Le Colonel Abdou Aziz Ndaw nous apprend dans son ouvrage qu’il avait préalablement observé le silence (« silent option ») des procédures pendant une longue période, en adressant ses requêtes à qui de droit. C’est ensuite, faute de recevoir les réponses attendues, que le Colonel s’est finalement résolu à la « voice option » pour parler comme Anthony Oberschall, à prendre la parole publiquement à travers un ouvrage. Cette prise de parole est pour certains une imprudence inutile ou un acte revanchard, et pour d’autres une violence illégale contre le bien suprême de l’Etat, sans jugement a posteriori. Quoi qu’il en soit, cette publication rentre dans le cadre de ce qu’on peut appeler un dévoilement, une dénonciation, visant à limiter ou à sanctionner des usages non encadrés du secret par le pouvoir politique ou l’Etat. L’intérêt de cette prise de parole n’est pas seulement d’informer le citoyen sur la manière dont en haut lieu on s’occupe de ses droits, de sa sécurité et du bien public, mais de montrer l’importance d’une science du secret en politique, d’un intérêt intellectuel et documenté pour l’usage du secret en politique.