J’écris pour peu de suffrage, je m’assujettis à aucune critique, j’accuse…
La Dame « Ecole » a été et demeurera pour toujours l’accoucheuse par excellence des compétences et des ressources intellectuelles, forces bâtisseuses de notre République. Cette « Dame » mérite de hautes considérations…
Aujourd’hui, c’est une lapalissade de dire que notre école est un grand corps malade…
L’école est lacérée, désacralisée, ses principes, galvaudés, ses orientations dévoyées, et par conséquent, la qualité de sa production laisse à désirer…
Chercher à trouver des coupables reviendrait à dédouaner certains, alors que tout le monde est coupable…
J’accuse…
J’accuse cet enseignant pour qui, le métier d’éducateur n’est qu’un gagne-pain… Il n’a peut-être pas compris que la connaissance n’a pas de prix, elle n’est nullement monnayable…
Jean Jacques ROUSSEAU disait : « le métier d’éducateur est si noble qu’on ne saurait l’exercer, pour de l’argent, sans se sentir indigne de le faire… »
J’accuse cet instituteur frivole qui, sans souci, n’a jamais visité les instructions officielles de 79; cet enseignant candide qui ne consulte pas les textes qui le régissent, ignorant éperdument l’esprit et la lettre de la loi d’orientation 91-22 du 16 Février 1991…
A chaque fois qu’il est convié à un séminaire pédagogique, sa seule préoccupation est de savoir le montant des émoluments… Il ne prend pas de recul pour toujours, peaufiner sa pédagogie qui, à tout point de vue, ne doit pas souffrir d’efficience et d’efficacité… il n’est donc pas un Technicien de l’éducation mais plutôt, un manœuvre pédagogique.
J’accuse, cet éducateur qui se soucie peu de ses apparences. Qui ne sait pas qu’à travers sa personnalité, son engagement et sa passion du métier, il apprend aux jeunes gens, comment vivre et devenir un bon citoyen.
Le bon citoyen, c’est l’individu de la société qui pense plus aux autres qu’à sa propre personne, qui, s’unissant à eux, n’obéit pourtant qu’à lui-même et reste aussi libre qu’au paravent…
Un citoyen, préférant l’outil au lit; qui paie de sa personne et cherche la gloire…
J’accuse et je condamne l’instituteur qui, abusant de son autorité, foule aux pieds les droits de son élève.
Je veux parler de ces enseignants indélicats qui, sans scrupule, violentent les enfants sans raisons valables.
Le système doit se départir de cette horde d’enseignants. Ils effritent et fragilisent le cordon ombilical qui doit exister entre l’enseignant et son élève ; du coup, ils cassent toute la dynamique d’apprentissage et la légitimité de l’action éducatrice.
L’enseignant, n’accordant aucune valeur à l’assiduité, la ponctualité, la probité, mériterait-il sa place à l’école ?
Il sera toujours acre d’en parler, comme jadis, mais il le faut…
Je ne rentrerai pas dans le pourquoi de ces actes répréhensibles car, le Comment est scientifique mais le Pourquoi est toujours métaphysique. Ce type d’enseignants, avec leurs pratiques virales, gangrènent et polluent l’environnement scolaire.
Nous, enseignants, nous sommes doublement fondés de pouvoir. La Nation nous a concédé le pouvoir d’instruire ses jeunes citoyens, les parents d’élève, le pouvoir d’éduquer leurs enfants….
Louis DUMAS, dans son ouvrage, Au pieds du mur, pose cette question à tout éducateur : « la société t’a donné ce qu’elle a de plus cher, sa jeunesse, fleur de son humanisme, c’est un honneur, mais aussi et surtout, un devoir… Que feras tu de ses enfants ? Des hommes libres ou des esclaves ? »
Personne ne peut se dérober, nous sommes tous coupables…
J’accuse l’instituteur, tout comme son Directeur…
Je le haie, ce directeur pusillanime, sans imagination, qui n’initie et n’entreprend rien pour son école…
J’accuse et je dénonce ce Directeur, imposteur qui ne brandit son titre que lorsqu’il est question d’indemnité ou de signature. Un chef d’établissement qui fait la revue de ses effectifs que pour le règlement des cotisations…
Il n’en a cure, il n’a plus rien à prouver, il prépare tranquillement sa retraite. Voilà un homme à qui le système éducatif a donné tous les honneurs mais, il s’en soucie peu. Il est l’ami des vendeurs de livres, le complice des recéleurs de fournitures scolaires.
Son laxisme et son indulgence le poussent souvent à passer sous silence les écarts de comportement de certains adjoints véreux qui n’honorent aucunement leur profession. Pis encore, il fait dans la fraude et la tricherie de la manière la plus inconsciente, en fait, la plupart des rapports qu’il envoie à la hiérarchie ne reflètent pas la réalité.
Ce type de directeur a toujours sa cour, composée de maitres asservis qu’il faut patronner au détriment des autres qu’il faut toujours soudoyer. Ainsi, il devient la source et le pivot de toutes les discordances.
Que dire de ce directeur imbu de sa personne et de son statut de directeur, qui a le vilain plaisir de flagorner toute enseignante qu’on lui affecte…le directeur, coureur de jupon, avec ses moyens de pression.
Les directeurs d’école et les cantines scolaires…Parlons-en !!!
Beaucoup de directeurs ont été épinglés, pour fautes de gestion des dotations en vivres allouées aux cantines scolaires, placées sous leur autorité.
Si vous vous rendez chez certains directeurs « PAMISTES » (PAM : Programme Alimentaire Mondial), facile de voir quelqu’un faire ses ablutions avec un bidon d’huile vide frappé de l’insigne PAM…
Vous y restez, le soir, vous pouvez avoir la chance de croquer de savoureux beignets à base de farine améliorée et vous allez, sans doute souper d’une sauce aux lentilles flanquée de quelques morceaux de viande.
Après chaque mois de gestion, on se partage le reste du riz qui, s’épuise toujours dans les prévisions mais, en réalité, reste même plus de la moitié…
J’accuse…
J’incrimine ce directeur taré, qui nourrit même des complexes envers ses adjoints à cause d’une carence intellectuelle et pédagogique manifeste, qui n’est directeur que du fait de son ancienneté…
J’accuse ce directeur, diseur de bêtises, dindon de la farce dans toutes les assemblées auxquelles il prend part…
Je l’accuse ce directeur inélégant, sans autorité, sans charisme, toujours mal fagoté avec des étoffes qui frisent l’archaïsme…
Voilà pourquoi, l’on dit qu’une école n’est qu’à l’image de son Directeur….
Dans une école, il n’y a qu’un seul poste, c’est la direction, les autres ne sont que des adjoints. Toute autorité étrangère qui voudrait accéder à l’école, s’adressera d’abord au directeur qui détient la haute main de cette institution scolaire. Le directeur est le chef des lieux, il supervise tout ce qui se fait dans « son » ( ?) école. C’est lui qui doit entretenir le périmètre scolaire, les infrastructures et le mobilier pour en faire un bon usage.
Il doit toujours avoir à l’esprit qu’il a une équipe à manager, une institution à administrer, une image à préserver et une carrière professionnelle à parachever avec toute la grandeur que cela recommande.
Il faut le dire, il constitue le maillon le plus important du système éducatif du fait de sa proximité, présumée, des enseignants, des élèves et des parents d’élèves. Sa posture pourrait être assimilée à celle des Inspecteurs car, pour ses attributs, il est encadreur pédagogique, contrôleur, planificateur et concepteur… la seule dissimilitude, est qu’il y a, au moins, un directeur dans chaque école du Sénégal, les inspecteurs en sont au ratio d’un inspecteur pour 250 enseignants…
J’accuse…
J’accuse cet inspecteur qui ignore foncièrement, l’essence de sa mission… cet homme ou cette dame de bureau, de colloque, de séminaire, de panel, qui ne fait que manipuler des concepts pédagogiques…
J’abhorre l’inspecteur qui ne séduit pas, qui n’est ni éloquent, ni cohérent dans ses explications…
J’accuse et je condamne cette classe d’inspecteurs, pour causes et effets induits par toutes ces réformes opérées dans le système rien que pour capter les financements des bailleurs; ils savent bien de quoi je parle…
Les béni-oui-oui du système éducatif…
Ils ont toujours eu le souci de plaider pour la cause avancée par les politiques qui dirigent les institutions auxquelles ils sont rattachés. Ils n’ont jamais osé dire NON à l’autorité.
Cependant, l’avenir de notre école va à vau-l’eau du fait de ce mutisme coupable qui laisse faire sans piper mot.
Au Sénégal, l’éducation devrait être l’axe prioritaire de l’Etat qui, pourtant, affirme poursuivre l’objectif de scolarisation et d’alphabétisations universelles.
Aujourd’hui, notre système éducatif est transpercé par des programmes dits transversaux qui cachent mal les intentions du bailleur à vouloir tester une nouvelle approche pédagogique non encore certifiée. De mémoire, on peut en citer à foison…
Cette foultitude de réformettes ne fait que créer des entorses et des paradoxes dans la dynamique d’apprentissage qu’on cherche encore à harmoniser ou à standardiser…
D’autre part, J’accuse l’inspecteur qui choisit ses « maitresses », les affecte dans des postes très accessibles, les encadre, les inspecte en ordinaire comme en « extraordinaire ».
Je déteste cet inspecteur, inquisiteur qui fait le gendarme et démoralise plus qu’il n’enseigne…
Il peut toujours se glorifier d’une bonne formation mais, à l’épreuve de la plume, il ne produit que des fascicules pour dire ce qu’un tel ou un tel autre a déjà dit…
Dites-moi, qu’est-ce qu’ils ont créé d’assez spécial et d’originalement pédagogique ? Ces inspecteurs…
Dites-moi, un procédé, une méthode ou un support pédagogique qui porte la signature d’un inspecteur de ce pays…
Pourtant, ils constituent l’élite du système éducatif, ils ont été les propulseurs de toutes les réformes et de toutes les innovations pédagogiques.
A eux, revient le devoir de former les instituteurs, les encadrer, contrôler ce qu’ils font dans les classes, les sanctionner, positivement ou négativement…
Aussi, ils Sont les gardiens du système éducatif, tout l’édifice scolaire repose sur leurs épaules… Quelque part, frappés par une insuffisance d’effectif, ils renoncent volontiers à certaines de leurs prérogatives inscrites dans leur cahier de charge.
Les revers et les travers du curriculum de l’éducation de base, ils en savent beaucoup mais, peu en parlent peu parce que, simplement, une certaine volonté politique l’impose.
Hors, cette réforme curriculaire, mise en observation, nous inspire ces quatre questions :
1. Qu’est-ce qui fonde, en réalité, l’opportunité d’un curriculum ?
2. Est-ce que l’Etat a bien les moyens qu’il faut pour pouvoir le généraliser ?
3. Peut-on affirmer, qu’il y a adhésion parfaite des acteurs autour du CEB ?
4. Les enseignants sont-ils assez formés et outillés pour l’appliquer ?
On dirait qu’on est obligé de décalquer tout ce que font les blancs. Ils tracent pour nous les axes et les stratégies du développement. Ils impriment leurs marques dans nos pensées car, notre médium d’apprentissage reste toujours et encore, le FRANÇAIS, une langue étrangère et seconde…
Nous savons tous qu’une langue porte intrinsèquement, les germes de la culture de son peuple. Aujourd’hui, tous les experts en éducation, tous les techniciens en évaluation prônent pour l’utilisation des langues nationales dans la transmission des connaissances qui doit d’abord nous aider à savoir:
« QUI SOMMES NOUS ?
Il faut nécessairement, des efforts de reprofilage pour adapter les innovations pédagogiques à nos réalités socio-culturelles… toute situation d’intégration doit être suffisamment significative et pour cela, elle se veut réelle, factuelle, culturelle et cultuel…
L’ARED a fini de démontrer, de par les expériences qu’elle mène qu’il est beaucoup plus idoine d’enseigner nos enfants par leurs langues maternelles, qui sont, pour la plupart, codifiées. D’ailleurs, presque tous les acteurs du système éducatif soutiennent la même thèse…
Les résultats de la généralisation du nouveau curriculum montrent à suffisance que la Gestion Axée sur les Résultats (GAR) n’a été qu’un concept vide et aveugle ou bien son application a connu des biais. Avec le Certificat de Fin d’Etude Elémentaire (CFEE 2013/2014), on récolte un taux de réussite de 32 %.
J’accuse…
J’accuse les inspecteurs mais, ils ne sont pas les seuls coupables…
L’Etat est le premier coupable, le seul responsable…
Un Etat qui laisse faire…
Cet Etat gloriole, qui se vante d’avoir payé les salaires ou d’avoir donné du lait, des blouses ou quelques paquets de cahiers à l’école…
J’accuse de toutes mes forces, l’Etat qui fait semblant et qui, au lieu d’investir dans l’école, en fait sa vache laitière.
Un Etat qui détourne, sans scrupule, les objectifs des financements alloués à l’école et ne parle plus d’éducation mais, plutôt de scolarisation.
Le contraste sémantique est clair et net : l’éducation de qualité ne rime pas avec la quantité et la scolarisation en quantité ne donne pas la qualité…
Je le condamne, l’Etat adepte de la politique des effectifs et des chiffres.
Je l’accuse de discrimination, d’iniquité, d’illégalité et de tout acte arbitraire, posé dans le système éducatif sans même recueillir l’avis du peuple…
Pour preuve, on n’a pas encore légiféré sur la suppression de l’entrée en sixième mais, de fait, celle-ci a été supprimée. Il existe même des élèves, pour qui, les parents, demandent vivement, leur redoublement faute d’avoir le niveau requis.
L’Etat, prompt à signer des accords avec les enseignants sans se donner la peine de les honorer.
Il transfère les besoins d’éducation aux collectivités locales sans transférer des ressources d’accompagnement…
A y voir de plus près, l’Etat a ses priorités et ses urgences ailleurs et, semble-t-il, l’école se trouve être la cadette de ses soucis.
Je dis, après le pain, l’éducation doit être le principal souci pour un peuple épris de développement…
Pour la petite histoire…
Franklin Delano Roosevelt, Président des Etats Unis d’alors, soutenait et défendait la cause ECOLE, il disait: « Si vous trouvez que l’éducation coûte cher, essayez l’ignorance… »
Beaucoup d’autres icones de l’histoire se sont battus pour que l’éducation soit un Droit légitime et inaliénable pour tout enfant de ce monde.
Au lendemain des indépendances, le Sénégal fut l’un des pays francophones les plus avancés dans le domaine de l’éducation et la formation.
Notre pays a hérité de l’administration coloniale, un système éducatif de très haute qualité, disposant déjà de l’essentiel infrastructurel pouvant accueillir même des élèves et étudiants de la sous-région. L’Etat Sénégalais a été toujours soucieux et préoccupé par l’instauration d’un système éducatif efficace et efficient.
La politique menée dans le cadre du Programme Décennal de l’Education et de la Formation (PDEF), devenu P.A.QU.E.T, a permis une évolution positive des indicateurs quantitatifs pour le primaire. Cependant, ces avancées notoires cachent mal les importantes lacunes et disparités qui continuent de caractériser le système éducatif sénégalais.
Le taux d’achèvement est peu élevé et le taux de scolarisation reste très faible dans certaines localités.
Des problèmes d’infrastructures et d’effectifs pléthoriques existent dans plusieurs régions.
La précarité du statut de certains enseignants provoque des conflits sociaux récurrents qui sont néfastes pour la qualité de l’enseignement.
Il existe d’importantes inégalités d’accès à l’éducation, surtout dans les zones rurales.
Et pour parler franco, le système éducatif du Sénégal, n’est nullement démocratisé. Il est alors temps de penser à l’éradication ces inégalités discriminatoires.
Et pourtant, la Loi d’orientation de l’Education Nationale (91-22 du 30 Janvier 1991), stipule en son Article 5 que : « l’école sénégalaise est publique laïque et démocratique, elle doit donner à tous, des chances égales de réussite. Elle s’inspire du droit reconnu à tout être humain de recevoir l’instruction et la formation correspondant à ses aptitudes, sans discrimination de sexe, d’origine sociale, de race, d’ethnie, de religion ou de nationalité ».
L’UNICEF reconnait à tout enfant le « Droit à l’éducation », les Objectifs du Millénaire pour le Développement (O.M.D) prônent pour « une scolarisation universelle en 2015 », le Forum de Dakar (26 au 28 Avril 2000) se veut la sentinelle d’une « Education de Qualité pour Tous »… bref, les slogans sont nombreux mais, le combat se trouve être le même, plus actuel que jamais.
A l’épreuve de la pratique, ces bonnes intentions se heurtent à d’énormes aspérités plombant, à tout point de vue, les performances de notre système éducatif.
Présentement, notre paysage scolaire laisse constater un contraste assez alarmant… il semblerait qu’il existe deux types d’écoles:
« l’école urbaine » et « l’école rurale»
Dans le monde rural, les écoles manquent de tout…
Une absence notoire de murs de clôture, de toilettes, d’eau courante, d’intrants pédagogiques, de salle de classe d’assez bonne qualité etc… caractérise ces établissements du Sénégal des profondeurs.
Il est temps…
Il est temps de penser à démocratiser davantage le système éducatif, c’est un impératif moral et juridique…
J’accuse…
J’accuse tous ces vautours du systèmes éducatif, drapés des manteaux de l’Etat, ministre, directeur, conseiller ou inspecteur qui ont profité de leur station pour trafiquer des diplômes, des ordres de service, des attestations de prises de service ou de détourner volontairement, les objectifs des crédits alloués à l’éducation…
J’accuse les abonnés des quotas sécuritaires avec leurs pratiques pestifères qui ont inséminé dans système les boutures de la médiocrité, l’inconscience professionnelle et le mercantilisme politicien…
J’accuse de crime contre l’humanité cette autorité académique qui recrute des enseignants sans concours ni formation initiale et leur confie des enfants pour leur instruction, C’est un acte criminel…
Voilà la source de tous les maux, les tumultes, et de toutes les turbulences qui ont fait qu’aujourd’hui, l’école se trouve du coup bloqué…
Comme si cela ne suffisait pas, voilà que des perturbations intempestives occasionnées par des séries de grèves chroniques, polluent gravement l’atmosphère scolaire depuis presque une décennie.
Cette crise a outré plus d’un et a fait couler beaucoup d’encre et salive. Le niveau des élèves baisse de plus en plus, les conditions de travail des enseignants laissent à désirer, l’école s’étouffe, les parents s’inquiètent, les amis de l’école se désolent…
Le système a complétement basculé et la situation devient de plus en plus dramatique car le mal a pris des proportions incommensurables. L’école a été, pendant tout ce temps le théâtre d’une guéguerre entre un Etat qui fait dans le dilatoire et des syndicalistes, jusqu’au-boutistes.
J’accuse…
Monsieur le syndicaliste !!!!!
Il existe une catégorie de syndicalistes qui méritent véritablement toutes les gloires et tous les honneurs…
Mais hélas, pour la plupart, y’en a qui ne font pas honneur à leur vocation…
Vous leur demandez quelle en est votre part de responsabilité ?
Les voilà qui s’empressent à répondre comme un leitmotiv: « Notre mission est de défendre les intérêts moraux et professionnels de nos militants…»
Le syndicaliste, homme d’affaires !!!
Un véritable va-t’en grève…qui déclare comme une rengaine :
« Le mot d’ordre a été bien suivi… »
« M’as-tu vu hier à la télé…? »
« Tu as suivi mon intervention à la radio… ?
« J’ai étais l’invité de l’émission…»
« Je suis en séminaire à Saly…»
« Le Ministre nous a reçu…»
Je le vois toujours, qui traine son cartable de doléances…
Oui, je l’accuse de corporatiste, d’opportuniste ne songeant qu’à son profit…
Toujours prêt à sacrifier ses devoirs sur l’autel de ses revendications…
Des revendications pouvant être qualifiées de prétentieuses, pernicieuses, vindicatives ou de craintives ; les épithètes sont nombreux…
Avec quelques amis, ils apprivoisent des documents (statuts, règlement), les affranchissent et les transmettent à l’autorité et de suite, demander à être reconnus légalement.
Ainsi, ils intègrent le grand système des acteurs de l’éducation où chaque membre est une ambition, une volonté et un engagement pouvant même devenir une obsession.
J’accuse ce syndicaliste improductif se contentant du simple fait d’être admis au banquet des grands barons du système éducatif…Un responsable syndical qui ne connait même pas le nombre d’articles se trouvant dans le code du travail.
La vocation syndicale doit être par essence, un engagement volontariste à travers lequel on traduit tout l’amour que nous éprouvons envers notre profession. Elle s’exerce à l’aide d’une bonne maitrise des conventions et dispositions régissant les droits et obligations liés au travail.
Aussi, elle requiert, pour le leader syndical, un esprit lucide, objectif et rationnel.
Il faut qu’il soit un fin négociateur, quelqu’un qui sait convaincre et non, seulement, se faire craindre. Beaucoup de syndicalistes ne savent pas négocier or, la négociation est un art qui a ses principes.
Selon Christophe DUPONT, « La négociation est l’activité mettant en présence deux ou plusieurs parties (individus, groupes, délégations…) qui, en raison de leur interdépendance, veulent trouver une issue satisfaisante et non violente à une situation exigeant de la part de chacun, la prise en compte de la réalité de l’autre ».
Dans le secteur de l’éducation, les acteurs ne négocient pas ou bien, ils le font médiocrement. Il faut toujours des années de négociations pour arriver à un protocole d’accords jamais respecté… qui trompe qui, au profit de qui et qui en pâtit ?
Il existe des syndicalistes qui négocient la veille dans les salons des barons de l’Etat pour venir le jour de l’audience, faire des simagrées et du « écoutez-moi parler », Chacun à sa façon et son style ; à qui mieux mieux…
Il y en a qui se soucient quand même de l’avenir du système qui est un outil de travail qu’il faut nécessairement sauvegarder. D’autres, par contre, chahutent en cherchant à « paralyser » le système et cela ne diffère guère à scier la sur laquelle on est assis.
Plateforme, plan d’action, tel sont leurs pratiques préférées.
Avez-vous une seule fois entendu les syndicats donner des fournitures scolaires aux progénitures de leurs militants ?
Désigner-moi une organisation syndicale qui a pensé organiser des cours de vacance gratuits pour ces enfants ?
Ont-ils pensé organiser des journées de consultation médicales gratuites au profit de leurs militants ?
Quel est le syndicat porteur de projets péri ou parascolaires ?
Ne me dites pas qu’ils n’ont les prérogatives pour le faire… n’essayez pas de me convaincre du fait de leur manque de moyens encore moins de leur manque d’imagination…
Cela ne les intéresse nullement pas !
Je résume leur dada en ces six termes :
Check off, Actes, Revendications, Grèves, Protocole, Séminaire…
Voilà ces syndicalistes qui oublient souvent qu’ils sont eux aussi des parents d’élèves…
Venons-en maintenant aux parents d’élèves…
Je pense qu’il est temps de concerter l’option d’instituer « une école des parents »
Pour la bonne et simple raison que, ceux-là doivent prendre conscience de leur lourde responsabilité dont le prophète (PSL) a, lui-même, magnifiée en ces termes : « chacun d’entre nous est un berger et il arrivera un jour où on lui demandera de faire l’éventaire de son troupeau ».
L’éducation est la tâche permanente des parents et/ou tuteurs à l’égard des enfants. Ils ont une autorité impérative et inaliénable sur le devenir de leurs descendants. Alors, ils en sont les principaux prescripteurs, il revient à eux, au premier chef, le devoir de choisir un modèle d’éducation pour leurs enfants.
Cette mission ne leur laisse aucune absolution et ce devoir, se transforme en obligation chez l’Etat. Ainsi, entre le devoir parental et l’obligation étatique, s’érige un Droit, celui de l’enfant, à disposer d’une éducation digne de son temps.
Ils ne doivent ni lésiner ni se résigner à aucun moment du processus d’éducation de leur enfants.
Ils doivent donc se dire : si nous amenons nos enfants à l’école, donnons-leur les moyens d’emprunter les sillons de la réussite. Cependant, la réalité me surprend au grand jour….
J’accuse et je dénonce le désengagement total des parents à l’éducation de leurs enfants.
J’accuse ce parent désinvolte qui se soucie peu du suivi-encadrement de son enfant…
Je condamne ce parent s’accoutumant à traiter son fils en égal.
Je constate avec beaucoup de gêne la déliquescence de la notion d’autorité qui s’effrite déjà et davantage, dans le cocon familial.
Aisé de comprendre que si on ne respecte pas l’autorité naturelle, on ne se pliera pas devant l’autorité institutionnelle….
En clair, un enfant qui ne respecte pas ses parents ne respectera point ses enseignants…
En effet, l’école est un prolongement de la famille et, plus souvent, les enfants ne font que colporter à l’école la culture première, principalement hérité de la famille.
Malheureuse, au Sénégal les parents d’élèves ne participent guère à l’investissement scolaire et attendent tout de l’Etat…
Certains parents ne connaissent même pas celui ou celle qui enseigne leur élèves, ils ne se préoccupent pas d’aller à l’école s’enquérir de leur comportement et c’est le moment de saluer l’effort que font les mamans, au grand dam des hommes.
Si vous vous rendez dans les écoles, les Comité de Gestion n’existent que de nom. C’est toujours le cercle de trois à cinq vieux retraités du quartier qui s’activent autour du Directeur…
J’accuse le parent qui n’envoie ses enfants à l’école que pour se décharger de leur turpitude, de leurs simagrées…
Je demande à tout parent de méditer profondément sur ces paroles de Platon :
« Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leur paroles, lorsque les maitres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes gens méprisent les lois, parce qu’ils ne reconnaissent plus au-dessus d’eux l’autorité de rien ni de personne, alors c’est là, en toute beauté et en toute jeunesse, le début de la tyrannie ».
La suite du pamphlet sera publiée dans trois mois. Elle abordera la part de responsabilité des élèves et celle des média.
Oumar SECK
Secrétaire Général du SIDEES.