Menhir sur le socle de notre fraternité, sur la nécessité historique de concrétiser la nation sénégalaise. Je vous en conjure, dignes enfants de la Casamance, miroirs de ma souffrance et de mon déséquilibre, approchez-vous. Nous proposons engagement et unité dans l’honneur et dans l’enthousiasme. Plus que frères, jumeaux incompris, compagnons siamois, sosies encagoulés, vous êtes à ma portée. Pardonnons-nous les fougues innocentes et les manquements coupables, j’en souffre et j’en arrache.
Le fardeau de la responsabilité de définir et d’assumer la marche du pays nous incombe et nous interpelle davantage. Il s’agira de court-circuiter les trafics d’influence propres à ceux-là qui parlent et agissent en votre nom sans en être autorisés. Le sentiment d’appartenance et la bonne volonté scelleront l’encrage de la Casamance à l’État du Sénégal, terre de nos aïeux, sanctuaire de nos martyrs et témoin des vaines hostilités.
Il est tapant et tentant de faire parade des causes et raisons d’une rebuffade contre la tendance légère à l’hégémonie culturelle. Parlons-en aux foutankés, aux fils du royaume sérère ou aux cousins du Mandé. Volontiers, nous affronterons l’aigreur et l’étendue des masses critiques pour mieux les dépasser. La providence nous met ainsi à l’épreuve et nous initie à la capacité d’intelligence, condition de notre rayonnement aux yeux du monde.
S’il faut aller nous purifier jusqu’au delta du Gange, même s’il faut implorer la faveur de toutes les divinités marines, nous y parviendrons enchaînés à notre destin commun. Portés gracieusement par la lucidité rédemptrice, nos forces et grandeur retentiront sur la postérité, au paradis des nations-modèles. Au rythme soutenu des incantations et des ferveurs, voilà que nous célébrons le pari victorieux du pardon et de la renaissance. Notre humilité et notre audace, telles des cerbères zélés, pérenniseront notre sacro-saint pacte affranchissant devant l’éternité.
Dignes fils de la Casamance, Co-maîtres d’œuvre d’une fraternité voulue, assumée et entretenue, érigez-vous leviers et promoteurs de la paix définitive dans nos cœurs meurtris. L’esprit formel des bons offices, les ententes de circonstance et l’interférence des voisins ne compensent guère l’apport décisif de notre imbrication. Les zoulous, pas plus que les yankees, ne nous dicteront la légitimité et la sincérité de nos retrouvailles imminentes sur l’île paisible de Karabane.
La charge de l’adhésion au commun vouloir de vie nous incombe et nous bouscule, parents inséparables, complices dans la résistance. Du nord au sud du pays, l’heure est au ralliement et à la concorde. Les besoins de survie et d’affirmation nous acculent au surpassement et à l’attachement mutuel. Le règne de la peur et des ressentiments n’a que trop durer.
Birame Waltako Ndiaye
Waltacko@gmail.com
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