Suite à l’interpellation de Mr Le Président de la République par rapport aux gaspillages nous nous sentons tous concernés par cette problématique. Donc ne sommes –nous pas tous responsables ?
Si la réponse à cette question est positive il est tout à fait possible voire très aisé d’y remédier puisque nous sommes les seuls acteurs et les seuls lésés par cette pratique contraire aux principes de l’Islam et de la Sunna du Prophète Mohamed (PSL).
Donc pour mettre fin aux gaspillages et dépenses extravagantes lors des cérémonies familiales et/ou religieuses quoi de plus simple que de se conformer aux préceptes de l’Islam, et s’en limiter aux pratiques autorisées par la religion. Comment devons nous célébrer ces principales cérémonies selon l’Islam ?
Le baptême, premier moment de bonheur pour célébrer la naissance de l’être humain est pour nous une occasion d’étaler toutes les fastes, mais en l’Islam il est recommandé de sacrifier un mouton au 7e, 14e, ou 21e jour après la naissance du bébé, et passé ce délai le papa en est dispensé donc la notion de BEUTEUL ou report est banni. Autres pratiques recommandées lors du baptême est de raser la tête du bébé de sexe masculin et donner en aumône une somme égale au poids des cheveux, et enfin lui choisir un joli prénom (Mohamed, Ibrahima, Fatima, Soukeyna, Zeynab, Bachir.….) et non un sobriquet embarrassant. Donc nos autres préoccupations culinaires (LAKH, BEIGNETS et THIEBOU YAPP) ne sont pas de la Sunna du Prophète ( PSL). Et quelle méprise faisons- nous en pensant que pour qu’il soit un GRAND HOMME il faut à notre bébé un GRAND BAPTEME ? Non !il lui faut plutôt une bonne éducation religieuse.
De façon pragmatique ce père de famille qui économise 30000F (trente mille francs) dés le premier mois de grossesse de son épouse aura en compte 270 000F à la naissance du bébé, mais cette somme suffira-t-elle pour un grand baptême ? Eh non ! Mais quand même bien suffisant pour célébrer en conformité avec les préceptes de l’Islam, et tout au plus aider à payer les frais médicaux et acheter la valise du bébé.
Le mariage un autre moment de bonheur pour célébrer son entrée dans la vie adulte est aussi une occasion pour nous de briller de mille feux, d’étaler et de dépenser toutes nos richesses. En commençant par choisir une date en début de mois ou nos poches sont pleines ou remplies de billets de banques flambant neufs, puis choisir la robe de la mariée et le costume du marié ,le lieux de la réception et enfin choisir les marraines et les parrains. Alors qu’en l’Islam le mariage se résume en ces pratiques : d’abord donner une dot selon ses moyens , et il faut préciser que plus minime est cette dot plus elle sera bénie , ensuite la célébration du mariage en présence de deux témoins et du tuteur de la mariée ,suivie d’une petite fête en l’honneur des deux familles et enfin le plus important pour le nouveau marié entretenir son épouse selon ses moyens, c’est-à-dire veiller à son logement , sa nourriture et son habillement. Donc suivant ces principes il serait très aisé pour ce jeune homme consciencieux de pouvoir se marier au bout d’une année d’épargne. En économisant 50 000 F (cinquante mille francs) par mois il se retrouve avec la coquette somme de 600 000F (six cent mille francs) mais très dérisoire pour organiser un grand mariage. Et faut-il qu’il soit grand pour qu’un mariage soit réussi ? Eh que Non !
Et enfin les funérailles pour célébrer dans la tristesse la mort de cet être qui nous a été très proche devraient être un moment de prières et de recueillement et comme le dit le Coran « s’il meurt, enterrez-le » et cet enterrement se résume en ces pratiques : le lavage mortuaire, l’habillement, la prière mortuaire et l’enterrement (la mise sous terre) et ici seules les deux premières nécessitent quelques dépenses. Donc pourquoi engageons –nous d’autres dépenses avec l’installation de tentes et de bâches, la location de chaises alors qu’on peut présenter nos condoléances avant l’enterrement. Donc il est inutile de passer la journée à la maison mortuaire obligeant ainsi la famille à organiser une cérémonie de grande ampleur voire grandiose selon le nombre de bœufs tués. Et nulle part dans le Coran il est mentionné de la nécessité d’organiser une cérémonie de 3e, de 8e, ou de 40e jour ou encore une autre en commémoration de l’anniversaire de cette disparition. Notre Prophète Mohamed(PSL) n’a jamais célébré l’anniversaire de la mort de ses proches qui l’ont précédé dans l’au-delà.
Les fêtes religieuses que nous célébrons tous en communauté selon la date choisie (Korité, Tabaski, et Tamkharit) sont aussi pour nous une occasion de dépenser sans compter, voire gaspiller nos maigres économies, car nous le faisons toujours en grande pompes et non en conformité avec les préceptes de l’Islam.
Seul le sacrifice du mouton constitue une dépense qui serait très dérisoire si nous parvenions à économiser 5000 francs par mois jusqu’à la prochaine Tabaski, alors que les autres fête religieuses sont des moments de ferveur et de prière.
Pour célébrer nos aïeux nous organisons un certain événement religieux dans notre lointain patelin et pour le réussir, nous faisons appel aux autorités administratives et locales pour un éventuel soutien matériel. Et ceux –ci pour ne pas être dénigrés ou même maudits feront tout leur possible pour satisfaire cette demande. Et ces tonnes de riz déchargées et consommées en une seule journée ne pourraient –elles pas être distribuées aux populations qui l’auraient rationnellement consommée en plusieurs mois. Pour un seul jour l’eau coule à flot avec l’approvisionnement de tous ces camions-citernes alors que le lendemain nos braves dames feront plusieurs kilomètres à la recherche de l’eau. Globalement comptabilisé tout cet argent dépensé lors de nos cérémonies religieuses pourraient servir à financer d’autres ouvrages à intérêt public tels que forage, dispensaire ou école.
Nous avons bien le droit de commémorer certains évènements religieux en communauté, mais ne serait-il pas plus bénéfique pour cette même communauté d’épargner une année sur deux cette somme colossale et l’investir pour le développement de notre patelin et demander à chaque membre de cette communauté de prier dans l’intimité de sa chambre pour ces aïeux prétexte de ces cérémonies festives.
Pour faire amende honorable acceptons que nous sommes les principaux acteurs donc les seuls responsables des gaspillages notés lors des cérémonies religieuses et / ou familiales. Donc à nous d’y mettre un terme et de voir comment utiliser ces grosses sommes d’argent à d’autres fins plus utiles à la communauté toute entière.
Entre autres effets collatéraux résultants de ces pratiques nous notons un fort taux d’absentéisme au lendemain de ces manifestations ce qui constitue un grand manque à gagner dans toutes les entreprises aussi bien dans le secteur public que privé. Alors à nous auteurs et acteurs de ces pratiques de les bannir pour toujours de notre société.
EL HADJ IDRISSA MBENGUE
SAINT LOUIS
777833890