Sur les traces d’un pensionnaire de cette contrée, aliéné, fou de la vie de paumé, fou des contradictions nées de la condition de quidam sollicité de par le monde. Il se dit musulman ; il parle le langage des sauvages capitalistes ; il se conduit tout à fait en possédé, prêt à prier son Dieu et disposé à massacrer les plus fragiles. Seikh Ndiaye, de son nom d’indigène, comme n’importe qui dans ce pays, capable d’endurances et de duplicités, il se cherche. Il a tenté l’idéal d’assimilé, il a ensuite accepté la réalité d’obligé, le voilà tout révolté contre l’oppresseur mutant et intraitable à chaque fois. Seikh Ndiaye est fou, non pas de solitude ou de peine, mais de rivalité et d’enchère des valeurs inhabituelles.
Archives journalières : 15 mars 2015
Karim Wade me l’avait dit en 2010. Cinq ans plus tard, l’ambassadeur de France au Sénégal l’a fait : les magistrats de la Crei ont reçu l’ordre de condamner le fils du président Wade à une peine privative de liberté. Jean Félix Paganon leur a fait, de manière détournée, cette injonction au nom de la France qui entend ainsi faire payer à Abdoulaye Wade, à travers son fils, d’avoir cherché, durant son dernier mandat, à sortir le Sénégal de son état de chasse gardée de la douce Marianne.
Dans ses Verbatim, Jacques Attali livre son expérience d’avoir été au cœur du pouvoir politique à partir de 1981 sous François Mitterrand dont il était le seul conseiller spécial : « le pouvoir est une drogue qui rend fou quiconque y touche et détruit quiconque s’y complaît ». Chercher le pouvoir par tous les moyens, s’agripper au pouvoir par tous les moyens accoucheraient de ces deux troubles comportementaux : folie et autodestruction. Cela ne résume-t-il pas au mieux notre classe politique actuelle, pouvoir et opposition confondus ?