Je suis tombé des nues quand la dame ADW m’a raconté son calvaire et celui de son mari (patient ) qui devait subir une intervention chirurgicale. Je suis tellement choqué et triste pour ne pas écrire ces lignes, et dénoncer ces actes ignobles et horribles que chaque sénégalais doit combattre, au premier chef, l’État.
Après avoir littéralement soudoyé l’administration de cet l’hôpital pour enfin faire admettre son mari souffrant, cette épouse a été victime (de tentative ) d’arnaque et de racket dignes des plus grands bandits, au sein de l’ hôpital général de Grand Yoff.
A la veille de l’opération du Sieur OF au mois d’Août dernier, un major de l’hôpital , a présenté à l’épouse du patient une liste d’ordonnances qui devraient être achetées pour un montant total de 140 000 Francs Cfa . Avant même que cette dernière n’ait eu le temps de réagir, il l’entraîne dans son bureau pour lui signifier qu’il pouvait lui en vendre 4 sur la liste, pour un montant de 40 000 francs CFA. Sans hésiter, l’épouse désorientée lui remet la somme totale, sans recevoir en contrepartie une facture ou reçu.
Après avoir soigneusement rangé ses billets de banque, ce « gentil » Major, l’accompagne à la pharmacie de l’hôpital pour acheter le reste pour un montant de 100 000 francs CFA. (contre reçu et facture dûment délivrés par le vendeur).
Avec l’aide de cet infatigable Major, ce lot de médicaments, a été acheminé dans la chambre du patient… Il est à noter que le Major-samaritain avait « omis » de lui remettre les médicaments qu’il lui avait vendus illégalement dans son bureau . Il aura fallu les réclamer avec insistance pour qu’il les lui remette.
Ce comportement suspicieux a poussé Mme ADW à être vigilante et à veiller sur ses médicaments chèrement payés!
Le lendemain , après une intervention chirurgicale sans complication, le patient a été conduit en « salle de réveil ». Mais l’étonnement de la brave épouse était de constater que 80 % des médicaments prescrits n’avaient pas été utilisés. Elle a donc décidé de demander un remboursement pour ceux non utilisés.
Bien évidemment, on se doute bien que ce racketteur de Major a tout fait pour l’en décourager afin de reverser ce « trop reçu » dans son réseau de redistribution. Mais, c’était sans compter sur la détermination de cette femme indigente (qui avait tant besoin de cet argent pour nourrir ses enfants mineurs). La Pharmacie de l’hôpital, une fois encore, a démontré de la grandeur et de la transparence, en remboursant intégralement les médicaments non utilisés!
Quant au Major, il a demandé à la pauvre épouse d’attendre un autre patient qui va être opéré pour qu’il lui revende les médicaments -qu’il lui avait vendus. Ce n’est que 24 h plus tard qu’il lui affirme avoir pu les écouler … pour la modique somme de 10 000 francs CFA !
Combien de sénégalais ont été victimes de ce genre d’arnaques ou d’autres plus sophistiquées dans nos hôpitaux et centres de santé?
Certes ADW a vécu des moments très difficiles, mais a pu se défendre comme elle pouvait. Contrairement à elle, la plupart des malades et leurs familles se laissent abuser sans broncher! Elle affirme même avoir été témoin de vols de médicaments (dans la chambre des pauvres malades) de la part d’infirmiers qui sont supposés veiller sur leur santé et leur bien-être.
Le système d’arnaque et de racket (notamment pour les médicaments) engage la responsabilité et la connivence des médecins. Ces derniers sont ceux qui prescrivent trop de médicaments non-nécessaires! Vraisemblablement, il y a une raison à cela: ils se feraient verser leurs parts après revente dans des réseaux clandestins. Tout cela est inadmissible!
Je pensais que le médecin , ou plus généralement le corps médical, tenu au serment d’Hippocrate (mais sans doute est-ce devenu celui d’Hypocrite?) œuvrait uniquement dans le sens de la santé du patient, et non au profit de ses intérêts personnels ou financiers et de ceux des autres intervenants de ce domaine très lucratif. A l’évidence ce n’est pas le cas puisque la prescription de médicaments non nécessaires ne finit pas de grimper.
Je demande solennellement une enquête sur ce genre d’agissements pour démanteler et punir ces malfrats qui infestent le milieu hospitalier. Le cas de l’hôpital de Grand Yoff n’est pas un cas isolé.
Trop c’est trop!
Chouaib Coulibaly (Jacob)