Leadership, leadership… la clameur nouvelle! Comme d’autres apories d’une modernité décevable, c’est la nouvelle « glosse » de la classe technocratique africaine et africaniste pour dissimuler son échec multiséculaire. « L’Afrique a besoin d’un nouveau leadership », clamerait-on! Sans un tel leadership, ce Godo qu’il ne voit jamais pointer à l’horizon, sauf dans les rêves des plus incrédules et dans l’optimisme pudique des désespérés, elle serait perdue pour de bon. On aurait grand besoin d’une nouvelle génération de leaders ; comme si l’histoire était devenue incapable de placer ses charnières entre ses séquences par lesquelles nous l’expérimentons. Comme si l’échec devait rester une éternelle transition vers lui-même. Comme si la mouvance du réel n’était qu’un surplace au cœur de l’irréel.