Les graines du PDS (Parti Démocratique Sénégalais), du moins, celles issues du « tri sélectif » et admises au semis ont germé… Les plants sont tout verts et, même sans intervention de mains savantes, nous osons espérer que les fruits de la première récolte à l’échéance 2017 ou 2019 seront des Organismes Génétiquement Modifiés (OGM), sans péril pour le sénégalais et pour son environnement.
Les chiens ne font pas des chats dit-on. Les mêmes causes produisant les mêmes effets. Nous observons, pour les deux premières années du mandat de Macky SALL, que le système reste le même… Seules les variables ont changé. Abdoulaye WADE est un pragmatique, mais téméraire ; submergé par « Un Destin pour l’Afrique »…et le Sénégal en guise de tremplin. Il avait oublié de nettoyer dans son entourage et de s’accompagner de ressources humaines nécessaires à la réalisation de ses ambitions dans le respect des normes et institutions… Le président Abdoulaye WADE avait fini par devenir un chef à la tête d’un «Etat informalisé». L’élève, devenu maître, est aussi un pragmatique qui semble avoir tiré les leçons des écarts et maladresses de son ex-mentor : Macky SALL est un pragmatique prudent. Cette prudence qu’affiche le Chef de l’Etat ne doit pas apparaître comme une insuffisance au niveau des sénégalais qui sont encore en attente de signes annonciateurs de meilleurs lendemains… Il est vrai que c’est le difficile qui est le chemin, mais il ne faut pas se perdre ou patauger dans le difficile ! Le temps presse et les leçons de 2012 doivent être retenues…
Le Plan Sénégal Emergent proposé sous mandat du Président Macky SALL est la troisième version d’un plan d’émergence initié par le gouvernement de Mamadou Lamine LOUM sous la présidence d’Abdou DIOUF. Le premier ministre d’alors s’était fixé l’objectif « Sénégal Emergent en 2010 ». Le Président Abdoulaye WADE, arrivé au pouvoir en 2000 avait revu les ambitions et changé d’horizon temporel : 2015 plutôt que 2010. Un plan Sénégal Convergent, adoptant une logique de groupe et d’alliances synergiques de groupes doit être un préalable à tout projet d’émergence…
La configuration du monde aujourd’hui place l’Afrique dans une situation favorable à son émergence… Nous n’avons pas besoin d’aller nous livrer à des séances de danse du ventre pour décrocher des moyens de notre décollage tardif… C’est plutôt le monde qui a besoin de cette Afrique où tout est à faire et affaire. Les économies occidentales sont saturées. Toutes les opportunités sont dans les pays sous-développés et/ou émergents… Les taux de croissance en Afrique sont encore paradoxalement assez faibles (nous aurions dû avoir aujourd’hui des taux à deux chiffres)… Les ressources financières nécessaires à l’amélioration de nos performances ne se glanent pas, elles se créent, mais avec du « sang neuf », dans tous les sens de l’expression. Les pays africains qui s’en sortiront le mieux seront ceux qui privilégieront le développement d’infrastructures, de processus de productions agricoles et industrielles, de transformations locales par les ressources humaines nationales ; ce qui passe par une bonne formation, ciblée sur les priorités et les nécessités de l’heure. Le Sénégal présente des atouts ; sa stabilité, sa position stratégique, ses infrastructures (même s’il y a encore du chemin surtout en matière de logistique et de réseaux…) et les ressources humaines sont des arguments qui peuvent se passer de VRP (Voyageur Représentant Placier). Le problème est de rester vigilant et de ne pas engager le pays dans n’importe quoi. « Les Etas n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts ». L’actualité internationale et les attitudes divergentes des occidentaux face à la Russie confirment encore une fois, cette affirmation du général Charles de GAULLE… En effet, pendant que les pays comme la France, l’Allemagne et les Etats Unis essayent timidement de brandir des sanctions économiques, l’Angleterre se manifeste par son absence et son indifférence, foulant ainsi ses principes au profit d’intérêts à préserver… La Russie de Vladimir POUTINE n’est pas le Cuba de Fidel CASTRO !
Pour revenir sur la durée du mandat, source de polémiques ; la volonté de la ramener de sept à cinq ans est dépourvue de toute base légale ou constitutionnelle. Macky SALL s’est engagé devant le peuple sénégalais pour sept ans… L’éthique de sa responsabilité devrait alors l’emporter sur l’éthique de sa conviction. Autre observation ; deux septennats valent presque trois quinquennats. Une stratégie consiste souvent à proposer la règle des deux septennats pour contourner la limite des deux mandats de cinq ans. A bon entendeur…
Si le mandat présidentiel était un contrat de travail, on aurait pu dire que la période d’essai permet aux insatisfaits d’y mettre fin… Mais un mandat présidentiel de sept ans dure sept ans… Le Président peut s’il le souhaite, initier une révision constitutionnelle pour la prochaine échéance…
Encore cinq ans, le temps de l’espoir…
Ahmadou FALL
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