Senexalaat - Opinions, Idées et Débats des Sénégalais
Opinions, Idées et Débats des Sénégalais

Pas Une Crise Mais Une Faillite Totale De L’éducation Nationale

Pas Une Crise Mais Une Faillite Totale De L’éducation Nationale

« La recherche du savoir est un devoir sacré, il est obligatoire pour toute les personnes, Homme comme Femme. Le premier mot révélé du Coran a été “Iqra” LIRE! Rechercher le savoir ! » – Un autre hadith: «Un parent ou une nation ne peut rien léguer de mieux à son enfant qu’une bonne éducation.» Rapporté par Al Boukhary.

La multiplication des universités et Centres Universitaires Régionaux (CUR), depuis quelques temps, au Sénégal, constitue une bonne nouvelle – du moins pour ce qu’il en semble – pour l’éducation. En effet, en dehors des universités Cheikh Anta Diop de Dakar et Gaston Berger de Saint-Louis, d’autres centres universitaires voient le jour dans l’enseignement supérieur au Sénégal (Thiès, Bambey, Ziguinchor..).

L’Université de Dakar est un centre de formation de chômeurs, et de détourneurs de caisses du trésor public ou du privé. Des bourses de milliards de francs ont été investies durant ces années par l’Etat du Sénégal dont on n’a pas ou peu vu les dividendes. Beaucoup d’anciens étudiants, après avoir été formés dans nos universités, ont émigré en Occident, parfois même avec une bourse offert par l’Etat et se retrouvent aujourd’hui comme taxi-man, agents sécurité, bref servant les pays occidentaux. Le phénomène de la « fuite des cerveaux » est plus que d’actualité et doit être contrôlé pour un retour d’investissements sur la matière grise. Cet argent perdu pourrait faire faire fonctionner le Canal du Cayor pour au moins une autosuffisance alimentaire.

Nos Universités mériteraient une refondation totale, pour au moins alléger les dépenses de notre économie nationale ; des centres de recherches impuissants à la découverte scientifique. Ces centres de recherches sont faits pour du busines, elles participent naturellement aux développements des politiques, économiques et scientifiques des grandes nations. Une bonne partie du quartier de Harlem à NYC appartient à l’Université de Columbia. Par les découvertes scientifiques et les activités politiques et économiques ce centre du savoir fait fortune ; partout dans le monde l’enseignement supérieur est paye ; rien de gratuit.

A LIRE  Gestion de l'Etat : Entre effets d’annonce et manque de suivi

Depuis la découverte du carbone (14) par le docteur Cheikh Anta Diop et la brillante recherche du Dr. Souleymane Mboup sur le SIDA, on n’a quasiment pas vu de découvertes majeures malgré les sommes injectées sur la recherche. Par exemple, le Sénégal ne manquant pas de terres et d’eau pour le développement de la riziculture et avec le concours des laborantins, l’on devrait à l’heure actuelle être capable de créer des variétés de riz de qualité pour le développement de cette filière avec tout son corollaire de dividendes liées à l’autosuffisance et à l’exportation. Peut être même que ces solutions sont théorisées dans les rapports, thèses ou autres mémoires dormant dans les temples du savoir mais s’il n’y a pas une véritable volonté politique pour mettre en œuvre les recommandations de nos chercheurs, le résultat restera toujours le même : on réfléchit, on théorise et les autres l’appliquent dans leur pays.

Cependant, un diagnostic sincère de cet état nouveau mérite d’être mené. Les institutions internationales telles que l’UNESCO, l’ONU, la Banque mondiale, la BAD, l’IPAM, la Coopération internationale, pour ne citer que celles-là, investissent des milliards de dollars pour soutenir l’éducation dans nos pays. Mais l’impression qui se dégage est que nos gouvernants en profitent pour s’enrichir, sinon, comment expliquer l’infortune de l’éducation constatée de manière générale ? Pour revenir aux universités et CUR au Sénégal qui sont des exemples patents, une théâtralisation de l’espace universitaire à travers un jeu sournoisement dissimulé à l’insu des populations est un constat que j’en ai fait.

En effet, partout nos gouvernants actuels clament que plus de 35% du budget national est consacré à l’éducation, comme l’a indiqué le ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam, précisant que cela représente globalement 6% du Produit intérieur brut (PIB) du pays. Le Président Wade déclarait avoir investi les 40% du budget national dans l’éducation… Hélas, le constat est que ni sur le plan de la résorption des effectifs, ni sur le plan des résultats scolaires encore moins sur les bourses, il existe une amélioration.

A LIRE  Avec le Colonel: Pour une science du secret en politique au Sénégal

Le Sénégal possède des Universités illégitimes, un scénario qui mérite un audit de la part de ces organismes internationaux dont j’ai parlé. L’origine du projet de financement de ces « fausses » Universités, devrait être portée à l’attention des populations et de la classe politique locale. Plus tard, le remboursement de ces dettes fictives reviendra au compte du contribuable. Je parle de fausses universités ou CUR – peu importe le nom – parce que : comment expliquer une université avec des étudiants qui parcourent la ville pour trouver des salles où étudier ? Ou, mieux, une université qui ne dispose ni de bibliothèque, ni de centre de documentation, ni laboratoire encore moins d’auditorium ? Et pourtant l’administration loge dans de somptueux bâtiments avec des équipements modernes tandis que les étudiants n’ont pas d’espace capable de les accueillir : en résumé pas de campus social ni de campus pédagogique. Cela peut sembler farfelu et inadmissible mais c’est la triste réalité. Hélas! L’Université de Thiès en est un exemple illustratif. Aussi, dans cette « fausse » université les élèves des lycées et collèges partagent-ils les mêmes professeurs que les étudiants.

L’argent de l’éducation nationale appartient à tous les enfants du pays et sans discrimination ou du favoritisme ; nous avons constaté un partage arbitraire au niveau de l’affectation des fonds. Une injustice à réparer rapidement parce que l’école coloniale à vocation française bénéficie de tous les avantages tandis que l’école coranique « daaras » ne dépend même pas du ministère de l’éducation pour espérer être attributaire de fonds dans les 35%.

Selon une ONG de la place, le nombre d’enfants qui survit de la mendicité varie entre 200 000 et 300 000. En 1989, la Gouvernance estime qu’il y avait dans la région de Dakar plus de 90.000 mendiants. UNICEF : 100000 tous petits enfants survivent péniblement de la mendicité tous privés d’une assistance du gouvernement. Cependant on doit faire la différence entre le talibé (élève de l’école coranique qui parfois mendie pour se nourrir) et le mendiant tout court qui dès fois n’est pas un talibé mais qui exerce l’activité de la mendicité pour le compte d’un adulte.

A LIRE  Un sénégalais a-t-il le droit d'être a-politique ?

Avant, les étudiants formaient des associations dans les campus pour défendre leurs droits, maintenant toutes leurs structures sont politisées au grand bénéfice des partis politiques qui encombrent et dénaturent les temples du savoir, les chantres où sont enseignées les véritables valeurs républicaines pour une société équitable et juste, qui hissera nos nations vers le développement.

L’éducation doit être le principe fondamental de l’enfant qui demain servira l’Humanité, un principe qu’il ne faut nullement négliger. Ceci étant, les citoyens ont le droit de savoir toute opération menée par les autorités pour le service du peuple.

Ainsi, il y a toujours des alternatives pour réorganiser le système éducatif au Sénégal. Suivant l’étendue du territoire et à partir d’une étude démographique, il est toujours possible de décentraliser les Universités, ce qui est en train de se faire avec les CUR, mais l’organisation qui doit être le pilier du système n’existe pas, d’où la création d’université qui n’existe que de nom. Ce qui est en train de se faire au Sénégal, mérite une action populaire ; les citoyens doivent s` organiser pour secourir leurs fils. Les politiciens et syndicats n’ont rien à perdre, car la majorité de ces opportunistes envoie leurs enfants étudier à l’étranger. Les Sénégalais de la diaspora peuvent aussi contribuer, en informant les gouvernements et organisations Internationales que sans une implication responsable, l’argent octroyé pour l’éducation sera dépensé dans le vide. Nous sommes des Africains comme ceux qui nous dirigent et nous en connaissons beaucoup sur leur attitude, nous pouvons les aider pour que les bénéfices aillent directement aux véritables ayant-droit.

Prêt pour la Révolution des mentalités pour une Refondation Nationale.

Prêt pour l’Unité fédérale et révolutionnaire des Etats d’Afrique.

 

Ousmane DRAME NYC USA.

Waaxdeeg@hotmail.com

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *