELLEMENT DU PARC AUTOMOBILE

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Certes, l’Afrique ne doit pas accepter de devenir la poubelle de l’occident mais ceci ne doit pas être un prétexte pour nos dirigeants de prendre des décisions dénuées de sens. On peut bien sûr imposer une loi permettant de réguler l’importation des véhicules d’occasion mais cette loi ne devrait pas être seulement basée sur l’âge des véhicules car, je le répète, la qualité d’une voiture ne dépend pas de son âge.

Le Sénégal n’est pas un pays producteur de véhicules automobiles et le niveau de vie de sa population est tellement faible que même pas le ¼ des Sénégalais n’a les moyens d’acheter une voiture neuve. Donc, pour quel intérêt nos dirigeants veulent priver de moyens de transport fiables à une frange importante de sa population ? La complaisance, les lobbying sur le dos de la population et le favoritisme étaient certainement les motivations qui ont conduit à la mise en place de ces lois et règlements sur l’importation des véhicules d’occasion.

A qui profite cette loi ?

A ceux qui utilisent l’argent du contribuable sénégalais pour s’acheter des voitures neuves : ces députés, ministres, conseillers, etc. Ces autorités et leurs familles ne ressentent même pas les difficultés du reste de la population à se déplacer dans les grandes villes et à l’intérieur du pays.

Aux vendeurs de véhicules neufs qui doivent se frotter les mains. Y’aurait-il un deal entre ces concessionnaires de véhicules neuves et l’état ?

A ces banques, le plus souvent, étrangères qui prêtent avec des taux d’intérêt inadmissibles à ceux qui ont un petit salaire et qui souhaite acheter une voiture.

Cette loi, en revanche, prive le sénégalais moyen qui aurait un salaire qui lui permettrait de s’acheter une voiture d’occasion de bonne qualité sans se ruiner.

Elle prive aux jeunes entrepreneurs qui veulent investir dans le transport automobile afin de donner à la population des véhicules, certes d’occasion, mais de meilleures qualités que les cercueils roulant qui tuent tous les jours au Sénégal.

Savez-vous que les voitures communément appelées « 7 places » ont été fabriquées dans les années 70 ?

Savez-vous qu’on peut acheter une voiture d’occasion de 7 places fabriquées en 2007 ou 2008, (donc plus moderne et plus fiable), à 3000 ou 4500 euros (2 millions ou 3 millions de FCFA) en Europe?

Solution : Etant donné que la qualité du véhicule ne dépend pas de son âge, il me paraît plus logique et juste de se baser sur le contrôle technique du véhicule pour dire s’il est en état d’être importé ou pas.

En pratique, toute voiture importée ne pourra être débarquée sur le port de DAKAR que si elle justifie d’un contrôle technique valable datant de moins de 3 mois. Elle ne pourra également rouler au Sénégal qu’après avoir passé un nouveau contrôle technique.

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Cette méthode permettra de s’assurer que les véhicules importés seront de très bonne qualité même s’ils sont âgés de plus de 8 ans.

L’offre en véhicules de bonne qualité sera supérieure à la demande, ce qui va engendrer une baisse significative des prix des véhicules et donc, le sénégalais de la classe moyenne aura la possibilité de s’acheter une voiture afin de faciliter ces déplacements quotidiens. Les transporteurs pourront utiliser des véhicules de meilleure qualité et par conséquent qui feront moins d’accidents.

Dans ces conditions, il faudra absolument éliminer de la circulation toutes les vieilles voitures (taxi-clandos, car-rapides, Ndiaga Ndiaye, camions-cercueils,…) en réalisant des contrôles techniques sans complaisance. Il faudra donc que les centres de contrôle technique soient dotés d’outils de qualité et que surtout les techniciens chargés de contrôler les véhicules ne soient pas corrompus.

2- MODERNISER LES METHODES D’OBTENTION DU PERMIS DE CONDUIRE

Il faudra assainir le service des mines qui est gangréné par la corruption. Acheter un permis de conduire est devenu très banal au Sénégal, raison pour laquelle des occidentaux se déplacent exprès au Sénégal pour se procurer ce fameux sésame, indispensable pour pouvoir travailler en Europe.

IL faut préciser que le permis de conduire coûte très cher en Europe et que c’est un permis à point (12 points). Pour chaque faute commise sur la route, des points sont retirés du permis. A l’épuisement des 12 points, le permis sera retiré et le conducteur devra passer à nouveau le permis de conduire.

Il est logique que, avant de délivrer un permis de conduire à un jeune conducteur, ce dernier devrait être mis en situation sur la route dans des conditions réelles de circulation. Ce qui va forcément rendre plus difficile l’obtention du permis de conduire mais permettra de diminuer forcément les accidents de la circulation.

3- CONTRUIRE DES ROUTES EN QUANTITE ET EN QUALITE

Nos autorités devraient mettre dans leurs cahiers de charge les normes internationales pour la construction des routes. Ce qui garantira des routes d’excellente qualité.

Je précise que je ne suis ni de près ni de loin impliqué dans la vente de véhicules d’occasion et je ne suis pas directement concerné par cette loi.

J’ai fait juste un constat et je propose quelques solutions parmi d’autres qui pourront , peut être, améliorer les choses.

A méditer

Cordialement

 

C’était NGOOR

ngoorserere@gmail.com

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