En octobre 2009, nous avions publié une tribune pour dénoncer les conditions de création de ce machin de « Cored », pour ne pas dire cet outil idéologique d’une bande de copains qui cherche à se donner bonne conscience.
Sachant que le peuple sénégalais s’est fait une opinion définitive sur la presse sénégalaise, cette bande de copains, refusant de se regarder devant le miroir et assumer ses propres responsabilités, a décidé de s’organiser pour désigner un coupable idéal : le soi-disant « manque de formation ».
Alors que l’histoire du journalisme montre, à travers le monde entier, que les journalistes les plus malhonnêtes sont souvent les journalistes les mieux formés pour ne pas dire ceux qu’on considère comme étant les plus talentueux (cf le livre de Serge Halimi « les nouveaux chiens de garde », Pascal Boniface, “Les intellectuels faussaires. Le triomphe médiatique des experts en mensonge” ..).
Il ne s’agit pas de l’ignorance, les journalistes qui mentent ont choisi délibérément de mentir. Les journalistes qui ont choisi leur camp et qui déforment la réalité pour mieux servir leurs intérêts le font sciemment. Et cela tout le monde le sait. Alors, arrêtons le cirque.
Certes, nous ne nous faisons aucune illusion sur cette bande de copains, jamais elle ne pointera du doigt les vrais problèmes de la presse au Sénégal, encore moins parler des vrais coupables, et sa sortie sur l’affaire Cissé Lo et la couverture médiatique des locales nous donnent raison encore une fois.
Comment cette bande de copains a pu dénoncer la couverture médiatique de l’affaire Cissé Lo sans parler de la stigmatisation de la communauté mouride ?
Lorsque des journalistes décident de blaiser la foi de millions de Sénégalais, de parler d’une communauté de millions de sénégalais sur un ton irrévérencieux, de traiter de fanatiques les millions de sénégalais qui appartiennent à cette communauté, la bande de copains choisit délibérément de fermer les yeux, parce que comme dirait mon ami Abdou Aziz Majalis, elle partage avec cette presse la même idéologie : l’anti-mouridisme primaire.
Il faut le dire très clairement, cette bande de copains n’a aucune préoccupation d’ordre scientifique. Comment, mon Dieu ! une structure respectable peut-elle se permettre une prise de position publique sur une question d’importance majeure sans faire aucune étude scientifique ?
Comment peut-elle affirmer de manière péremptoire que dans l’ensemble la couverture médiatique de la campagne des locales s’est faite dans le respect des règles de l’art, alors qu’elle ne dispose d’aucune statistique sur la question, elle ignore totalement les temps d’antennes des différents partis et coalitions de partis… Décidément, on ne pourra jamais attendre de cette bande de copains, une prise de position documentée. Soit.
Mais lorsque cette bande de copains condamne la publication des résultats par certains organes de presse, alors là, elle étale, honteusement, sur la place publique, toute sa mauvaise foi. Aurait-on besoin de rappeler que le comptage des voix et les PV sont du domaine public. Et la bande de copains, faute d’avoir le courage d’assumer pleinement ses responsabilités, ne demande ni plus ni moins que l’autocensure.
Diable, si pour une circonscription électorale donnée, un organe de presse dispose de tous les PV, qui sont du domaine public, au nom de quel principe journalistique cet organe ne devrait-ils pas les publier ?
La vérité est que pour une même circonscription électorale, deux organes de presse ne peuvent pas avoir deux résultats différents, si tel est le cas, c’est parce qu’un des organes a menti, sciemment ou bien il est manipulé, voire tous les deux organes.
Une structure sérieuse, prendrait le temps d’étudier la question, recouper les informations (plusieurs sources différentes disposent des PV, les représentants de partis, la CDA…) et désigner du doigt l’organe de presse qui a menti au lieu de demander aux journalistes de se taire. Il s’agit là, de ce que l’on appelle, une fuite en avant. On le sait, la bande de copains est bien trop paresseuse pour faire le moindre effort de recherche.
Pour revenir sur l’affaire Cissé Lô, qu’a t-on pas entendu sur Touba ? Beaucoup de journalistes se sont permis de heurter la conscience religieuse de millions de sénégalais. Des journalistes, que dis-je ? des procureurs autoproclamés de la foi, se sont permis de tancer toute une communauté.
Il faut le dire très clairement, beaucoup de membres de la communauté mouride qui ont eu la curiosité de lire les torchons, n’avaient qu’un seul envi : des crachats sur les visages des auteurs. Si nous voulons d’un Sénégal où les citoyens se méprisent, alors nous sommes bien partis.
Figurez vous, qu’un journal, le quotidien, a osé publier une tribune à travers laquelle, l’auteur soutient : « S’il est une chose que je ne comprendrais jamais, c’est comment des individus arrivent-ils à se soumettre volontairement devant d’autres individus en chair et en os comme eux ? (http://www.lequotidien.sn/index.php/opinions-et-debats/item/31430-touba–une-principaut%C3%A9-au-s%C3%A9n%C3%A9gal) ».
Mon DIEU, si cet homme ne se prosterne pas, lou yoname ci prosternation kénène ? Et en quoi les propos de cette nature peuvent-elle nous faire avancer. Ni plus ni moins, cet homme traite d’aliénée une partie de ses concitoyens. Violence pourrait-elle être plus violente que celle là ? Que fait-on de la liberté de culte ?
Et pis, la même personne s’est mis à démontrer ce qu’elle appelle « l’égoïsme de Touba ». Et la bande de copains ne pourra pas dire qu’elle n’a pas vu cette publication du journal le quotidien.
Le même journal, le quotidien, s’est indigné de la libération des personnes arrêtées dans l’affaire Cisse Lo en chargeant la communauté mouride. Le patron de ce journal s’est même permis un éditorial, titré : « Et si Béthio s’était nommé Mbacké ». Je demande à la bande de copains si un journaliste a le droit de trainer dans la boue un nom de famille, quel qu’il soit ? Ils sont même allés jusqu’à dire : « la république brulée à Touba »
Dans cette affaire, des journalistes, qui partagent ensemble l’idéologie anti-mouride ont stigmatisé toute une communauté, offensé la foi de millions de sénégalais.
Or dans les faits, de quoi s’agit-il ?
Il ne s’agit ni plus ni moins que d’un cas de violence électorale non élucidée. Et des journalistes sont partis de ce cas de violence pour présenter Touba comme une zone de non droit. Alors qu’au même moment cette même presse nous apprenait l’arrestation musclée de vendeurs d’armes à Touba. Je demande encore à cette bande de copains si dans une zone de non droit, la puissance publique peut-elle arrêter des vendeurs d’armes sans effusion de sang ?
Je demande également à cette bande de copains, depuis 1960, combien de cas de violences électorales ont été élucidées dans les règles de l’art ? Aucune. Alors pourquoi stigmatiser Touba ? Mieux, durant cette campagne des locales de 2014, combien de cas de violences ont-ils été élucidés dans les règles de l’art ? Des édifices publics n’ont-ils pas été endommagés ? Le maire de la capitale et la premier ministre ne s’accusaient-ils pas de violences ? Ces cas de violences ont-ils été élucidés ? Les auteurs et les commanditaires ont-ils été poursuivis ?
Enfin, j’ose croire que cette bande de copains demandera à sa presse de parler avec respect de la communauté mouride et d’éviter de la stigmatiser.
Il faut le dire, pour terminer, s’ils ne sont pas prêts pour respecter notre communauté, qu’ils sachent que nous autres talibés nous n’avons que mépris envers eux.
Sadikh DIOP
Administrateur de l’observatoire de l’information et des médias
Diopsadikh19@hotmail.com