Le rapport sur l’état de la gouvernance publique au Sénégal que l’IGE vient de présenter, et qui couvre la période du 1er janvier 2008 au 31 juillet 2013, constitue un évènement important qui doit être salué et encouragé. Les faits que révèle ce rapport donnent froid au dos. Ils sont dévastateurs car ils sont aux antipodes des discours déclamés à longueur de journée à travers les médias, les meetings politiques, les rencontres religieuses et les activités sociales de toute sorte. Ils sont en parfaite contradiction avec la posture affichée par de nombreux responsables sénégalais et donnent l’impression que nos élites politiques et administratives ne sont, généralement, mues que par la volonté de s’enrichir à tout prix. Les faits exposés par le rapport renvoient à l’image d’un poisson qui a commencé, s’il ne l’est déjà, à pourrir par la tête. Nous commencerons par rappeler, brièvement, certains de ces faits avant de procéder à l’analyse du rapport.