La question qui fâche, celle de notre propension à faire des enfants éperdument, nous est opposée dans l’élan technocratique, presque consensuel, d’émergence économique. Elle pointe le doigt sur la forte croissance démographique en Afrique, sur la part démesurée des budgets allouée à la santé, à l’éducation et à l’insertion des jeunes. À chaque fois que l’immigration clandestine fait des vagues, les esprits les plus tordus projettent, puis refoulent par pudeur, l’idée qui veut que les naufragés constituent des bouches de moins à nourrir, des voix plaintives en moins.