Plus ma réflexion sur la pauvreté de ma nation asservie évolue, plus cette affirmation prend sens à travers cette croyance absolue que j’ai en nos territoires comme l’unique solution pour la sortie du sous-développement.
Archives journalières : 29 août 2013
“Dekeubi Da Fa Macky” ou l’argent ne circule pas. C’est la nouvelle expression qui fait florès sous nos cieux. On s’en gargarise. On en rigole. On en fait une arme de déstabilisation. Seulement, au-delà de la volonté manifeste et certainement légitime de pourfendre le régime en place, il convient pourtant de s’arrêter un instant pour s’interroger sur le discours que véhicule une telle expression et sur la logique qu’elle charrie.
Parce qu’elle est multiethnique, la société sénégalaise offre naturellement un espace public, contrairement à d’autres société où, les différences, fonctionnant comme des barrières, on a des réflexes et des replis communautaristes ou identitaires. La pluralité des ethnies et des croyances a très tôt inculqué au Sénégalais le sens quasi inné du dialogue et de l’échange multiforme. Nous sommes quasiment tous polyglottes et, par conséquent, habitués à la différence : le commerce des idées ne doit donc pas être difficile dans un environnement aussi ouvert. On entend souvent dire, pour s’en désoler, que les Sénégalais délibèrent beaucoup ou parlent plus qu’ils n’agissent. Au-delà du caractère anecdotique de cette remarque, il convient de dire que cette délibération permanente et universelle est certainement l’une des plus grandes chances de notre pays. La première brique qui fonde l’édifice qu’est l’espace public est fournie par le sentiment d’égalité dans la prise de parole et dans la liberté d’expression de son point de vue. Dès lors que tout le monde se sent partie-prenante dans la gestion des affaires publiques, il y a constitution d’un espace public.
Alors que la date butoir de 2015 fixée pour les Objectifs du Millénaire (OMD) 1 pour le développement approche, les Nations Unies intensifient ses efforts pour favoriser le débat sur ce qu’il convient de faire pour une meilleure promotion du développement dans les pays pauvres. Les résultats de ces discussions devront façonner les politiques et les investissements visant à stimuler la croissance du PIB, le renforcement du capital humain et promouvoir une prospérité plus inclusive.