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Ces Fornicateurs Qui étranglent La Morale

Avec les Tic (technologies de l’information et de la communication) tout devient presque instantané. L’interconnexion et l’interactivité font de notre monde un « village planétaire » dont le cœur est l’électronique. Le progrès technique détermine le développement de l’audiovisuel. Les organes de presse ont leurs pages web et l’information se déplace à la vitesse de la lumière.

Les révélations sur les scandales sexuels défraient souvent la chronique et font le tour du monde en quelques secondes, surtout lorsque les incriminés sont de grandes personnalités. De plus en plus, les révélations éclaboussent les hommes politiques, les dignitaires religieux, ecclésiastiques, les maîtres d’écoles coraniques, les enseignants, les journalistes…Ce qui était hier arrangé à l’amiable et gardé secret, commence aujourd’hui à être dénoncé et puni.

En furetant les documents d’archives et en recueillant les témoignages de la tradition orale, on se rend compte que l’apparence de piété de nombreuses personnes cache souvent une sexualité torride. Les saintes nitouches et certains prédicateurs s’adonnaient à ce jeu favori de la sexualité débridée que les passionnés appellent « sport arabe ».

Nombreux furent les dignitaires, notables, négociants, traitants ou hommes d’affaires qui avaient trompé leurs épouses en s’adonnant à des séances de partouze pour éteindre le feu de leur excitation, avec consentement ou non de la femme. De ces plaisirs fugaces naquirent une marmaille de bâtards bambins. Mais, le plus souvent, les scandales sexuels étaient aussitôt étouffés dans l’œuf. La loi de l’omerta était décrétée : tous motus et bouches cousues. Le fils adultérin était persona non grata dans le domicile de son géniteur.

L’adultère, en tant qu’infraction aux prescriptions de la morale, avait poussé de dignes et fidèles épouses à demander le divorce.

Les réclamations de la part de l’héritage par les enfants illégitimes entraînaient des querelles de succession et des litiges dans les tribunaux musulmans ou Palais de Justice. Il va sans dire que beaucoup de personnes violaient le pacte de fidélité conjugale. Ces genres de pratiques sont encore légion aujourd’hui.

Dans de nombreux villages à l’intérieur du Sénégal, le droit de cuissage est une réalité. De jeunes filles vierges sont abusées par les « rois thaumaturges » qui, après satisfaction de leur libido, les abandonnent aussitôt comme des canettes jetables. Ailleurs, ce sont des pères ou mères de familles vivant dans l’extrême pauvreté qui « vendent » leurs filles à de riches sénescents à la recherche d’une cure de jouvence.

Ceux qui s’approchent des grandes personnalités découvrent les mœurs légères de certaines femmes et le penchant accentué de quelques hommes vers l’amour charnel. Dans le silence des alcôves ou des bureaux, les obsédés et les fornicateurs indécrottables font fi de la morale et commettent des délits sexuels.

Ces dévergondés ont parfois le toupet d’occuper les plateaux de télévision et d’utiliser les ondes de la radio pour nous donner des leçons de morale. Il suffit d’écouter les émissions de certaines radios privées les samedis et dimanches après minuit pour se rendre compte de l’intensité de l’activité sexuelle au Sénégal et de l’hypocrisie de certaines personnes qu’on considère comme des éducateurs.

En entendant parler les certains criminels sexuels, on finit par réaliser que la honte et le ridicule ne tuent plus au Sénégal. Comment peut-on être condamné pour viol sur une fille et avoir l’outrecuidance de demander les suffrages des Sénégalais à l’occasion des prochaines élections locales ? Ce serait un précédent dangereux de leur confier des collectivités locales. En le faisant, on banalise le péché de chair et on étrangle davantage la morale. L’exhalaison de la fétide odeur des fornicateurs est étouffante et asphyxiante.

L’odeur de la fornication attire les mouches et les moucherons et pollue l’atmosphère. Les violeurs, les libertins, les immoraux et les fornicateurs feraient mieux de ne pas s’afficher publiquement. Leur souillure est indélébile. La morale, l’éthique, la droiture et la rectitude leur demandent de faire profil bas et de s’en aller. Nous refusons un blanchiment politico-médiatique pour des gens connus pour leurs turpitudes.

 

Mamaye NIANG

Professeur d’Histoire et de Géographie

mamayebinet@yahoo.fr

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