Cette formule me semble plutôt une manipulation de partis politiques au niveau du territoire national qu’une décentralisation administrative au vrai sens du mot. Une décentralisation c’est une absolution de l’ancienne cartographie administrative pour un autre système plus avantageux, communicative et surtout répondant aux réalités, possibilités et opportunités de la zone et des populations. Elle permet à des représentants élus (Conseil régional, Conseil général ou Conseil municipal) de régler des affaires de l’administration locale. L’autorité affectée par l’Etat est chargée de vérifier la légalité des décisions prises par ces administrateurs locaux.
Une procédure de décentralisation administrative n’est jamais si simple. Elle demande beaucoup d’argent, une maturité politique et des vagues d’informations géographiques, démographiques, historiques, culturelles, philosophiques, éducatives et socio-économiques. Avant de rassembler ou découper, il faudrait d’abord identifier les différences et de commencer à partir d’une source d’analyses scientifiques répondant à la nature des intéressés.
Les finances constituent l’aspect fondamental dans la mise en œuvre de la décentralisation du territoire national. C’est pourquoi il est très important de concevoir une bonne politique monétaire ou avoir le contrôle de sa monnaie ; une banque centrale indépendante, et des institutions financières qui guident les opérateurs économiques. Une bourse fonctionnelle au Sénégal est une obligation ; elle permet d’assister et de regrouper les investisseurs pour une bonne participation à l’économie collective. Une structure économique doit toujours avoir une colonne vertébrale servant d’appui à ces institutions financières et tout projet de développement locale ou durable. « Sans autonomie financière ou pouvoir budgétaire, la décentralisation ressemble fort à la déconcentration ». (Loïc PHILLIP)
La décentralisation n’est rien d’autre qu’un projet de société, donnant l’occasion aux masses populaires une opportunité participative dans le fonctionnement de l’administration locale ; commune, communauté rural e ou région ; chaque citoyen aurait la chance de vivre dans une culture administrative transparente et progressive. Il faudrait du sérieux, du professionnalisme et de l’éthique pour vraiment aborder scientifiquement l’exercice.
Ce qui se passe au Sénégal est plutôt une déconcentration du pouvoir politique pour une détérioration de la topographie naturelle de l’administration publics ; juste pour permettre un contrôle électorale pas plus. Le Docteur Cheikh Anta Diop est un éminent Sénégalais. Aussi, nous a-t-il légué un projet de décentralisation qui aurait développé notre nation depuis des décennies mais malheureusement des mentalités de colonisés et la représentation impérialiste nous détournent de cette opportunité salvatrice. Ainsi, ce nouveau découpage prévu par le Président de la république s’apparente à celle de l’assemblée nationale où le député représente et défend son parti plus que les masses populaires qui l’ont élu.
Revenons sur l’idée du Docteur Cheikh Anta pour vraiment sauver un Sénégal qui, depuis, traine sur des foires de fantaisies animées de l’étranger. Encore mes chers frères sénégalais, le parti au pouvoir souhaiterait une modification de l’administration territoriale, juste pour occasionner un équilibre de force des partis politiques. Ce n’est pas pour une politique d’émergence ni de développement local ou durable mais une transformation du parcours habituel pour semer une confusion entre des anciens partis politiques et leurs militants. Le PS peut aller les yeux fermés sur le parcours habituel, partout une représentation électorale de même que le PDS malgré l’impopularité.
Le Sénégal a connu deux actes de la décentralisation territoriale ; l’Acte I, qui a consacré les quatre communes et l’Acte II qui a donné naissance aux communautés rurales. En 1996, sous le gouvernement de Habib Thiam, à l’époque Premier ministre, le Sénégal avait entrepris une réforme de grande ampleur plus connue sous le nom d’Acte II de la Décentralisation à l’origine de l’autonomie morale et financière des Collectivités locales, de l’érection de la région en collectivité locale et du transfert de neuf domaines de compétences dont l’Education, la santé, l’environnement, le sport, etc . Avec toute cette histoire, sommes-nous en train e forcer une autre formule de décentralisation, au lieu d’aller vers la création d’autres pôles de développement pour sortir de la pauvreté ainsi, quand notre économie sera stable, tenter d’ adapter la formule de Cheikh Anta pour vraiment faire quitter le peuple sénégalais de cette tragédie depuis plus de ½ siècle.
Pour réussir son Afrique coloniale, la France utilisait l’intelligence des Sénégalais pour pénétrer le continent noir. Partout des Sénégalais représentaient l’autorité coloniale et la capitale de l’AOF a été toujours le Sénégal ; de même que les religions ont trouvé la nation sénégalaise dans un modèle de vie apprécié et impressionnant. La France a connu des institutions et une constitution par la grâce des Sénégalais, l’assemblée du Diambour existait bien avant celle des Français et la découverte de l’Amérique ; pourquoi pas un retour à la source seulement peu de cosmétique.
Voilà un exemple du travail de nos arrières parents ; un découpage territorial extraordinaire : le Djoloff regroupant le Cayor, le Baol, les royaumes sérères du sine et du Saloum ; le Walo, le Fouta Toro et le Bambouk. Au sud du pays, l’Etat du NGabou englobait le royaume manding, la Sénégambie ; le Fouladou Kolda et la Casamance.
Election dans le royaume du cayor : Le Cadior était dirigé par le Damel élu parmi un certain nombre de candidats. Sept personnages avaient seuls le droit de choisir les candidats à ce titre. Ils formaient un Conseil convoqué et présidé par le Dieuwrigne Mboul ou grand Diaraff. Ce Conseil était composé de:- Lamane Diamatif – Bataloupe Ndiobe – Batié Gateigne – Elimane Mbale – Serigne Kab – Dieuwrigne Mboul Gallo – Diaraff Bountou Keur.
«Le Conseil étant réuni, le Dieuwrigne Mboul déclarait la séance ouverte et le candidat Damel était choisi par le Lamane Diamatif, le Bataloupe Ndiobe et le Batié Gateigne. Pour être candidat, il faut être membre de la famille royale. Le Damel doit être né dans le pays d’un prince ou d’une princesse appartenant à une branche de la famille royale, de grade Diambour, Bédienne ou Boumi Nguirane .» (Cheikh Anta Diop)
Prêt pour la Révolution des Mentalité
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Prêt pour l’Unité Fédérale et Révolutionnaire des Etats D’Afrique.
Ousmane Drame NYC USA.
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