Le Sénégal ne peut se targuer d’être absolument immunisé contre ces vents de folie qui ont eu à s’emparer de certains pays africains frères, où des franges entières de leurs sociétés ont eu à souffrir le martyr de la stigmatisation et de l’ostracisme. Nous ne sommes qu’un modeste pan, parmi tant d’autres, de la société africaine, avec ses blessures ancestrales mal cicatrisées, ses réminiscences tribales imparfaitement refoulées et ses handicapantes tares congénitales, qui auront marqué sa longue et douloureuse évolution. Lesquels écarts auront également caractérisé, en leur temps, ces sociétés dites «civilisées» qui ont eu, par exemple, à souffrir dans leurs chairs des impitoyables persécutions d’une Eglise inquisitrice médiévale, dont les battues multiséculaires auront irrémédiablement conduits au bûcher maints «hérétiques» et autres «suppôts du Diable»…