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Ces Boulets Qui Retardent Le Sénégal

Ces Boulets Qui Retardent Le Sénégal

Oh combien nos espaces d’expression (politique ou public) sont ils envahis par une déferlante de « parfaits sachant », bavards sans nul doute, experts en tout ! Une horde affamée de « brouteurs » intellectuels façon babi (ndlr abidjan, côte d’ivoire) qui nous dirige vers les abîmes? Quand est ce que les sages parleront enfin ?

la tyrannie du « tout divertissement »

Des heures durant les antennes sont mobilisées, monopolisées d’abord par des bandes d’animateurs: publicité intempestive, musique à gogo « ya meu nex ma leu fan »  pour seul leitmotiv. Au fil des heures et des appels, les ambitions restent intactes « spéciale dédicace à ».

Pourtant, la plupart de ceux qui participent à ces émissions sont censés être sur leurs lieux de travail, d’apprentissage ou pire ont l’âge de travailler, désœuvrés? ils se rabattent sur des occupations autres. Pendant ce temps on décide pour eux, pour leur quartier, leur ville, région ou pays.

Si ce n’est pas à la radio, à la télé le pluralisme pensé salvateur finit par tuer. Des heures durant des émissions de « variétés », dont la recette ne varie point selon les chaînes. Taassu, Woyaane, pakargny il est où l’intérêt? Aye bégué leu, oui bien sûr et pendant ce temps on se dandine comme des singes.

Education Nationale paralysée, Université infestée 

Education nationale en panne et gangrenée par une horde de malfrats dont une des remarquables compétences c’est bien le détournement de fonds, demandons au ministre Mary Teuw Niane, nous serions bien avisés. En effet, l’enseignement supérieur et la recherche (si elle existe) sont paralysés, infestés par une mal gestion, une capacité d’encadrement en réalité limitée face à un effectif sans cesse grandissant, des grèves incessantes. Et des écoles privées prédatrices qui encaissent des frais de scolarité sans délivrer de diplômes reconnus par l’Etat. Au même moment une université comme l’UCAD reste une usine à fabriquer cartouchards et chômeurs de longue durée! Dans ces conditions comment une élite d’intellectuelles avisés pourrait-elle émerger au Sénégal?

Silence des sages, place aux tonneaux vides

Au moment où on parle d’un Sénégal émergent, les plateaux télé, les ondes FM sont assiégés, la presse écrite (papier et en ligne)? Envahie! Lisons les « gros titres », qu’est ce qui rythme l’actualité sénégalaise? Écoutons nous parler?  On s’insulte parce qu’à court d’argument, on menace ceux qui osent dire la vérité, on adore des êtres humains supposés « nous assurer le paradis » sans effort de réforme morale et civique. Tchipiri,  on courtise le président, on transhume,  on fait du Woyaan chez sa femme, ses sœurs, ses cousins, ses frères, les cousins de ses cousins même chez son chauffeur! Dans les partis politiques ce n’est pas mieux! Pas d’alternance du tout. Elections après élections les mêmes chefs se succèdent, décident de présenter un candidat ou pas (eux-mêmes pas un autre), ce qui est normal, au fond celui qui te prête des yeux, te dit où regarder, et même quoi voir! Comme les sages se sont tus, le silence bruissant des tonneaux vides habite notre espace public. C’est parti pour durer?

 

Moussa Aïdara Diop

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