Il n’y a pas de politique qui vaille en dehors des réalités nationales. Charles De Gaulle
Chers frères et sœurs, nous sommes normalement, si le calendrier électoral est respecté, à moins de 5 mois des élections locales. Un scrutin qui va consacrer l’élection des premiers maires, des présidents de conseils départementaux et des conseillers municipaux à la suite de la mise en place de l’acte 3 de la décentralisation. Une réforme administrative à propos de laquelle j’ai déjà fait part de mon soutien au président Macky Sall. Il s’agit en effet d’une réforme qui constitue une étape importante de l’histoire politique du Sénégal. Elle est surtout un défi et interpellation faites aux jeunes des localités sénégalaises.
Jeunes compatriotes, pour la réussite de ce projet politique, bien qu’incomplet, il faudrait que tous nous fassions de ce défi du développement local une affaire collective. Pour ce faire, toutes les forces vives des collectivités sont mises devant leur responsabilité de prendre part à la construction de leur localité respective. Ainsi, pêcheurs, agriculteurs, éleveurs, étudiants, jeunes diplômés, fonctionnaires de l’Etat ou cadres du privé, tous ont une partition à jouer dans cette construction locale.
Au premier plan, les jeunes ont plus que jamais rendez-vous avec l’histoire. Nous avons longtemps considéré que Dakar était la seule ville où tout était possible. Aujourd’hui, la capitale envie aux contrées de l’intérieur leurs vastes terrains, leurs eaux et leurs terres propices à l’agriculture et leur atmosphère paisible.
L’exode rural a été et demeure encore un déséquilibre démographique et économique dont souffrent nos villages et hameaux. Or nos localités regorgent de potentiels naturels et humains.
Nous continuons encore et toujours à déplorer l’absentéisme de nos maires et de nos présidents de conseils ruraux actuels qui nous gouvernent en vivant à la capitale. Je suppose alors que nous ferions mieux à leur place.
Enfin, à cause du comportement de certains « politiques », nous continuons encore, pour la plupart, à considérer que l’engagement politique est une perte de temps. La politique est sale dit-on souvent. Alors impossible pour les hommes « intègres » de s’y adonner. Pourtant, cette politique dont nous avons si peur n’est rien d’autre qu’une façon de servir les populations en se donnant totalement à la satisfaction de leurs besoins.
Je crois ainsi que la réforme de la décentralisation en vue est une opportunité qui nous est offerte de nous adonner à la correction des erreurs du passé. En effet, du Programme Nationale de Développement Local (PNDL) au Programme d’Eau Potable et d’Assainissement du Millénaire (PEPAM) en passant par les Plans Locaux d’Hydraulique et d’Assainissement (PLHA) – la liste est loin d’être exhaustive – sont autant de plans et programmes réfléchis pour le développement local, au mieux par les techniciens des ministères concernés et au pire, par des employés d’ONG et d’institutions internationaux. Ce qui fait que la mise en place de ces mécanismes a jusqu’ici fait défaut dans le sens où ils sont conçus en dehors des réalités locales. Le temps est alors venu de mettre en marche des stratégies de développement local pensées et conçues par des populations, techniciens et ingénieurs locaux.
Il est temps pour nous de bannir cette attitude consistant à tout attendre de l’Etat. Celui-ci nous y aide en souhaitant rendre effectif l’idéal de la politique de décentralisation.
« L’évènement » en actualité est le Plan Sénégal Emergent lancé par le président Macky Sall et qui fait l’objet du groupe consultatif de Paris. Malgré, les promesses de milliards faites, elles resteront vaines si les plans et programmes proposés aux investisseurs ne sont pas endogènes. Et en tant que jeunes élus locaux, techniciens ou simple citoyens, nous devons être artisans de ces orientations stratégiques.
Mamadou DIOP
diopthemayor@gmail.com
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